5 janvier 2020 – dimanche de l’Epiphanie

Par Eric de NATTES

Matthieu 2, 1-12

Liturgie « païenne » : des mages venus d’Orient qui déposent de l’or de l’encens et de la myrrhe aux pieds du roi, divinisé. Liturgie royale classique dans l’Orient ancien. On comprend bien que Matthieu est en train de dire son espérance : le message de cet enfant, sa voix, va porter aux confins de la terre et toutes les croyances s’en trouveront touchées, interrogées. De plus ce roi qui vous fait trembler de son palais, – Hérode le « Grand » – n’est qu’une caricature monstrueuse de royauté aux yeux de Dieu. Le roi véritable est dans cet enfant vulnérable. Et puis cette étoile qui vous guidait depuis le ciel et les astres où vous cherchiez Dieu habituellement, vous mène désormais à l’humain, temple du divin. On quitte d’ailleurs Jérusalem et son Temple pour entrer dans la « maison », qui, chez Matthieu signifie la communauté des disciples. Dieu ne se cherchera plus dans les étoiles, pas plus que dans les temples, mais au plus profond de Plus >

29 décembre 2019 – la Sainte Famille A

Par Jean-Claude SERVANTON

Matthieu 2, 13-15 19-23

« Voici que l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph… » Par trois fois, Joseph reçoit dans un songe l’ordre de se lever, de partir ou de prolonger la route. Cette façon de faire de Dieu nous paraît bien mystérieuse. C’est aussi de la même façon que Joseph avait reçu l’ordre de ne pas craindre de prendre Marie pour épouse. Cela tient presque du conte de Noël. Joseph rêve, ce rêveur se tait. Nous n’avons aucune parole de lui. Il obéit à ses songes. Et si Joseph, celui que nous appelons le juste, nous apprenait à nous ajuster nous aussi à la volonté de Dieu. A chaque fois une question se pose à Joseph: que doit-il faire? Des nuages noirs obscurcissent déjà le ciel de Bethléem après la naissance de Jésus. Que faut-il faire: rester, attendre des jours meilleurs? partir?  Lorsque la famille est en Egypte, les nouvelles de Palestine arrivent. Que faut-il faire? Attendre encore quelques temps? Ces nouvelles sont-elles sûres? Plus >

24 et 25 décembre 2019 – Noël

Par Eric de NATTES

Matthieu 1, 18-25 et Jean 1, 1-18

Veillée de Noël 2019

 Accueillir l’enfant qui n’a pas de place : la vie fragile, naissante, que nous ne regardons qu’à peine… et pourtant l’accueillir chez nous, en soi, lui faire place, écouter ce qu’elle me dit alors qu’elle ne prononce aucun mot, mais qu’elle suscite les miens par sa présence. Et qu’elle appelle surtout mes propres geste de vie.

Face à un enfant : deux gestes qui viennent comme naturellement :

 1°) Se pencher, se mettre à genoux, descendre… pour embrasser, jouer, caresser une joue, dire quelques mots d’amour… Aucune condescendance dans ce geste. Le mouvement de l’amour qui sait d’instinct qu’une vie naissante est fragile, qu’elle ne peut subsister sans protection, qu’elle a besoin de la relation pour grandir. Dans cette relation, ce lien, cet attachement, c’est une alliance qui naît, dont nul ne sait où elle va nous entraîner : c’est le chemin de la vie elle-même.

Dieu ne fait pas autre chose avec nous Plus >

22 décembre 2019 – 4e dimanche de l’Avent A

Par Eric de NATTES

Matthieu 1, 18-24

Qu’est-ce qu’être juste ? À ses propres yeux ; aux yeux des hommes ; aux yeux de la loi ; aux yeux de Dieu. Thème essentiel de l’Évangile selon Saint Matthieu : « Jésus n’abolit pas un iota de la loi, mais vient l’accomplir »… « Si votre justice ne surpasse pas celle des Pharisiens »… « On vous a dit, Moi je vous vous dis »…

Et bien sûr, qu’est-ce qu’être juste dans une situation compliquée, voire inextricable. Car être juste par temps calme, tout le monde ou presque sait l’être. Mais être juste quand la tempête est là… Qu’est-ce qu’être juste dans une situation « irrégulière » comme on dit pudiquement ? Qui n’entre pas dans la règle, la norme. Et même, comme dans le cas présent, quand on a compris que cette situation pouvait engendrer la plus grande violence : la mort elle-même ! Puisqu’une femme adultère doit être lapidée, je vous le rappelle ! Et Marie, portant un enfant sans qu’on en connaisse le père, est assimilable à « ces femmes-là » Plus >

15 décembre 2019 – 3e dimanche de l’Avent A

par Christian PLAGNARD

Mt 11, 2-11

Le Christ est présent 

Il est vrai que plus de 2000 ans se sont écoulés, et depuis nous savons sur Jésus beaucoup plus de choses que Jean-Baptiste.

Et la plus belle manière d’entrer en harmonie avec la liturgie de l’Avent est d’entreprendre une réflexion sur Jésus et Jean Baptiste.

Le message du Précurseur nous permet de progresser vers ce 3ème dimanche de l’Avent et d’entrer au cœur de l’Évangile.

La foule qui a suivi Jean dans le désert à bien compris qu’il était un prophète.

Pour Jésus, Jean-Baptiste est le messager décrit dans l’Ancien Testament, celui qui annonce la venue du Christ.

L’histoire nous dit que Jean-Baptiste se retrouve emprisonné par Hérode Antipas, dans la forteresse redoutable et invincible du château fort de Machéronte.

Elle raconte aussi que Jean-Baptiste a été mis en prison pour avoir critiqué le mariage du roi Hérode avec Hérodiade, la femme divorcée de son frère.

Mais aussi par crainte Plus >

8 décembre 2019 – 2e dimanche de l’Avent A

Par Eric de NATTES

Matthieu 3, 1-12

Un rameau sortira de la souche de Jessé, un rejeton jaillira de ses racines.

Dernièrement j’ai dû couper un arbre, un figuier qui commençait à menacer un mur et un escalier par ses racines. Il faut creuser assez profond pour espérer qu’aucun rejet de repousse. « Image de la cognée » (aujourd’hui tronçonneuse) à la racine de l’arbre.

L’image me plait : une souche, un rejeton qui en part. Qui n’a pas vu un arbre coupé dont on pense que c’est fini pour lui. Et pourtant, le printemps venu, voilà que des rejets reprennent, que la vie était encore dans cette souche toute dure.

Quand je vois mon Église prise dans une tempête qui semble sans fin et qui révèle tellement d’obscurité. Ne me fait-elle pas penser à un arbre dont les feuilles disparaissent une à une, dont les branches se brisent ? Certains de ses membres, par leur dureté, leur résistance à tout appel qui vient du coeur pour changer de ton et d’attitude ne me fait-elle pas penser Plus >

1er décembre 2019 – 1er dimanche de l’Avent A

Par Eric de NATTES

Matthieu 24, 37-44

Avent : ad-ventus, ce qui vient vient au devant de moi, de chacun de nous ! Le verbe de vie, la parole du Père, la Vie elle-même, elle prend chair, aujourd’hui bien sûr, comme il y a 2000 ans, dans nos vies, dans notre monde qui continue de ne pas voir, trop souvent. Mais heureusement beaucoup regardent, comprennent, pressentent. Comment feraient-ils pour ne pas voir que Dieu n’a pas de place dans la salle commune de l’auberge, quand tant et tant de personnes sont elles-mêmes à la rue. Comment ne comprendraient-ils pas que ce couple de Roumains qui cherche à récupérer son enfant qui vient de naître, ce couple jeté sur les routes par la misère, rappelle tellement un autre couple, un autre enfant, d’autres tribulations. Et comment moi, témoin bien impuissant, je vois tout un monde de petits, de bergers, qui l’un, accueille pour un repas, l’autre pour donner un cours de français, encore un autre pour accompagner dans les démarches… Ce sont Plus >

24 novembre 2019 – Christ-Roi C

Par Eric de NATTES

Luc 23, 35-43

Année Saint Irénée ! Une manière de découvrir notre patrimoine spirituel, si riche. Car notre deuxième évêque de Lyon est un homme venu du Moyen-Orient. Enfant, à Smyrne (l’actuel Izmir en Turquie), il a écouté son vieil évêque, Polycarpe, prêcher. Et Polycarpe, nous dit-il, a entendu Saint Jean et les témoins oculaires du Seigneur Jésus. C’est dire la proximité d’Irénée avec le temps du Seigneur et des apôtres ! Irénée a vu la persécution des chrétiens de Lyon. Il va succéder à Pothin, le premier évêque. Et il va écrire un livre remarquable qui nous est parvenu. Il rédige la première synthèse de la foi chrétienne. C’est un témoignage irremplaçable. Durant cette année Saint Irénée, je me suis engagé à faire découvrir des aspects de son enseignement. Il se trouve qu’aujourd’hui, par le passage que nous avons écouté de Saint Paul qui s’adresse aux chrétiens de Colosse, une idée se fait jour, que notre évêque va reprendre dans son enseignement : Jésus, le Plus >

17 novembre 2019 – 33e dimanche ordinaire C

Par Jean-Claude SERVANTON

Luc 21, 5-19

Quand nous avons lu, entendu ce passage de l’évangile nous pouvons être terrifiés. Il est frappant de remarquer combien il rejoint notre actualité. Nous avons entendu parler de guerre et de désordre. Aujourd’hui on se dresse nation contre nation, royaume contre royaume et même nous venons de connaître près de chez nous un tremblement de terre. Famines et épidémies déciment des populations entières. Devant ces informations alarmantes, nous nous disons: « Mais c’est la fin du monde… »

Et Jésus nous dit : « Il faut que cela arrive d’abord mais ce ne sera pas aussitôt la fin. »  Et il nous donne ce conseil : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer. » En effet les signes d’une fin prochaine nous effraient et dans la frayeur nous pouvons nous égarer. L’autruche met sa tête dans le sable. Elle ne veut pas voir. D’autres vont grandir leur peur : « On n’a pas tout vu, le pire est devant nous. » D’autres vont rêver le passé : « On n’a jamais vu Plus >

10 novembre 2019 – 32e dimanche ordinaire C

Par Jean-Claude SERVANTON

Luc 20, 27-38

Il y a une dizaine d’années, j’ai participé à une retraite ouverte aux prêtres du diocèse. Nous étions réunis à l’abbaye Notre Dame d’Aiguebelle et le prédicateur était Mgr Gaillot, ancien évêque d’Evreux. Celui-ci nous a raconté qu’il avait rencontré un philosophe contemporain qui lui avait posé la question que tout philosophe se pose, que tout homme se pose : « que pensez-vous qu’il y ait après la mort? » Et Mgr Gaillot lui répondit : « Je sais que quelqu’un m’attend. » Belle réponse dont je me souviens encore. Je me l’a suis rappelé en lisant les paroles de Jésus dans ce passage de l’évangile selon Saint Luc qui nous est offert ce dimanche.

« Je sais que quelqu’un m’attend », cette belle réponse m’a conduit à penser aussi à ce qu’un autre philosophe raconte. Après les événements de mai 1968, Roger Garaudy est exclu du parti communiste après un discours qu’il fit devant une assemblée dans une ambiance glacée. Sans doute appelait-il de manière Plus >

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