par Eric de NATTES

Jean 1, 6-8, 19-28

Témoin de la Lumière

Dimanche des entrées en Église en vue du baptême ! Dimanche de la joie ! La joie, c’est intérieur, ça irradie et l’on se sent vivant lorsque la joie nous habite !

Trois motifs de joie que je voudrais souligner aujourd’hui :

Être témoin de la lumière avec Jean-Baptiste : la lumière c’est ce qui est immatériel ; et pourtant c’est ce qui permet à tout ce qui existe d’apparaître et de prendre forme, de révéler sa beauté. Sans lumière : les ténèbres, la nuit noire ! Avec la lumière : tout un univers, des couleurs, des distances qui apparaissent, un horizon qui se dessine, un espace et donc un chemin, une manière de pouvoir désormais se diriger, de ne pas avancer à l’aveugle, à tâtons. D’avoir des repères.

Alors oui, la lumière a toujours évoqué Dieu : une présence de toujours à toujours, une présence qui ne peut s’attraper, qui rayonne, et qui éclaire toute chose. La lumière se contemple et se partage, nul n’en ai propriétaire : un coucher de soleil, un arc en ciel, quand elle perce les nuages et fait comme des rayons qui se propagent – une ‘’gloire céleste’’, dit-on. Mais aussi c’est ce qui permet de se diriger, de donner du sens, un chemin, une direction. De la beauté.

Être témoin de la lumière, c’est être témoin de ce qui nous enveloppe, de ce qui nous révèle, et qui est partout et tellement plus grand que nous. Qui nous précède et qui nous survivra bien sûr. C’est avoir une vie spirituelle. Il y a ceux qui regarderont les objets, le monde, les être vivants et ceux qui se demanderont toujours : ‘’mais comment se fait-il que je voie un monde, des objets, des êtres vivants’’ ? Alors avec Jean-Baptiste, les chrétiens, nous voulons être témoins de cette lumière qui est donnée à tout homme, à tout vivant, à toute chose, pour grandir et rayonner.

Ne pas être le centre du monde : ça flatte, ça peut faire plaisir un moment, ça donne l’impression qu’on va enfin avoir confiance en soi… mais c’est un leurre, on retombe très vite car cette place est fausse, elle n’est pas celle du bonheur.

Place qui stresse et rend malheureux en soi et autour de soi. Une part de la violence, de l’agressivité autour de nous me semble venir de ce besoin d’occuper le terrain, de la surface pour exister, et de la frustration de n’en avoir jamais assez et de devoir écraser pour y parvenir : vie professionnelle, politique et même religieuse…

Jean-Baptiste ne se prend ni pour Élie ni pour le Grand Prophète. Il est une voix pour préparer les cœurs à écouter la Parole de Jésus. Pour moi, c’est cela la vraie joie. Lorsque je vois une personne se mettre à l’écoute de Jésus, de sa parole, alors je sais que je vais avoir un frère, une soeur de plus. Et c’est tellement plus joyeux que de se croire le centre de tout. Avec Jésus au centre, nous devenons tous une famille.

Recevoir le baptême d’eau et d’Esprit Saint ! : Jean Baptiste baptisait dans l’eau et les gens qui venaient disaient leurs péchés et étaient pardonnés. Les chrétiens ont repris la tradition de ce baptême car Jésus est venu annoncer le pardon pour les pécheurs. Et c’est déjà une très grande joie. Dieu veut que nous soyons vivants, pas enfermés dans notre culpabilité. Alors il nous libère, il nous renouvelle. Mais Jean-Baptiste l’annonce, celui qui vient, Jésus, est plus grand que lui. Lui, il baptisera dans l’Esprit Saint : la lumière que Dieu donne et dont nous sommes le temple vivant. C’est une force, une lumière pour nous diriger dans la vie. Une lumière qui nous donne confiance car nous allons vers elle et non pas vers l’obscurité, vers les ténèbres et le néant, mais vers la vie. C’est cela le chemin qu’ouvre le baptême. Grande Joie !