par Eric de NATTES

Marc 1, 1-8

Au commencement

1°) « Au commencement… une bonne nouvelle » !

– Un commencement, c’est ce qui nous échappe toujours. Nous ne le comprenons qu’après coup, lorsque nous le voyons porter ses fruits. Alors nous le reconstruisons dans un récit. Matthieu et Luc racontent des récits d’enfance plein de signes avant-coureur. Jean nous livre un magnifique prologue : le Verbe auprès du Père depuis toujours s’est fait chair pour nous. Chez Marc : un seul verset qui est comme un tout petit prélude. Jésus demeure un événement inattendu qui a fait choc et qui a suscité autour de lui adhésion et rejet, louange et violence, vie et mort. Marc tente de restituer ce choc.

– Un commencement, dans la Bible est en définitive toujours en Dieu et il n’est pas un fait du passé à commémorer, mais un présent absolu à célébrer. Tout comme ce monde n’a pas été créé mais est toujours en création, le commencement ‘’Jésus’’, s’il s’est historiquement passé il a un peu plus de 2000 ans, reste pour aujourd’hui pour tout oreille qui entendra et tout œil qui verra. C’est aujourd’hui que Jésus peut renverser la vie d’un homme, la faire renaître, la sauver.

– C’est bien cela qui est une bonne nouvelle. Car cet inattendu, cet ‘’in-entendu’’ cet inouï, ce choc, peut se produire dans la vie de toute personne. C’est une conversion. Un retournement. Avec l’événement ‘’Jésus’’ tout est toujours en commencement, tout peut naître et renaître, même ce qui semble mort.

2°) Trois noms pour nous évoquer celui que nous allons rencontrer : Jésus = car cet homme est un être de chair, historique, un nazaréen, dont le nom est déjà un titre : ‘’Dieu sauve’’. Christ = car cet homme naît dans un peuple qui a une histoire et une attente religieuse, celle de la venue d’un envoyé de Dieu qui sera lié à la royauté de David. Fils de Dieu = car si ce croyant peut être comme chacun de nous ‘’fils de Dieu’’, lui l’est d’une manière unique qu’il va nous faire découvrir, en renouvelant notre façon de l’être. C’est là tout le prologue de cet évangile. Ces titres ne prendront du sens qu’à la lecture de tout l’évangile et avec la Passion. Marc va les abandonner dans un premier temps.

3°) Une voix : Une voix pour préparer à entendre la Parole. Le prédicateur que je suis est très sensible à cela. Je suis la voix, Jésus est la Parole. Une voix pour tenter de donner un accès plus facile à la Parole. Car c’est elle qui sauve et recrée. Mais dans le baptême, tous, nous sommes prophètes, comme Élie et Moïse évoqués par ces citations, comme le Baptiste qui les rassemble. Alors vos voix, frères et sœurs, pour aplanir, rendre droit, pour faciliter l’écoute de la Parole.

Un geste : le baptême ! Demain (tout à l’heure) je vais baptiser une petite fille en versant un peu d’eau sur sa tête. C’est gentil. Et on raconte aux parents, dans la préparation, que l’eau, c’est la vie… ça rassure. Mais moi, je sais bien que le mot, en grec, veut dire une immersion, un plongeon, quasiment la noyade évoquée lors d’un naufrage, et dont la main secourable d’un tiers vient me sauver alors que la suffocation commençait. C’est cela le baptême ! Alors oui, frères et sœurs, lorsque j’écoute le récit d’une personne me racontant comment l’aide d’untel, la parole ou l’accueil de cet autre, l’écoute de l’évangile lui a permis de reprendre vie, alors je me dis intérieurement : « voilà, là tu viens de comprendre et de vivre ce qu’est un baptême. Et ce que veut dire ‘’être sauvé’’. Et maintenant tu peux entendre l’évangile. Car c’est toujours pour un enjeu de mort puis de vie que vient Jésus.

Accepterai-je que cet Avent soit une nouvelle rencontre avec Jésus, celui que je crois connaître ?