3 novembre 2019 – 31ème dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 19, 1-10

Zachée

Illustration de la parabole de la brebis perdue. Mais cette fois dans une rencontre concrète, avec un homme réel, au milieu d’une foule d’hommes et de femmes, pas d’un troupeau de moutons. Le bon pasteur est celui qui connaît ses brebis et dont les brebis reconnaissent la voix, nous dit Saint Jean. Il est celui qui est prêt à laisser les 99 qui sont dans la bergerie pour aller à la recherche de celle qui s’est perdue, nous racontent Matthieu et Luc. Et l’on voit que la justice de Dieu, pour le dire ainsi, est inattendue pour nous. La manière dont s’exerce sont jugement peut s’avérer dérangeante. Car elle dépend du regard que Dieu pose sur chacun de nous. De la profondeur de ce regard. De ce que ce regard cherche en chacun de nous pour le ramener à la lumière. Et finalement de l’objectif que Dieu désire atteindre en chacun de nous, sans détruire notre liberté, car alors, il n’y aurait plus d’amour.

Zachée, un homme en pleine contradiction : il est Plus >

2 novembre 2019 – Commémoration des fidèles défunts

Par Eric de NATTES

Matthieu 25, 31-46

Chers amis, frères et sœurs, nous sommes venus nous recueillir, ce soir, pour faire mémoire d’un être disparu, parti, décédé, enlevé à notre affection… les mots sont multiples pour dire la perte qui s’en est suivie. Le deuil ! La douleur d’être désormais séparé d’une voix, d’un regard, d’une caresse, d’un corps qui pouvait nous embrasser, dont la présence nous rassurait, nous redonnait force et confiance. Que faire de l’amour qui gît désormais en nous comme inutile et douloureux ?

Nous savons que le trésor de nos vies est dans les relations, les liens, les attachements que nous vivons et qui nous constituent : liens filiaux, fraternels, amicaux, conjugaux, parentaux. Ils font en grande partie ce que nous sommes. Parfois, c’est vrai, pour notre souffrance, malheureusement, si la relation a été dévorante, ou conflictuelle, voire violente, jalouse jusqu’à la maladie, ou indifférente alors que nous avons supplié pour un peu d’amour et de Plus >

1er novembre 2019 – Fête de la Toussaint

Par Eric de NATTES

Matthieu 5, 1-12a

Béatitudes

Pas de description de Jésus dans nos quatre évangiles ! C’est frustrant. On aimerait savoir. Si le suaire fascine autant, c’est peut-être parce qu’il livre la trace d’un visage, d’un corps.

Mais nous avons les Béatitudes. Le miséricordieux, le juste, le doux, le pacifique celui qui s’est fait pauvre de tout par amour, celui qui a pleuré sur Jérusalem, qui cela pourrait-il bien être si n’est Jésus lui-même. Lui qui n’a pas retenu le rang qui l’égalait à Dieu, lui qui a refusé jusqu’au bout de répondre à la violence par la violence, lui qui est venu pour sauver le monde et non le condamner, selon la justice venue du Père lui-même, lui qui a salué les disciples après sa résurrection en leur donnant sa paix, lui qui n’a revendiqué aucun royaume, aucune terre pour mieux prêcher et vivre la proximité du Royaume qui est en chacun de nous… Oui, les Béatitudes sont bien comme le portrait du Christ pour qui veut bien les ruminer, les savourer, les Plus >

27 octobre 2019 – 30ème dimanche ordinaire C

Par Jean-Claude SERVANTON

Luc 18, 9-14

J’ai lu dans le missel des dimanches en illustration de l’évangile de ce dimanche la prière d’un poète. Celui-ci, s’adressant à Dieu, lui dit : « J’ai eu vent de toi ». J’ai trouvé belle cette expression pour nous conduire à la prière.

« J’ai eu vent de toi ». Nous avons vent de bien des choses, de bien des événements. Nous avons eu vent que quelqu’un de notre entourage était malade, qu’un autre était guéri, qu’un tel était parti en voyage, qu’un autre était revenu. Si nous tenons à la personne dont nous avons eu vent, nous cherchons à en savoir davantage. Si c’est possible nous essayons de la rencontrer, de lui écrire, de lui téléphoner. « J’ai eu vent de toi. » Et oui nous avons eu vent de Dieu sinon nous ne serions pas là aujourd’hui. Ce vent a soufflé plus ou moins tôt dans notre vie. Nous sommes toujours dans le même vent pour avancer dans notre recherche de Dieu. Et la prière est l’un de ces temps forts de notre recherche puisque nous lui Plus >

20 octobre 2019 – 29e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 18, 1-8

Le juge et la veuve !

Prier : vient du latin precari. Ce mot ne fait-il pas résonner un mot commun à notre monde – malheureusement – d’aujourd’hui ? Précarité. L’homme qui prie est un homme conscient de sa précarité. De l’aspect précaire de son existence. C’est l’inverse du « suffisant », de l’homme assuré, qui sait qu’il a les moyens de ne compter que sur lui-même. Ou peut-être bien, qui vit dans l’illusion que son existence est assurée… Prier, c’est donc une attitude devant la vie, une reconnaissance de ma précarité. N’est-ce pas la condition de cette veuve qui n’a pas les moyens de se passer du juge. Elle est notre humanité qui a perdu un soutien majeur – son mari – et qui se retrouve en butte à un adversaire. Qui d’entre-nous ne manque pas parfois de soutien, d’étayage ? Et n’est-ce pas la définition même de la pauvreté que d’avoir perdu peu à peu, tout étayage. C’est alors le monde lui-même qui devient l’adversaire ! Qui désormais pourra nous Plus >

13 octobre 2019 – 28e dimanche ordinaire C

Par Jean-Claude SERVANTON

Luc 17, 11-19

Le lépreux guéri se jeta la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. On apprend aux enfants à dire merci… rendre grâce signifie adresser à Dieu un grand merci. Est-ce si important qu’il est recommandé de garder cette habitude toute sa vie? Est-ce si important qu’aujourd’hui dimanche nous sommes ensemble pour rendre grâce à Dieu, pour lui adresser un immense merci, n’est-ce pas le sens du mot Eucharistie »? Notre foi ne serait-elle pas toute entière dans cette démarche du lépreux samaritain revenant sur ses pas?

Nous connaissons des tas de gens au cours d’une vie, on en connait du monde. Le marchand de légumes auquel je révélais que j’étais prêtre me dit : « j’avais remarqué que vous connaissiez beaucoup de monde ». Je fus heureux de ce compliment. Nous disons parfois que nous connaissons quelqu’un de vue, c’est à dire que nous ne le connaissons pas beaucoup. Certaines personnes, nous les connaissons mieux. Nous pouvons décliner Plus >

6 octobre 2019 – 27e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 17, 5-10

« Augmente en nous la foi ! »

Paroles difficiles à entendre : à partir d’une demande qui semble bien légitime, des réponses taillées à la serpe… « La foi, si vous en aviez gros… » ; « des serviteurs inutiles… ».

La demande initiale : « Augmente en nous la foi, la confiance ! »

Question qui vient au terme d’un long cheminement où Jésus a fait part à ses disciples qu’il y aurait la présence de l’opposition, de l’échec, et même de la mort violente ! Le chemin pascal : témoignage, opposition, indifférence, mort et résurrection. Il ne leur annonce pas un triomphe à la manière dont eux le rêve ! Il faut aussi comprendre que cet Évangile est rédigé alors que les premières communautés chrétiennes se trouvent précisément confrontées à l’indifférence, voire à la persécution et aussi aux scandales internes. Voilà qui nous rappelle des choses, non ?

« Augmente en nous la foi ! » Cri qui vient du sentiment d’être dépassé par la tâche à accomplir ! Débordé par la Plus >

22 septembre 2019 – 25e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 16, 1-13

L’intendant malhonnête

Lecture cet été du dernier roman de Marc Dugain : « Transparence ». On est à la fin des années 2060, ‘’Transparence’’ est le nom d’une société du Numérique, assez secrète, basée en Islande et présidée par une française. On découvre que cette société, en secret, a mis au point un procédé révolutionnaire : la possibilité d’enregistrer la totalité des infos stockées par le cerveau d’un individu et de transférer tout cela dans une nouvelle enveloppe corporelle, artificielle, indestructible. C’est donc – enfin – l’accession à l’immortalité ! (Je rappelle que des Sociétés travaillent aujourd’hui à ce type de projets : l’humanité augmentée). C’est le passage du biologique, avec son inexorable date de péremption (nous allons tous mourir) au numérique et à la robotique qui fait accéder à l’immortalité.

Le roman ne s’arrête pas là ! Cette Société – Transparence – s’arroge le droit de choisir ‘’qui’’ sera éligible à cette nouvelle Plus >

15 septembre 2019 – 24e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 15, 1-32

« Brebis perdu ; Fils prodigue »

Avec les Evangiles s’inaugure une nouveauté assez dérangeante en fin de compte. Dieu vient nous sauver ! Toute son action, qui se dévoile désormais en Jésus, est de venir nous donner la vie. Pas simplement nous indiquer comment se comporter pour bien vivre ensemble. Pas la vie morale. Pas la vie en régularité vis-à-vis de la loi. Pas la vie en conformité avec la pratique religieuse. Non, nous communiquer La Vie en plénitude, la vie véritable, Sa propre vie. La vie qui peut se relever lorsqu’elle a chuté. La vie qui peut reprendre le chemin alors qu’elle s’était égarée dans des impasses. La vie qui peut renaître alors qu’elle semblait morte. En Jésus, dans sa prédication, dans son action, Dieu apparaît prioritairement là ! Là où la vie est précisément en danger de se perdre, de s’égarer, de se corrompre, de tomber dans le fossé, et finalement de mourir.

Est-ce que vous sentez combien la vision que nous avons de Dieu est Plus >

8 septembre 2019 – 23e dimanche ordinaire C

Par Eric de NATTES

Luc 14, 25-33

« Me préférer à ta propre vie ! »

« De grandes foules faisaient route avec Jésus… » Le tableau pourrait faire rêver…Mais que cherchent ces foules : un leader populaire qui fait des promesses alléchantes ? Un faiseur de miracles ? Un Messie politico-religieux ?

C’est toujours le malentendu (au sens profond de ce mot) entre les foules et Jésus dans les Evangiles. Elles aiment être épatées par le miracle et ne comprennent rien au signe, comme l’œil de l’idiot qui s’arrête sur le doigt et non sur ce qu’il montre. Elles aiment être transportées par une parole qui les réchauffe et pourtant elles repartent le cœur vide. Elles crient avec enthousiasme leur admiration un jour et hurlent leur haine le jour suivant. Elles se font manipuler avec une faciliter déconcertante.

Alors aujourd’hui Jésus n’y va pas de main morte au cas ces foules se feraient l’illusion qu’elles le suivront jusqu’au bout… Tu parles ! Nous, nous connaissons la fin de l’histoire… Suivre un Plus >

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