Homélie

14 février 2021 – 6ème dimanche ordinaire B

Marc 1, 40-45

Par Eric de NATTES

Guérison du lépreux

Une rencontre qui sauve. Tout à coup, plus aucune mention de lieux ni de présence de témoins. Un face à face, intime. Une rencontre, une vraie. La demande du lépreux est étonnante, elle énonce comme un mode opératoire. ‘’Si tu le veux, tu peux…’’ Il faut que le processus commence en toi : ‘’si tu le veux…’’ sinon, rien ne pourra advenir pour moi. C’est en toi que ma guérison commence, c’est en ton regard sur moi que tout peut renaître. Et l’on nous dit que Jésus est ‘’saisi de compassion’’, expression très forte de celui qui est remué jusqu’aux entrailles par la détresse de l’autre. Il y a là dans la Bible un trait du divin et de l’humanité créé à l’image de Dieu : l’autre n’est pas enfermé en lui-même, il peut souffrir de ma souffrance. Une vraie relation, induit ce transfert entre deux être humains créés à l’image de Dieu. Mais attention, plus d’humains que nous pouvons le penser ne vivent pas ce transfert, ne ressentent rien. Ils Plus >

7 février 2021 – 5ème dimanche ordinaire B

Marc 1, 29-39

Par Eric de Nattes

Guérison de la belle-mère de Simon

Comme dimanche dernier, nous sommes encore à Capharnaüm, le jour du Sabbat, mais nous sortons de l’espace public de la synagogue, du culte officiel si l’on peut dire, pour entrer dans l’espace privé, celui de la maison des deux frères appelés au bord de lac de Galilée : André et Simon. Dans la synagogue Jésus avait enseigné et délié l’aliéné de ce qui parlait en lui, mais avec fausseté. L’action de Jésus, serviteur de la volonté du Père, va-t-elle s’interrompre ? Il n’en est rien bien sûr. D’abord parce que dans le judaïsme, si l’homme est aux commandes dans la liturgie de la synagogue, c’est la femme qui, à la maison, dans la liturgie familiale, ouvre la sabbat en allumant la chandelier à 7 branches.

Cela est déjà un enseignement qui m’interroge. La pandémie, qui nous a empêché le regroupement eucharistique, a posé de nombreuses questions à notre pratique. Et notamment, comment se fait-il que nous soyons si peu Plus >

31 janvier 2021 – 4ème dimanche ordinaire B

Marc 1, 21-28

Par Eric de NATTES

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Il enseigne avec autorité

‘’Il enseignait en homme qui a autorité.’’ Rappelez-vous, les disciples qui ont été appelés et qui ont laissé leurs filets ! Je crois qu’ils commencent tout juste à réaliser ce que leur geste va désormais signifier dans leur vie. Tous les filets dont ils vont devoir être libérés. Ils ont quitté le bord de mer et les voici maintenant dans le lieu de l’enseignement : la synagogue. Et les voilà frappés en plein cœur. Foudroyés. Rien de comparable à l’enseignement des scribes. D’ailleurs, et en nous sommes un peu frustrés : de l’enseignement à proprement parler de Jésus, nous n’avons aucun mot. Mais en revanche une parole. Il parle vraiment. Ce choc, cet étonnement, peut-être même cet effarement va mettre tout leur être en mouvement. On ne se met pas en mouvement quand ça ronronne. Une parole qui les oblige à se situer, à prendre partie, à entrer en eux-mêmes pour comprendre. C’est cela une autorité Plus >

24 janvier 2021 – 3ème dimanche ordinaire B

Marc 1, 14-20

Par Eric de NATTES

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Appel des disciples : Pêcheurs d’hommes

Nous sommes dans un lieu frontière, un bord de mer. Tout un symbole ! Jésus passe ! Une frontière entre la terre ferme, lieu de sécurité, d’assurance, et la mer, un lieu dangereux pour un peuple terrien comme les hébreux. Mais aussi un lieu qui ouvre un horizon, un paysage qui est comme un appel au grand large, à l’aventure. Jésus appelle donc des pêcheurs. C’est étonnant pour un nazaréen dont le métier semble plutôt dans la construction. Cela aurait pu être un beau symbole après tout : des constructeurs d’églises ! Mais non…

Ce sont des marins, c’est-à-dire des gens qui savent ce que veut dire ‘’quitter la terre ferme’’, prendre des risques en s’aventurant dans un élément instable, plutôt hostile, mais foisonnant pourtant de vie. Des gens dont le métier est de jeter les filets, inlassablement, et de pêcher, repêcher ! Mais sans aucune assurance de réussir. Ils connaissent Plus >

17 janvier 2021 – 2ème dimanche ordinaire B

Jean 1, 35-42

Par Eric de NATTES

Appel des disciples en Jean 1.

« Que cherchez-vous ? » Ce sont les premiers mots de Jésus à ses disciples ! Ils sont donc d’une importance extrême. C’est une question, pas une affirmation ou une injonction. Une question qui renvoie d’abord les disciples de tous les temps en eux-mêmes. Devant Jésus, je suis invité à lui dire mon désir, tout mon désir.

Beaucoup veulent avoir une vie spirituelle en faisant l’économie de cette question qui implique qu’ils se connaissent et qu’ils osent dire leur désir. C’est un échec. Il m’a fallu attendre des années, dans ma propre formation, avant de rencontrer un prêtre, un jésuite, qui m’invite à ce chemin, sans jugement, dans la liberté. Alors je n’ai pas seulement dit mon bréviaire, récité mes prières, fait mon oraison, été à la messe, mais j’ai commencé un chemin spirituel.

Vous l’avez remarqué, il n’y a pas de réponse à cette question de Jésus, parce que la réponse est personnelle, unique. Et ensuite parce Plus >

10 janvier 2021 – Baptême du Seigneur B

Marc 1, 7-11

Par Eric de NATTES

Introduction :

Nous voici au verset 7 de l’évangile selon St Marc. Pas de récit de naissance de Jésus,  pas de généalogie prestigieuse, royale, pas de récit de son enfance pas plus que de sa parenté. Pas de signes célestes, ou terrestres ni d’Annonciation pour préparer sa venue ! Marc entre d’emblée dans le vif du sujet car son intention est autre. Celui qui surgit parmi nous de manière inattendue, qui va dérouter ses contemporains, le fait par mission reçue de Dieu. Et l’irruption de Dieu dans nos vies bouscule toujours. Ce n’est qu’après coup que l’on peut relire des signes et des annonces préparatoires. Ceci est  déjà intéressant pour nous, baptisés. Si notre foi peut s’inscrire dans une histoire familiale, une forme de généalogie spirituelle, la relation personnelle à Dieu est propre à chacun et elle a pu faire irruption dans notre vie. Et elle peut représenter un vrai commencement.

Pour Marc, la naissance de Jésus ainsi que sa parenté Plus >

3 janvier 2021 – Dimanche de l’Epiphanie

Matthieu, 2, 1-12

Par René BEAUQUIS

Dans le mot épiphanie, est désignée l’action de faire paraitre, d’amener à la lumière, il s’agit de révéler une réalité qui était déjà là mais cachée. Les mages révèlent que l’enfant de Bethléem, tout enfant qu’il soit, est le roi, le Messie attendu.

Lors de son baptême par Jean-Baptiste, ce sera la voix du Père qui révèlera que Jésus est son Fils bien-aimé. A Cana, Jésus, avant son « heure, » manifeste sa gloire ; mais l’heure de la totale révélation sera celle de la Pâque où Jésus, en ressuscitant, manifestera sa victoire sur le mal.

Parmi les épiphanies, il y a aussi la transfiguration où Dieu désigne Jésus comme son Fils.

Mais ces épiphanies sont différentes de celle que nous fêtons aujourd’hui car les révélations sont faites soit par Dieu le Père ou par Jésus lui-même. Avec les mages, il n’y a pas d’intervention directe de Dieu, Jésus encore enfant est incapable de parler. Tout se passe entre les astrologues et Plus >

27 décembre 2020 – dimanche de la Sainte Famille

Luc, 2 , 22-40

par Eric de NATTES

Une remarque : nous sommes l’année B, nous devrions donc avoir quelques versets de Marc, comme nous en avons quelques-uns de Matthieu pour l’année A et de Luc pour l’année C. Mais on serait bien en peine de trouver le moindre verset nous parlant de la famille de Jésus chez Marc, si ce n’est une fois ou l’autre pour prendre ses distances vis-à-vis d’elle : ‘’qui sont ma mère, mes frères, mes sœurs : ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique ! » Pas plus qu’en Jean il n’y a de récits de l’enfance chez Marc. La famille de Jésus est bien celle de l’Esprit, celle de ses disciples, de celles et ceux qui sont à l’écoute de la Parole et qui la laissent transformer leur vie. Nous sommes sa famille et nous pourrions être famille les uns pour les autres.

La famille selon la chair et le sang, comme toutes les réalités humaines, demande à être évangélisée. Car si la famille peut-être le lieu des générosités et des solidarités les Plus >

25 décembre 2020 – Jour de Noël

Jean, 1, 1-18

par Eric de NATTES

Hier le récit de la naissance de Jésus à Bethléem dans l’évangile selon St Luc. Beaucoup d’images parlantes : les bergers d’Israël dans la nuit, la réconciliation du ciel et de la terre avec le chant des anges. Aujourd’hui le magnifique porche d’entrée à l’évangile selon St Jean : un prologue avec une vision théologique profonde qui a mûri. Et pourtant : aucun rapport entre les deux ?

Mais à y regarder de près, le mouvement est le même. Ce que nous cherchions loin de nous, tout là-haut, symboliquement dans le ciel, est désormais au milieu de nous, dans notre humanité. Le Verbe de vie, celui en qui est la Vie, s’est fait l’un de nous. C’est désormais dans la fragilité et la beauté de la vie – un enfant – qu’il nous faut le reconnaître. Et si nous nous mettons désormais à genoux, ce n’est plus dans la crainte, devant ce qui nous écrase et nous domine, mais pour prendre dans nos bras la vie que nous protégeons, comme des bergers.

Cela n’a Plus >

24 décembre 2020 – Soirée de Noël

Luc, 2, 1-14

par Eric de NATTES

Un récit qui a 2000 ans… et de quoi nous parle-t-il ? D’un couple dont la vie est tout à coup happée par l’urgence : ‘’aller se faire recenser dans sa ville d’origine’’. Voici donc ce couple lancé sur les routes pour répondre à cette urgence, et du coup jeté dans une forme de précarité puisqu’il n’y a plus de place à l’auberge pour les accueillir. Et pourtant, un couple qui attend un enfant qui doit naître !

Les années passent, les moyens évoluent, mais la trame de nos existences a-t-elle tellement changé ? Ce couple ne vit-il pas la tension qui nous fatigue tous en ce moment. Fatigue de l’inquiétude voire de l’angoisse. Tension entre l’urgence à laquelle il faut faire face et qui nous jette tous hors de nos zones de confort, et la vie qui pourtant continue de germer, de s’épanouir ? Cette vie vers laquelle le récit de ce soir nous invite à tourner nos regards. Comme pour nous encourager à ne pas nous laisser dominer par cette urgence. À ne Plus >

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