Sur deux jugements qui se contredisent

par Robert THALVARD

Le 7 mars 2019, le cardinal BARBARIN était condamné à 6 mois de prison avec sursis. Ce 30 janvier, la Cour d’appel vient à l’inverse de prononcer sa relaxe. Cette contradiction ouvre le champ à toutes sortes de suppositions ou même de suspicions, et il peut être utile de chercher à l’expliquer. Mon propos se limite à ce seul point. Ce que l’on considère comme le cas BARBARIN pose de nombreuses autres questions, au sujet par exemple du retrait du cardinal ou du débat sur son retour, mais elles ne seront pas abordées ici.

Avec l’affaire des prêtres pédophiles, l’Eglise, on le sait, s’est trouvée gravement mise en accusation dans l’opinion publique. Pendant très longtemps, une sorte de mutisme collectif, d’omerta, était à l’œuvre, associant les victimes, les parents, les confrères, les structures ecclésiales. Les problèmes étaient traités exclusivement en interne, le plus discrètement possible, généralement par le déplacement du prêtre incriminé. L’institution Plus >

26 février 2020 – mercredi des Cendres

par Eric de Nattes

Matthieu 6, 1-6, 16-18

Donner écho à :

1°) Le Prophète Joël : « Déchire ton cœur et non tes vêtements ».

  • Le vêtement : c’est ce qui t’habille, te recouvre, mais qui n’est pas toi. Bien sûr que l’indignation te submerge parfois. La colère aussi. La tristesse sans fond lorsque tu apprends encore et encore que l’amour s’est dévoyé, s’est faussé, s’est perverti en un homme en qui tant d’autres avaient mis leur confiance. Alors oui, il t’arrive de « déchirer ton vêtement », de dire de manière démonstrative ton ressentiment, ta tristesse, ta colère. Te voici indigné. Pour toi, reste indigné, de l’injustice, de la pauvreté, de la violence, mais entre dans ton cœur. Que ton indignation, ta tristesse, ta colère n’empêche pas ce mouvement. Le Mauvais aurait gagné.
  • Entre dans ton cœur ! C’est le mot biblique. Descends en toi, le plus profondément possible, le plus loin ! En cet instant je pense à Madeleine Delbrêl qui dit : « Si tu vas au bout du monde, tu trouveras la Plus >

23 février 2020 – 7ème dimanche ordinaire A

par Jean-Claude SERVANTON

Matthieu 5, 38-48

« Vous donc, vous serez parfait comme votre Père céleste est parfait » Je trouve que Jésus nous met la barre un peu haut. Comment aurons-nous assez d’élan pour nous élever aussi haut ? Alors entrons dans les paroles de Jésus avec humilité. Si Jésus parle, cela ne peut pas être pour nous décourager mais pour réconforter.

Nous trouvons dans ce sermon sur la montagne non seulement un enseignement sur ce que nous devons faire mais aussi sur un enseignement sur Dieu. D’abord Jésus nous dit : il est votre Père, celui « qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, qui fait tomber la pluie sur les justes et les injustes ». La méchanceté ou la bonté, la justice ou l’injustice ne commandent pas la météo divine. Autrement dit : Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Il ne fait pas lever le soleil ou tomber la pluie en récompense des mérites ou en châtiment pour les fautes. Le soleil ou la pluie pour tous quels Plus >

16 février 2020 – 6ème dimanche ordinaire A

par Eric de Nattes

Matthieu 5, 17-37

« On vous a dit, moi je vous dis… »

N’oublions pas, nous sommes toujours très peu de versets après les Béatitudes ! Remplaceraient-elles avantageusement les commandements ? N’aurions-nous plus besoin de la loi lorsqu’on est disciple de Jésus ? Matthieu cherche une réponse pour sa communauté de « judéo-chrétiens » fidèles à la loi mais touchés par le message de Jésus. On est dans un climat désormais de très haute tension, après la destruction du Temple de Jérusalem, au sein du judaïsme lui-même, entre les juifs, à l’intérieur de la synagogue : ceux qui écoutent et suivent l’enseignement des chefs religieux (pharisiens et rabbis) et ceux qui introduisent le message de Jésus, Messie venu accomplir les Écritures.

Matthieu le judéo-chrétien s’explique avec ses « frères ennemis » si l’on peut dire, ceux qui refusent le message de Jésus, et pour conforter ses frères convertis à la Parole de Jésus. Tous, pour peu de temps encore, à l’intérieur Plus >

Les vitraux de Saint-Denis

Le remplacement des vitraux de l’église Saint-Denis prend tournure : le comité de pilotage, composé de la ville, l’association Dauphi-Bron, la paroisse et le diocèse, a choisi le projet du maître-verrier lyonnais Jean-Jacques FANJAT, assisté de Maryline MONEL et Mélanie FAUCHER, peintres verriers, et Cendrine GENIN photographe.

Le 18 décembre a commencé en l’église Saint-Denis une exposition de la vision d’ensemble des 15 vitraux (entrée libre).

9 février 2020 – 5ème dimanche ordinaire A

Par Eric de NATTES

Matthieu 25, 13-16

Sel / Lumière

Deux éléments comme invisibles et sans lesquels le visible perd sa vitalité, sa consistance, ou presque. Le sel qui se dissout dans le plat et qui lui donne pourtant sa saveur ; la lumière immatérielle qui se fond au paysage et qui le fait pourtant apparaître et le transfigure, le magnifie.

 

Au fond chacun de nous sait cela et l’expérimente. La même réalité Mon activité professionnelle : lieu d’épanouissement dans des relations de confiance et de justice ou lieu de stress, voire d’angoisse dans des rapports faits de mépris ou de manipulations ; mon couple : lieu de tendresse et de vérité qui est la pierre angulaire de ma vie ou cauchemar de violence et de dissimulation qui me détruit ; mon réseau d’amitié : terreau fertile de gratuité et de partage, ou désert stérile d’instrumentalisation ou de liens mondains convenus ; ma vie associative : respiration de mes combats partagés avec d’autres ou terrain de jeu de l’affirmation Plus >

2 février 2020 – Présentation de Jésus au Temple

Par Eric de NATTES

Luc 2, 22-40

Si le temple, désormais, c’est MOI : mon corps, et toute ma personnalité, ce corps qui permet à la vie qui est en moi de prendre forme, de grandir, de s’individualiser, de faire l’expérience de l’existence : alors je peux relire la présence de Jésus au sein de ce Temple-là.

 

Jésus est présenté au Temple. L’image du vieillard tenant l’enfant dans ses bras ne nous parle-t-elle pas ? Contemplons-là. Les deux extrémités de la vie, dans leur fragilité respective, qui s’embrassent et se reconnaissent. Un vieillard qui ne finit pas méchant et aigri, mais qui prend, plein de reconnaissance et d’émotion, la vie naissante qui a besoin d’être protégée pour croître.

Et moi, comment est-ce que je prends soin de la vie, fragile, quel que soit mon âge qui est en moi ? Car demeure en chacun de nous l’enfant qui aspire à la vie. Comment est-ce que je le porte avec émotion, reconnaissance. C’est en reconnaissant en moi cette vie qui demande attention que je Plus >

26 janvier 2020 – 3ème dimanche ordinaire A

Par Eric de NATTES

Matthieu 4, 12-23

Appel des disciples (Dimanche de la Parole)

1°) La géographie des Évangiles est d’abord théologique/spirituelle : Le centre de l’activité missionnaire de Jésus = désormais Capharnaüm (ville qui a donné en français un éponyme célèbre qui signifie un bazar incroyable, un joyeux désordre, un mélange de réalités très diverses). Et d’une certaine manière, c’est bien ce que veut signifier Matthieu : c’est dans un territoire de carrefour, de mélange, d’influences qui viennent de partout que la mission va partir. Notre pape serait heureux, c’est la périphérie qui devient le centre de l’attention. Jésus aura la même joie devant le centurion de Capharnaüm venu lui demander la guérison de son serviteur bien-aimé : « je n’ai pas vu une telle foi dans tout Israël ». Et l’on pourrait ajouter que le centre – Jérusalem – devient comme périphérique, le lieu qui ne bougera pas et qui va devenir persécuteur ! Et même meurtrier à l’encontre de Jésus. Je laisse à Plus >

19 janvier 2020 – 2ème dimanche ordinaire A

Par Jean-Claude SERVANTON

Jean 1, 29-34

« Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » Cette déclaration de Jean-Baptiste je vais la reprendre tout à l’heure en vous présentant le pain et le vin, corps et sang du Christ, avant la communion. Auparavant, nous chanterons: « Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » Que voulons-nous dire? Comment cette image de l’agneau nous incite-t-elle à nous convertir? Que nous dit-elle de Jésus? J’ai été grandement éclairé par la prière pour l’unité des chrétiens du patriarche Athénagoras qui se trouve dans le missel des dimanches. Elle est intitulée « Se désarmer ». L’agneau devant le loup est désarmé. Pour nous, se désarmer est un travail, le patriarche parle même de la guerre la plus dure contre soi-même. Première cible: se désarmer de toujours avoir raison. Comment voulez-vous écouter les autres si vous pensez toujours avoir raison? Deuxième cible mes richesses. Comment voulez-vous améliorer le sort de la planète si Plus >

12 janvier 2020 – Baptême du Seigneur A

Par Eric de NATTES

Matthieu 3, 13-17

Trois mouvements dans cet évangile : De la Galilée au Jourdain, une plongée au fond de l’eau, une remontée de l’eau alors que le ciel s’ouvre.

Trois paroles : Celle de Jean, celle de Jésus, celle du Père.

 

Premier mouvement : Jésus, le Galiléen se déplace vers le Jourdain. Le baptême est un déplacement, un chemin, une démarche. Le baptême de Jésus est le mouvement de sortie de sa vie cachée, à Nazareth, avec sa famille, pour entrer dans sa vie publique, comme prédicateur. Il accomplit désormais une mission. Sa vie a un sens, un but.

Déjà, le baptême de Jean supposait que l’on se déplace de Jérusalem et de toute la Judée pour venir se repentir de ses fautes et inaugurer une vie nouvelle. Si chacun de nous, naît bien des eaux maternelles qui nous ont portés. Le baptême est une démarche spirituelle par laquelle nous sommes invités à renaître comme Fils et Fille du Très-Haut. Et cela demande un chemin, un engagement, une réflexion, un Plus >

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