20 octobre 2019 – 29e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 18, 1-8

Le juge et la veuve !

Prier : vient du latin precari. Ce mot ne fait-il pas résonner un mot commun à notre monde – malheureusement – d’aujourd’hui ? Précarité. L’homme qui prie est un homme conscient de sa précarité. De l’aspect précaire de son existence. C’est l’inverse du « suffisant », de l’homme assuré, qui sait qu’il a les moyens de ne compter que sur lui-même. Ou peut-être bien, qui vit dans l’illusion que son existence est assurée… Prier, c’est donc une attitude devant la vie, une reconnaissance de ma précarité. N’est-ce pas la condition de cette veuve qui n’a pas les moyens de se passer du juge. Elle est notre humanité qui a perdu un soutien majeur – son mari – et qui se retrouve en butte à un adversaire. Qui d’entre-nous ne manque pas parfois de soutien, d’étayage ? Et n’est-ce pas la définition même de la pauvreté que d’avoir perdu peu à peu, tout étayage. C’est alors le monde lui-même qui devient l’adversaire ! Qui désormais pourra nous Plus >

13 octobre 2019 – 28e dimanche ordinaire C

Par Jean-Claude SERVANTON

Luc 17, 11-19

Le lépreux guéri se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. On apprend aux enfants à dire merci… rendre grâce signifie adresser à Dieu un grand merci. Est-ce si important qu’il est recommandé de garder cette habitude toute sa vie? Est-ce si important qu’aujourd’hui dimanche nous sommes ensemble pour rendre grâce à Dieu, pour lui adresser un immense merci, n’est-ce pas le sens du mot Eucharistie »? Notre foi ne serait-elle pas toute entière dans cette démarche du lépreux samaritain revenant sur ses pas?

Nous connaissons des tas de gens au cours d’une vie, on en connait du monde. Le marchand de légumes auquel je révélais que j’étais prêtre me dit : « j’avais remarqué que vous connaissiez beaucoup de monde ». Je fus heureux de ce compliment. Nous disons parfois que nous connaissons quelqu’un de vue, c’est à dire que nous ne le connaissons pas beaucoup. Certaines personnes, nous les connaissons mieux. Nous pouvons décliner Plus >

6 octobre 2019 – 27e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 17, 5-10

« Augmente en nous la foi ! »

Paroles difficiles à entendre : à partir d’une demande qui semble bien légitime, des réponses taillées à la serpe… « La foi, si vous en aviez gros… » ; « des serviteurs inutiles… ».

La demande initiale : « Augmente en nous la foi, la confiance ! »

Question qui vient au terme d’un long cheminement où Jésus a fait part à ses disciples qu’il y aurait la présence de l’opposition, de l’échec, et même de la mort violente ! Le chemin pascal : témoignage, opposition, indifférence, mort et résurrection. Il ne leur annonce pas un triomphe à la manière dont eux le rêve ! Il faut aussi comprendre que cet Évangile est rédigé alors que les premières communautés chrétiennes se trouvent précisément confrontées à l’indifférence, voire à la persécution et aussi aux scandales internes. Voilà qui nous rappelle des choses, non ?

« Augmente en nous la foi ! » Cri qui vient du sentiment d’être dépassé par la tâche à accomplir ! Débordé par la Plus >

22 septembre 2019 – 25e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 16, 1-13

L’intendant malhonnête

Lecture cet été du dernier roman de Marc Dugain : « Transparence ». On est à la fin des années 2060, ‘’Transparence’’ est le nom d’une société du Numérique, assez secrète, basée en Islande et présidée par une française. On découvre que cette société, en secret, a mis au point un procédé révolutionnaire : la possibilité d’enregistrer la totalité des infos stockées par le cerveau d’un individu et de transférer tout cela dans une nouvelle enveloppe corporelle, artificielle, indestructible. C’est donc – enfin – l’accession à l’immortalité ! (Je rappelle que des Sociétés travaillent aujourd’hui à ce type de projets : l’humanité augmentée). C’est le passage du biologique, avec son inexorable date de péremption (nous allons tous mourir) au numérique et à la robotique qui fait accéder à l’immortalité.

Le roman ne s’arrête pas là ! Cette Société – Transparence – s’arroge le droit de choisir ‘’qui’’ sera éligible à cette nouvelle Plus >

15 septembre 2019 – 24e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 15, 1-32

« Brebis perdu ; Fils prodigue »

Avec les Evangiles s’inaugure une nouveauté assez dérangeante en fin de compte. Dieu vient nous sauver ! Toute son action, qui se dévoile désormais en Jésus, est de venir nous donner la vie. Pas simplement nous indiquer comment se comporter pour bien vivre ensemble. Pas la vie morale. Pas la vie en régularité vis-à-vis de la loi. Pas la vie en conformité avec la pratique religieuse. Non, nous communiquer La Vie en plénitude, la vie véritable, Sa propre vie. La vie qui peut se relever lorsqu’elle a chuté. La vie qui peut reprendre le chemin alors qu’elle s’était égarée dans des impasses. La vie qui peut renaître alors qu’elle semblait morte. En Jésus, dans sa prédication, dans son action, Dieu apparaît prioritairement là ! Là où la vie est précisément en danger de se perdre, de s’égarer, de se corrompre, de tomber dans le fossé, et finalement de mourir.

Est-ce que vous sentez combien la vision que nous avons de Dieu est Plus >

8 septembre 2019 – 23e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 14, 25-33

« Me préférer à ta propre vie ! »

« De grandes foules faisaient route avec Jésus… » Le tableau pourrait faire rêver…Mais que cherchent ces foules : un leader populaire qui fait des promesses alléchantes ? Un faiseur de miracles ? Un Messie politico-religieux ?

C’est toujours le malentendu (au sens profond de ce mot) entre les foules et Jésus dans les Evangiles. Elles aiment être épatées par le miracle et ne comprennent rien au signe, comme l’œil de l’idiot qui s’arrête sur le doigt et non sur ce qu’il montre. Elles aiment être transportées par une parole qui les réchauffe et pourtant elles repartent le cœur vide. Elles crient avec enthousiasme leur admiration un jour et hurlent leur haine le jour suivant. Elles se font manipuler avec une faciliter déconcertante.

Alors aujourd’hui Jésus n’y va pas de main morte au cas ces foules se feraient l’illusion qu’elles le suivront jusqu’au bout… Tu parles ! Nous, nous connaissons la fin de l’histoire… Suivre un Plus >

1er septembre 2019 – 22e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 14, 1. 7-14

Premières places

  • Enseignement qui se fait à l’occasion de la vie. Certes Jésus enseigne ses disciples, à part ou avec les foules. Mais très souvent, une rencontre, une scène de la vie ordinaire est l’occasion d’un enseignement. C’est une caractéristique des Evangiles et de la manière de se situer de Jésus. Le Royaume, puisque c’est ainsi qu’il est appelé dans les Evangiles, n’est pas déconnecté de notre vie quotidienne. Il prend racine en elle pour s’épanouir en vie pleine, en vie véritable. Malheureux – oserais-je dire – celui ou celle qui a besoin d’extraordinaire, de merveilleux, de miraculeux pour penser que Dieu est présent, pour goûter Sa présence, pour le croire à l’œuvre en ce monde, car il ou elle passe à côté de Sa présence douce et enseignante dans l’ordinaire de l’existence. Il arrive bien sûr que le Royaume se dessine en négatif par rapport aux habitudes mondaines. C’est le cas aujourd’hui, nous allons le voir.

  • Lorsque nous entendons

    Plus >

25 août 2019 – 21ème dimanche ordinaire C

Par René BEAUQUIS

Luc 13, 22-30

Il arrive que lorsqu’un maire termine son mandat de maire, il veuille faire ses adieux par un repas communal. Il se trouve alors que certains de ses administrés qui, sans l’avoir ouvertement critiqué, ne l’ont jamais soutenu, se déclarent soudain admiratifs de ce qu’il a réalisé dans la commune et n’ont pas honte de se présenter au repas comme faisant partie de ses soutiens ; tout ça, avec l’espoir d’en tirer profit dans l’avenir.

Et bien Jésus nous dit aujourd’hui dans l’évangile, que ça ne se passera pas comme cela avec nous au jour du jugement. On ne pourra pas tricher. Les grandes déclarations d’amitié et de proximité, si elles n’ont été que du vent ne pourront modifier la vérité du jugement.

Jésus nous laisse entendre aujourd’hui qu’on n’entre pas au Royaume de Dieu comme dans un moulin. Le Royaume de Dieu ne s’achète pas et ne s’obtient pas par la fourberie, mais dans la vérité. Il est bien entendu que ce n’est pas par nos mérites aussi grands Plus >

18 août 2019 – 20ème dimanche ordinaire C

Par Jean-Claude SERVANTON

Luc 12, 49-53

« Je suis venu apporter un feu sur la terre… » Quel feu? Ce passage de l’évangile selon saint Luc n’a pas fini de nous surprendre. Quand Dieu parle ce n’est pas pour confirmer nos idées. Cette parole de feu est à accueillir, à proclamer. Elle met le feu, elle rend nos cœurs brûlants et nous met en route pour en témoigner.

Quel feu Jésus est-il venu apporter, allumer sur la terre? J’ai pensé au feu du buisson ardent, ce feu qui brûle le buisson sans le consumer. Pour Moïse ce feu vaut le détour. Oui la Parole de Dieu vaut le détour. Ce feu indique à Moïse une présence, c’est du feu que Dieu se révèle, qu’il dit qui il est. La terre qui entoure ce feu est sacrée. Moïse doit ôter ses sandales. De ce feu naît l’appel à une délivrance. Dieu a vu la misère de son peuple en Egypte. Peut-être avez-vous appris cet épisode de la vie de Moïse dans ce livre que nous appelions l’Histoire Sainte. Mais pour nous chrétien ce n’est pas qu’un épisode d’un Plus >

11 août 2019 – 19ème dimanche ordinaire C

Par René BEAUQUIS

Luc 12, 32-48

Peut-être que certains d’entre vous ont vu à la télévision lors des célébrations de l’anniversaire des 75 ans du débarquement en Normandie au mois de juin cette rencontre émouvante entre cet américain, maintenant âgé et en fauteuil roulant qui avait participé au débarquement et une dame de la région normande encore bien vaillante malgré son âge avancé. Durant le stationnement de son régiment en Normandie en juin 1944, ils avaient eu l’occasion de faire connaissance et de lier des liens amoureux. Parti brusquement avec sa troupe, ils s’étaient perdus de vue. Sans doute aidés par des proches, ils se sont retrouvés cette année. Il y avait quelque chose de beau et d’émouvant à voir ces deux personnes âgées retrouver des mots et des gestes de tendresse pour exprimer leur amour de jeunesse.

Voilà un amour qui a résisté à l’épreuve du temps. Nous reconnaissons que l’amour pour qu’il soit vrai, doit être un amour fidèle. La fidélité est la condition Plus >

Haut de page