4 octobre 2020 – 27e dimanche ordinaire A

par Eric de NATTES

Matthieu 21, 33-43

Les vignerons homicides

3ème dimanche où nous entendons le Seigneur évoquer la vigne du Père. En ce temps de l’automne, de la rentrée, peut-être est-il bon, tout simplement, de laisser parler en nous cette image. De la laisser porter son fruit.

Une vigne, c’est une multitude de ceps, et pourtant, c’est bien d’une vigne, unique, dont on parle. Magnifique : ‘’mon ami avait une vigne sur un coteau fertile’’ ; on la voit. Chaque cep a-t-il bien conscience de faire partie de cet ensemble ? On n’appelle pas un cep tout seul, une vigne. Chaque cep a sa vie propre et pourtant c’est l’ensemble qui nous constitue comme vigne. Seigneur, l’eucharistie, la messe, c’est bien cela, déjà, le rassemblement des ceps, la multitude qui devient vigne, l’accueil de chaque cep par chacun des autres pour se reconnaître faisant partie d’un ensemble : diversité, unité, fraternité, présence ! Là, en cet instant.

Comme elle est aimée ! Cette vigne. ‘’Le bien-aimé chante à sa Plus >

27 septembre 2020 – 26e dimanche ordinaire A

par Eric de NATTES

Matthieu 21, 28-32

Qui des 2 a fait la volonté du Père ?

Une toute petite parabole aujourd’hui, avec une opposition un peu simple au départ entre celui qui dit oui et qui ne fait pas et celui qui fait après avoir cependant refusé. « Il ne suffit pas de dire ‘’Seigneur, Seigneur, mais de faire la volonté de mon Père…’’ ; ‘’Qui est ma mère, ma sœur, mon frère ? Celui qui écoute la Parole et la met en pratique.’’ Mais tu le sais pourtant Seigneur, ‘’l’esprit est fort, la chair est faible.’’ Nous sommes souvent de grands diseurs et de petits ‘’faiseux’’ comme le dit un dicton populaire.

Mais voilà aussi que cette parabole qui pourrait en rester à un plan moral, a un horizon historique : l’opposition de plus en plus vive, inquiétante, agressive entre les Grands Prêtres, des scribes, des docteurs de la loi, des pharisiens, donc des chefs religieux, et Toi Jésus, le nazaréen : c’est-à-dire tes paroles et tes actes de miséricorde. Tu fais bon accueil aux prostituées et aux Plus >

20 septembre 2020 – 25e dimanche ordinaire A

par Eric de NATTES

Matthieu 20, 1-16

Les ouvriers de la dernière heure

Avez-vous remarqué, en lisant les évangiles, le nombre d’interpellations qui renvoient l’auditeur à la logique intérieure qui commande sa vie. À la logique qui règle mes relations avec les autres. Quelques exemples : « Que tout se passe selon ta parole » – « Va, et fais de même » – « C’est toi qui l’as dit » – « La mesure que vous utilisez pour les autres sera utilisée pour vous » – « Tu savais que j’étais un maître exigeant et que je moissonne là où je n’ai pas semé, alors si c’est vraiment ce que tu sais de moi, eh bien que l’on t’enlève même le peu que tu possèdes ». Et aujourd’hui : « Ton regard est-il mauvais parce que moi je suis bon ? »

Au fond, c’est la prophétie de Siméon qui se réalise, celui qui vient de paraître dans ce monde, va provoquer la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Sa parole, elle est comme le glaive qui tranche et qui sépare. Et les paraboles évangéliques ne fonctionnent pas Plus >

13 septembre 2020 – 24e dimanche ordinaire A

par Eric de NATTES

Matthieu 18, 21-35

Débiteur impitoyable

Cher Saint Pierre ! Jésus t’avait donné le pouvoir de délier sur terre… Et tu veux entrer dans une comptabilité du pardon. Comme les Rabbins de l’époque. Et, il faut le dire, tu te montres déjà beaucoup plus généreux qu’eux, car ils s’accordaient plutôt sur le chiffre de 3 pardons possibles. Toi, cher Pierre, tu vas jusqu’à 7. Ce qui, il faut bien le dire à nouveau, paraît à beaucoup d’entre nous, déjà assez compliqué, voire impossible. Cela demande un grand coeur.

Alors Jésus te raconte une parabole. Tu sais que la parabole est là pour te faire entendre quelque chose, pour que ton être tout-entier devienne écoute. Un roi décide de régler ses comptes. Nous voilà bien dans de la comptabilité. Et voici qu’un serviteur se présente avec une dette colossale ! Soixante millions de pièces d’argent ! Alors le roi réagit en comptable : le vendre, lui et sa famille, tous ses biens… en remboursement, certainement d’une partie de la Plus >

6 septembre 2020 – 23e dimanche ordinaire A

par Eric de NATTES

Matthieu 18, 15-20

Les règles de la vie communautaire

La page que nous venons d’entendre vient après l’épisode de la Transfiguration. Dieu ne peut-il se révéler que dans le grandiose d’un signe réservé à quelques-uns ? Justement non ! Cette montagne, ce lieu de rencontre intime, possible et transfigurant avec le Seigneur, il a fallu en redescendre.

C’est désormais dans l’ordinaire de la vie communautaire, dans la joie et l’épreuve, que se révèle l’amour évangélique, l’agapê. Sinon, de quoi parlerions-nous quand on parle d’amour ? Ensuite, n’oublions pas que la parabole de la ‘brebis perdue’ précède ces règles des conflits dans la vie communautaire. Il y a plus de joie à retrouver la brebis perdue, qu’à contempler les 99 qui ne se sont pas égarées. On pourrait transcrire ainsi : il n’y a aucune joie à dénoncer publiquement le péché d’un frère. Alors qu’il y a grande joie à l’amener par la douceur à changer d’attitude et à pouvoir vivre avec lui la réconciliation. Plus >

30 août 2020 – 22e dimanche ordinaire A

par Eric de NATTES

Matthieu 16, 21-27

Derrière moi Satan !

Jésus montra comment il lui fallait souffrir en montant à Jérusalem, être tué.

Ce ‘’il fallait’’ qui exprime comme une fatalité a pu donner lieu à des interprétation sordides. Non, Dieu n’aime pas la souffrance : Jésus frémira d’angoisse devant ce qui l’attend. Non, ce n’est pas le Père qui veut du sang pour calmer sa colère : ‘’celui-ci est mon bien-aimé en qui j’ai mis toute ma joie . » C’est le refus de l’homme, et tout particulièrement des chefs religieux qui va dresser la croix sur le Golgotha. Pas un Dieu pervers.

En revanche, ce ‘’il fallait’’ exprime que Jésus ne se dérobera pas à ce monde. Il n’y aura pas de solution miraculeuse. Pas de fuite dans l’imaginaire. C’est dans ce monde tel qu’il est, avec sa limite ultime, la mort ; dans ce monde, empli de la violence des hommes, que Jésus manifestera le chemin de Dieu. Dans toutes les rencontres que Jésus vit dans les Évangiles, rencontre souvent avec la souffrance de Plus >

23 août 2020 – 21e dimanche ordinaire A

par Eric de NATTES

Matthieu 16, 13-20

Qui suis-je ?

Connaître Jésus, c’est répondre à la question ‘’qui est-il pour moi’’ ?

La parole des autres, des communautés, ne saurait remplacer la mienne. Jésus est-il lié au mouvement baptiste ? Bien sûr. Et pourtant il s’en est séparé et n’est ni Jean le Baptiste ni son continuateur. Est-il Élie, celui qui doit revenir aux temps derniers ? Oui, ces temps sont les derniers, mais il n’est pas Élie. Est-il Jérémie, le prophète souffrant au nom de sa mission. Bien-sûr puisqu’il va vivre la passion. Et pourtant il est autre et plus qu’un prophète.

La connaissance rapportée par les autres, même celle venant des croyances communes, n’est pas suffisante.

Se prononcer personnellement engendre une béatitude. Cela ne veut pas dire une vie facile et délivré du doute ou de l’obscurité. Nous le verrons dimanche prochain lorsque Pierre s’opposera au projet du Christ. Cela veut dire une vie qui a désormais une orientation, un sens, un densité, des repères, un Plus >

16 août 2020 – 20e dimanche ordinaire A

par Eric de NATTES

Matthieu 15, 21-28

Une page qui nous met mal à l’aise. Le silence de Jésus face aux cris de détresse d’une mère pour sa fille… Indifférence ? Rejet de cette étrangère au peuple d’Israël ? Et les mots très durs : les petits chiens qui ne sont pas admis à la table des enfants…

Il y a bien sûr un contexte qui éclaire ces versets. Nous nous souvenons : la communauté de Matthieu est essentiellement Judéo-chrétienne. Des juifs convertis à la Parole de Jésus qui est accueilli comme Fils du Père des cieux, Messie attendu. Cette petite communauté se réunit déjà pour célébrer l’eucharistie. Et voilà que des païens demandent l’accès à cette table. Ils se convertissent. Grand débat dans la communauté ! Les païens (les chiens, les cochons comme les appelaient les juifs de l’époque)) ont-ils donc les mêmes droits que les enfants légitimes (les membres du peuple élu) ? Jésus lui-même ne dit-il pas qu’on ne donne pas les perles aux cochons ?

On a les échos de ce débat dans les mots Plus >

15 août 2020 – Assomption de Marie A

Par Christian PLAGNARD

Luc 11, 27-28

Le chef-d’œuvre de Dieu

Frères et sœurs bénis de Dieu, il n’est pas très difficile de faire preuve d’originalité avec le Magnificat, il est pourtant tellement connu, et tellement beau…

Peut-être même l’avez-vous déjà souvent entendu prêcher !

Dans cet l’instant, restons avec Marie, dans ce jour de bonheur que l’évangéliste Saint Luc nous enseigne. Marie, jeune femme heureuse, jeune femme libre, qui se sait aimée de Dieu, et qui l’aime par-dessus tout, laisse éclater sa joie. Elle s’émerveille en chantant combien Dieu est merveilleux.

Sans oublier le bonheur d’Élisabeth, enceinte alors qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfants, avec ce bébé dans son ventre qui fait comprendre à Élisabeth ce qui se passe, et elle nous parle de la foi de Marie, la foi, c’est-à-dire la confiance qui est celle de Marie. Car la foi, cela ne consiste pas à croire en des choses, à faire des choses.

Cela consiste à avoir confiance, comme Marie, fille d’Israël, première Dame à Plus >

2 août 2020 – 18e dimanche ordinaire A

par Raymond BEAUQUIS

Matthieu 14, 13-21

En voyant cette grande foule tellement avide de ne pas  le perdre qu’elle est arrivée avant lui à pieds  de l’autre côté du lac, Jésus fut saisi de compassion envers eux ; compatir signifie « souffrir avec ». Jésus ici communie à leur  souffrance au point de souffrir avec eux. .

Demandons-nous : qu’est-ce qui a bien pu impressionner  Jésus à ce point ? Sûrement  de se trouver devant des gens qui ont estimé plus important d’écouter ses paroles  que de prévoir à manger, car la vraie faim qui les a poussés à être auprès de Jésus était  celle d’être reconnus dans leur dignité d’hommes et de femmes.

A entendre les paroles de Jésus, ils comprennent que Dieu ne les regarde pas d’un œil méprisant à la manière des autorités religieuses en raison de leur ignorance des subtilités de la loi mais les aime comme un Père qui veut leur bonheur.

Posons-nous la question : sommes-nous capables de compatir à la souffrance de ceux ou de celles que nous savons être Plus >

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