Frères et sœurs,

Nous nous retrouvons en ce vendredi saint pour suivre Jésus dans sa douloureuse avancée vers la croix, après sa condamnation. Nous savons que ce difficile chemin, cette acceptation de mourir crucifié comme un bandit, Jésus l’a accomplie pour nous, pour le monde.

Cette année, en pleine épidémie et en raison du confinement, nous ne pouvons pas nous rendre dans nos églises pour suivre ce Chemin de Croix mais nous vous proposons de prier ensemble devant chaque station, en nous aidant des belles céramiques qui jalonnent les parois de l’église Notre Dame de Lourdes.

Nous porterons dans notre prière tous les malades, les familles en deuil et, bien sûr, tous les soignants de notre pays et de tous les pays du monde atteints par cette pandémie meurtrière.

Nous savons que Dieu est proche de ceux qui souffrent. Ce Jésus, fils de Dieu, fils de l’homme, nous a dit : « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde » Nous allons le suivre avec nos croix personnelles, plus ou moins lourdes à porter.

Demandons-lui l’humilité et la confiance en l’avenir. Nous savons aussi que si le Christ est mort victime de l’injustice et du péché, après cette immense douleur de la croix, il y a la Résurrection. C’est le fondement même de notre foi.

Les extraits bibliques que nous prendrons avant chaque méditation sont ceux du Chemin de Croix suivi par le Pape François en 2018 à Rome.

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1ère station : Jésus est condamné à mort

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Luc (23, 22-25)
Pour la troisième fois, il leur dit : « Quel mal a donc fait cet homme ? Je n’ai trouvé en lui aucun motif de condamnation à mort. Je vais donc le relâcher après lui avoir fait donner une correction. » Mais ils insistaient à grands cris, réclamant qu’il soit crucifié ; et leurs cris s’amplifiaient. Alors Pilate décida de satisfaire leur requête. Il relâcha celui qu’ils réclamaient, le prisonnier condamné pour émeute et pour meurtre, et il livra Jésus à leur bon plaisir.

Aujourd’hui, nous sommes horrifiés par une telle injustice et nous voudrions nous en démarquer. Mais en faisant ainsi, nous oublions toutes les fois où nous, les premiers, avons choisi de sauver Barrabas au lieu de toi, Jésus.
Quand notre oreille a été sourde à l’appel du bien, quand nous avons préféré ne pas voir l’injustice devant nous…
Sur cette place bondée, il aurait été suffisant qu’un seul cœur doute, qu’une seule voix s’élève contre les mille voix du mal. Chaque fois que la vie nous place devant un choix, rappelons-nous cette place et cette erreur. Permettons à nos cœurs de douter et imposons à nos voix de s’élever.
Pardon, Seigneur, de préférer, quelquefois, la médiocrité à la sainteté.

Je te prie, Seigneur, veille sur nos choix, éclaire-les de ta lumière,
Cultive en nous la capacité de nous interroger,
Donne-nous la force de combattre le mal !

Les soldats ont enchaîné tes mains

Les soldats ont enchaîné tes mains, qui de nous ne s’est enfui ?
Vers les juges, seul, tu as marché, qui de nous ne s’est enfui ?
Ô Seigneur, pardonne à ton peuple, (bis)
Ô Seigneur, pardonne-nous !
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2ème station : Jésus est chargé de sa croix

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Marc (8, 34-35)
Appelant la foule avec ses disciples, [Jésus] leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera ».

Hier, et depuis ton chemin commencé en Galilée, avançant dans la fidélité au Père, choisissant alors la vérité et non le mensonge, choisissant la justice et non le mal, choisissant d’aimer et non la violence, tu savais que ce chemin ne serait pas facile comme le sont les chemins d’illusions. Maintenant cette croix meurtrit tes épaules, tu dois la porter jusqu’au moment où elle te portera pour l’ultime supplice. C’est la charge de nos péchés, de la haine que tu portes à notre place.

Pardon, Seigneur, de rêver d’un christianisme trop confortable où,
installés dans nos fauteuils, nous serions à l’abri des cris du monde.
Pardon de préférer, quelquefois, la facilité à la sainteté.

Tu comptais sur un soutien d’ami

Tu comptais sur un soutien d’ami, qui de nous t’a défendu ?
Ton regard cherchait un peu d’appui, qui de nous t’a défendu ?
Ô Seigneur, pardonne à ton peuple, (bis)
Ô Seigneur, pardonne-nous.
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3ème station : Jésus tombe pour la 1ère fois

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

Du livre du prophète Isaïe (53, 4)
En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.

Nous te voyons, Jésus, souffrant tandis que tu parcours le chemin vers le Calvaire, chargé de notre péché.
Nous te voyons tomber, les mains et les genoux à terre. Tu acceptes cette humiliation. Tu partages notre condition humaine jusqu’au bout.
La croix que tu portes est lourde ; et alors que tu aurais besoin d’aide, les hommes se moquent de toi.
Sans doute parmi eux y-a-t-il des déçus, qui attendaient autre chose de toi.
Mais n’est-ce pas vrai pour nous aussi aujourd’hui lorsque nous sommes bousculés dans notre vie par des événements difficiles à supporter.

Nous te prions, Seigneur, fais que les échecs et les chutes
ne soient jamais un motif d’abandon ou de profond découragement.
Rends-nous conscients qu’en nous confiant à toi,
nous pouvons nous relever et trouver la force d’avancer, toujours
Aide-nous aussi à ne pas écraser celui qui est tombé,
à chercher au contraire à le relever,
sans suivre forcément l’avis de notre entourage.

Ton visage était couvert de sang

Ton visage était couvert de sang, qui de nous t’a consolé ?
Et les larmes remplissaient tes yeux, qui de nous t’a consolé ?
Ô Seigneur, pardonne à ton peuple, (bis)
Ô Seigneur, pardonne-nous.
.

4ème station : Jésus rencontre sa Mère

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Luc (2, 34-35)
Siméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre ».

Et celle-ci, qui est-ce ? Demandaient les badauds.
Quelqu’un répondit : c’est la mère du condamné.
On la regardait avec curiosité, mais tristesse aussi car si on l’avait condamné, lui, il devait bien y avoir des raisons ;
Mais elle, qu’avait-elle donc fait ? Rien d’autre que de veiller sur son fils comme une mère, sans bruit, sans éclats, rebutée parfois parce qu’il fallait bien qu’il accomplisse sa mission.
Elle se souvenait de ce jour où, pour la première fois, elle avait répondu oui à l’ange. Et elle n’avait rien fait, depuis lors, que de redire ce oui de plus en plus difficile, mais de plus en plus nécessaire.

Ô Notre-Dame du silence et de la transparence,
le chemin de croix du Christ est aussi le tien.
Et le mien.
Notre-Dame de l’acceptation et de la fidélité, Notre Mère du ciel et du Magnificat,
apprends-nous à dire oui à toutes les souffrances.
Mon Dieu, que ta volonté soit faite.

Chercher avec toi dans nos vies

Chercher avec toi dans nos vies,
Les pas de Dieu, Vierge Marie,
Par toi, accueillir aujourd’hui
Le don de Dieu, Vierge Marie.

Puisque tu souffres avec nous,
Gethsémani, Vierge Marie,
Soutiens nos croix de l’aujourd’hui,
Entre tes mains, voici ma vie.
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5ème station : Simon de Cyrène porte la croix derrière Jésus

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Luc (23, 26)
Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus.

Le pauvre corps meurtri et ensanglanté de Jésus n’en peut plus : il a trébuché sur les pierres du chemin ; il est déjà tombé. Il faut pourtant porter la croix jusqu’en haut du Golgotha.
Ses amis sont loin. Judas l’a trahi, Pierre l’a renié. Certains se dissimulent sans doute dans la foule, rongés par le remord, mais effrayés à l‘idée de se montrer à côté du proscrit. Pas un n’a le courage de s’avancer pour l’aider ! Pas un ne s’élance !
Par nécessité, les bourreaux désignent un homme pour l’aider. C’est un parfait inconnu. Il s’appelle Simon : c’est un étranger qui vient de loin, de Cyrène. Il revenait des champs et s’était approché peut-être par compassion ou attiré par les rumeurs de la foule. Lui, qui ne t’avait pas suivi, est là, au contraire, présent, à tes côtés, épaule contre épaule à partager ton joug.
Il semble que tu éprouves un soulagement : tu réussis un instant à respirer.
Cet homme ordinaire a été appelé à faire une chose extraordinaire : à prendre part à l’œuvre du salut, ne serait-ce que très peu de temps. Toi, le vrai Dieu, le vrai homme, tu as besoin des hommes, pour que nous puissions découvrir jusqu’où va ton amour pour nous.
« Il les aima jusqu’au bout » nous dit saint Jean.

Seigneur,
je te prie afin que chacun de nous puisse trouver le courage du Cyrénéen,
qui prend la croix et suit tes pas.
Que je puisse aider ceux que je rencontre à porter leur fardeau.
Que je ne détourne pas mon regard de ceux qui sont accablés
par la croix de la maladie, de la solitude, de la faim, de l’injustice.
Aide-moi à comprendre que ma croix à porter n’est pas le moyen de la souffrance,
mais celui du don de moi-même.

Tu es le pauvre, Seigneur Jésus

Tu es le pauvre, Seigneur Jésus,
En toi la gloire éternelle de Dieu.
Tu es celui que partout l’on repousse ; à ton amour, Seigneur, il est invité.
Tu es celui qui subit l’injustice, tu es celui que tous ont abandonné.
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6ème station : Véronique essuie le visage de Jésus

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

Du livre du prophète Isaïe (53, 2-3)
Il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien.

Seigneur, toi qui as soigné tant de malades, relevé tant de laissés pour compte, toi qui as soulagé tant de frères souffrants, te voilà toi-même le souffrant, toi, le seul sans péché !
Dans la foule, une femme déterminée a l’audace de se frayer un chemin vers toi, rien ne peut l’arrêter… d’un geste de compassion, elle voudrait mettre un peu de douceur, de tendresse, sur ton chemin de douleurs.
Elle aime ton visage, même défiguré. Elle ne s’arrête pas aux apparences qui sont si importantes, aujourd’hui, dans notre société d’images. Ton visage, Jésus, c’est le visage de l’amour, de ton amour pour nous !

Seigneur Jésus, donne-moi la force, l’audace de Véronique,
pour m’approcher de toute personne souffrante et de voir en ces visages, ton visage.
Donne-moi de toujours aller vers toi, d’oser rendre témoignage
et te rendre grâce pour le salut offert.

Je cherche le visage

Je cherche le visage, le visage du Seigneur.
Je cherche son image, tout au fond de vos cœurs.
Vous êtes le corps du Christ,
Vous êtes le Sang du Christ,
Vous êtes l’amour du Christ.
Alors, qu’avez-vous fait de lui ?
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7ème station : Jésus tombe une 2ème fois

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

Du livre du prophète Isaïe (53, 8.10)
Arrêté puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est inquiété de son sort ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort pour les révoltes de son peuple. […] Broyé par la souffrance, il a plu au Seigneur.

« Frappé à mort par les révoltes de son peuple »
Nous te voyons, Seigneur, frappé, humilié, abandonné, tombant sous le poids de la croix.
Nul ne peutsoulager le poids de la croix, pourtant, ce sont nos péchés que Jésus porte, péchés véniels, quotidiens ou plus lourds avec leurs graves conséquences. Tu portes aussi nos douleurs, nos difficultés de vivre, tous les drames familiaux, toutes peines et souffrances dont nous sommes parfois directement ou indirectement responsables. La souffrance de ton Église.
« Qui donc s’est inquiété de son sort ? » Qui ira à ta rencontre dans ce monde plein de nos frères oubliés : migrants, naufragés… sans domicile fixe mourants dans la rue… victimes d’attentats ou de guerres fratricides… les pauvres rendus invisibles dans notre société de la performance et du paraître.
Tu les portes. Tu nous portes, Jésus, notre Sauveur, mais en cette heure qui le sait ?
Nous t’avons oublié, nous nous sommes dispersés empruntant chacun notre propre route. Dans ton obéissance au Père, pour révéler la puissance de ton amour, tu te relèves, tu continues le chemin du Calvaire pour tourner notre regard vers la croix et rassembler tes brebis dispersées en nous montrant le chemin unique qui mène au Père.

Seigneur, fais-nous la grâce de nous tourner inlassablement vers toi quand nous tombons.
Ce sont les pécheurs que tu es venu chercher pour qu’ils se convertissent,
tu n’as jamais refusé ton pardon,
ouvre nos cœurs à ta miséricorde pour que nous sachions nous aussi nous relever
et nous pardonner les uns aux autres

Grain de blé qui tombe en terre

Grain de blé qui tombe en terre, si tu ne meurs pas,
Tu resteras solitaire, ne germeras pas.
Qui à Jésus s’abandonne trouve la vraie vie,
Heureux l’homme qui se donne, il sera béni.
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8ème station : Jésus rencontre les femmes de Jérusalem

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Luc (23, 27-31)
Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se tourna et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi. Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours où l’on dira : “Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité !” Alors, on dira aux montagnes : “Tombez sur nous”, et aux collines : “Cachez-nous”. Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? »

Tu nous l’as dit, Seigneur, ce n’est pas sur tes souffrances qu’il faut pleurer, c’est sur nos péchés, sur nos ignorances et nos inattentions.
Car tu nous visites, Seigneur, jour après jour, et nous te laissons passer sans te connaître, sans essayer de faire ce que tu as enseigné.

Aide-nous, Seigneur, à te reconnaître dans chacune de tes visites,
dans cet immigré que la société rejette,
dans ce chômeur qui ne retrouve pas de travail,
dans cette vieille femme écrasée par la solitude,
dans ce foyer qui se brise,
dans cet homme étendu sur la chaussée.
Aide-nous, Seigneur, à te trouver dans les pages de ton évangile et dans nos eucharisties.

Tu sais combien les hommes

Tu sais combien les hommes ignorent ce qu’ils font.
Tu n’as jugé personne, tu donnes ton pardon ;
Partout des pauvres pleurent, partout on fait souffrir ;
Pitié pour ceux qui meurent et ceux qui font mourir.
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9ème station : Jésus tombe pour la 3ème fois

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

Du livre du prophète Isaïe (53, 5-6)
C’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.

Une première fois, il est déjà tombé, et il s’est relevé.
Il est tombé une deuxième fois, et il s’est à nouveau relevé.
Il tombe une troisième fois. Mais bien qu’il soit à l’extrême limite de l’épuisement, il se relève encore.
Car il a une mission à accomplir, celle que lui a confiée son Père.
L’avancée, la chute, l’épuisement sont le propre de la nature humaine. Jésus a assumé jusqu’au bout son Incarnation.
Car nous aussi, nous tombons. Il nous arrive trop souvent de reculer devant l’effort, de trop vite nous décourager, de succomber trop facilement à la tentation de « l’à quoi bon ? ». Et de ne pas soutenir ceux qui tombent.

Seigneur, apprends-nous à ne pas être des résignés,
donne-nous le courage de faire face aux défis et difficultés de l’existence,
aide-nous à nous relever après nos différentes chutes
et à rester fidèles à ton message qui est celui du don, celui de l’amour.

Grain de blé qui tombe en terre

Grain de blé qui tombe en terre, si tu ne meurs pas,
Tu resteras solitaire, ne germeras pas.
Qui à Jésus s’abandonne trouve la vraie vie,
Heureux l’homme qui se donne, il sera béni.
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10ème station : Jésus est dépouillé de ses vêtements

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Jean (19, 23)
Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une seule pièce de haut en bas.

Jésus, dépouillé de ses vêtements, comme Job, Jésus est dépouillé de tout.
Rendu à la pauvreté et à la vulnérabilité extrême.
Comme tous les pauvres à qui on retire leur dignité et que l’on rejette dans nos communautés et dans le monde.

Seigneur, en nos dépouillements
et en ceux des personnes que nous rencontrons et qui les portent ,
donne-nous de voir ton visage et de t’accompagner.
Sans avoir peur de cette pauvreté qui nous insécurise.

Car tu es mon Père

Mon Père, mon Père, je m’abandonne à toi. Fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoique tu fasses, je te remercie, je suis prêt à tout, j’accepte tout,
Car tu es mon Père, je m’abandonne à toi,
Car tu es mon Père, je me confie en toi. (bis)
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11ème station : Jésus est cloué sur la croix

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Luc (23, 33-34)
Lorsqu’ils furent arrivés au lieu-dit : Le Crâne (ou Calvaire), là ils crucifièrent Jésus, avec les deux malfaiteurs, l’un à droite et l’autre à gauche. Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ».

C’est à la croix, Jésus, que tu assumes, une fois pour toutes, l’échec et le mal et que se mesure ton amour pour les hommes.
Face à la gravité du péché, tu réponds par la plénitude du Pardon, ta miséricorde sans limite.
Ces mains qui ont béni tout le monde, ces pieds qui ont tant marché pour semer l’amour et l’espérance, sont fixés à la croix.
Pourquoi Seigneur ? Pourquoi la Passion ? Pourquoi la Croix ?
Nous sommes nombreux, face à l’épreuve, la souffrance, à redire : Pourquoi, Seigneur ?
Jésus n’est pas venu pour supprimer la souffrance, ni l’expliquer, mais pour la remplir de sa présence.

Seigneur, donne-nous ton Esprit de lumière
pour reconnaître dans la croix le signe de ton amour.
Seigneur, souviens-toi de ceux qui sont persécutés face à la violence des hommes
pour rester fidèles à leur foi, leurs croyances, leur liberté.
C’est encore toi qui revis ta passion, ta mort.
Seigneur, apprends-nous à sortir de nous-mêmes pour aller à la rencontre des personnes
qui ont besoin de compréhension, de soutien et de consolation.
Apprends-nous, à ton exemple, à vivre une infinie miséricorde.

Si la souffrance

Si la souffrance t’a fait pleurer des larmes de sang, (bis)
Tu auras les yeux lavés, alors tu pourras prier avec ton frère en croix.
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12ème station : Jésus meurt sur la croix

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Luc (23, 44-47)
C’était déjà environ la sixième heure (c’est-à-dire : midi) ; l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure, car le soleil s’était caché. Le rideau du Sanctuaire se déchira par le milieu. Alors Jésus poussa un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Et après avoir dit cela, il expira. A la vue de ce qui s’était passé, le centurion rendit gloire à Dieu : « Celui-ci était réellement un homme juste ».

Pendant des heures Jésus est pendu à la croix. Il peut à peine respirer, il a tout perdu mais il demeure en communion avec sa mère.
Marie est là debout près de la croix, sa présence lui dit : « J’ai confiance en toi, je m’offre au Père avec toi »
Son cœur est transpercé par un glaive, elle est la femme de compassion.
Juste avant de mourir, Jésus, tu pardonnes au bon larron en lui promettant une place dans le paradis.
Tu prends soin de ta mère en la confiant à Jean, le disciple bien-aimé, pour qu’il la prenne chez lui ; jusqu’à ta mort, Jésus, tu es amour.

Jésus,
apprends-nous à rester avec Marie
près de la croix de tant d’hommes et de femmes d’aujourd’hui.

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Silence

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13ème station : Jésus est détaché de la croix et remis à sa mère

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Jean (19, 38-40)
Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts.

Marie accueille le corps de son fils. La douceur a remplacé la violence.
Marie est toujours là, à l’heure de l’épreuve et des passages.
Nous déposons tout à ses pieds : nos souffrances, nos fautes, nos fragilités, nos doutes, nos espérances.

Seigneur, nous te confions les familles qui ont perdu un enfant.
Apprends-nous à nous tourner vers toi avec confiance
et à être plus proches de nos frères dans le deuil.

Je vous salue, Marie

Je vous salue, Marie,
comblée de grâce,
Le Seigneur est avec vous,
vous êtes bénie entre toutes les femmes
et Jésus, votre enfant, est béni.
Sainte Marie,
Mère de Dieu,
priez pour nous,
pauvres pécheurs
maintenant et à l’heure de notre mort.
Amen, amen, maranatha

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14ème station : Jésus est déposé au tombeau

Nous t’adorons, ô Christ, et nous te bénissons
parce que tu as racheté le monde par ta Sainte Croix.

De l’Evangile selon Jean (19, 41-42)
A l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore déposé personne. A cause de la Préparation de la Pâque juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.

Ce soir-là, il y a près de 2000 ans, un drame est passé tout près de beaucoup à Jérusalem, un homme est mort, un innocent… Certains partie prenante, depuis le jardin de Gethsémani, au procès chez le grand-prêtre, devant Pilate, au cœur de la foule déchaînée, des très proches en fuite, d’autres les plus nombreux feignant de n’être guère au courant…
Qu’importe l’histoire et la fin de ce Galiléen qui finalement dérangeait par ce qu’il disait et faisait, par sa manière d’être, d’interpeller sans ménagement puissants et grands de ce monde.
L’important alors, c’est que la fête puisse se dérouler sans trouble, que le train-train des arrangements du monde, petits ou grands, reprennent leur cours parmi les rumeurs du monde, qu’importe la vérité et la justice !
Mais ce soir, demain je peux méditer longuement sur l’issue apparente de ce chemin.

Nous pouvons prier
pour tous les cœurs brisées, meurtris, et sans espérance
engagés sur un chemin de croix qui les dépasse,
je te prie pour ceux qui sont l’exemple de fidélité et fraternité dans l’épreuve ultime,
à l’exemple de Marie et de quelques femmes,
de Joseph et Nicodème revenant pour une sépulture digne…

Afin que vienne l’heure

Afin que vienne l’heure promise à toute chair,
Seigneur, ta croix demeure, dressée sur l’univers ;
Sommet de notre terre où meurt la mort vaincue,
Où Dieu se montre Père en nous donnant Jésus.

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Notre Père récité

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Notre chemin de croix s’achève mais, aujourd’hui, il nous relie à toutes celles et ceux qui souffrent chez nous et dans le monde entier, à toutes celles et ceux qui les soignent et les entourent, à toutes celles et ceux qui fuient les guerres et les violences de toutes sortes.
Ce chemin de croix nous montre la folie de l’amour de Dieu-Trinité pour nous, malgré tout ce qui nous arrive. Il nous conduit vers la lumière de La Résurrection.

Fais paraître ton jour

Par la croix du Fils de Dieu, signe levé qui rassemble les nations,
Par le corps de Jésus-Christ, dans nos prisons, innocent et torturé,
Sur les terres désolées, terres d’exil, sans printemps, sans amandier,
Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce,
Fais paraître ton jour que l’homme soit sauvé.

Par la croix du Bien-Aimé, fleuve de paix, où s’abreuve toute vie,
Par le corps de Jésus-Christ, hurlant nos peurs, dans la nuit des hôpitaux,
Sur le monde que tu fis pour qu’il soit beau et nous parle de ton Nom,
Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce,
Fais paraître ton jour que l’homme soit sauvé.

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Propositions pour vendredi soir et recommandations pour samedi soir

Ce soir, chacun peut, comme hier pour le Jeudi Saint, prendre un temps de contemplation, de prière silencieuse.

– Vous pouvez le faire à partir de la lecture personnelle de la Passion dans l’Évangile selon Saint Jean.
Vous pouvez prendre le temps de la lire en vous arrêtant là où votre regard vous pousse : un verset, une parole qui retient votre attention, un personnage, une attitude, un geste ou une réaction qui vous interpelle…
S’arrêter, laisser résonner, essayer de comprendre ce que cela touche et ce qui « parle » en nous en lisant ces mots, en regardant cette scène…

– Des chants vous sont proposés pour accompagner votre temps de contemplation.

– Libre aussi à vous de visionner cette vidéo sur l’icône de la croix.

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Demain soir, nous vous proposons de vivre une veillée de Pâques ensemble, rassemblés par l’Esprit : des ténèbres à la lumière ; l’écoute de la Parole ; l’alleluia qui explose dans la nuit…
Comme nous ne pourrons pas célébrer ensemble la liturgie eucharistique, nous vous invitons, selon la tradition de la Pâque juive, à préparer à l’avance un repas festif.
Le moment venu, nous apporterons les plats sur la Table Pascale et dirons des bénédictions pour les dons reçus de Dieu.
Chacun peut donc préparer ce repas au préalable pour l’intégrer à la célébration elle-même et finir la veillée, seul, en couple ou en famille, par ce dîner pascal.

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A demain !