par Jean-Pierre GILNET

Jean, 1, 1-18

« Voici Noël, Dieu s’est fait homme  » !

Frères et sœurs bien-aimés,

Un enfant nous est né, un fils nous est donné ! Emmanuel dans notre histoire ! En me référant à ces paroles du Prophète Isaïe que je vous formule mes vœux de Noel. Je me mets dans la peau du prophète Isaïe pour comprendre le mystère de Noel, le mystère de l’Incarnation. Il fait une description énigmatique des messagers de la Bonne Nouvelle : « Comme ils sont beaux sur la montagne, les pas du messager…. Ils élèvent la voient …. Ils crient de joie….. Ils voient le Seigneur qui revient à Sion » (Is 52, 7-8). Isaïe montre que cette Bonne Nouvelle fait la joie des messagers et ils sont contents de l’accueillir et de l’annoncer. Avec lui, nous pouvons comprendre que Noel c’est la joie. Donc, pourquoi ne pas vous le redire, Joyeux Noel, soyez dans la joie du Seigneur ! Le psalmiste chante sa joie dans le Seigneur qui donne le salut (Ps 98). Il nous invite à entonner des chants nouveaux sur un air joyeux : « Acclamez le Seigneur, terre entière ; sonnez, chantez, jouez » (Ps 98,4). Maintenant, et pour vous,   quelle bonne nouvelle vous avez reçu cette semaine, ce mois ou cette année ? D’où venait cette bonne nouvelle ? Et, si on n’avait pas reçu de bonne nouvelle, est ce qu’on a l’habitude d’écouter, de voir, ou de lire de bonne nouvelle à travers les medias ?

Si pour Isaïe (première lecture), Noël c’est la joie, pour l’auteur de la lettre aux hébreux, la Noël est une communication, une Parole incarnée, une Parole faite chair. Le mystère de l’Incarnation est la Parole de Dieu aux hommes : « Dieu nous a parlé par son Fils » (He 1, 2).  En effet, pour comprendre la logique de Dieu dans le mystère de l’incarnation, il serait bien de comprendre la mission de l’homme par rapport à son créateur. Après la création du monde, Dieu a confiée à l’homme (être de prédilection, doué de raison) une double mission ; celle d’être Co-créateur (Gn2, 15) et celle de le faire connaître aux extrémités du monde. La première met en évidence le travail  et la seconde évoque la notion de mission. Ces deux concepts sont très liés et incontournables dans la vie humaine. Pas de nomination sans mission, pas de mission sans travail spécifique !

Le travail : Dès le récit de la création du monde, l’homme est chargé de la mission de remplir la terre et de la dominer ou de la cultiver et de la garder : « Croissez et multipliez la terre …, et, dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre » (Gn1, 28). D’ailleurs, la présence de Joseph (patron des travailleurs) aux côtés de Jésus rentre dans la logique du travail qui est dans le dessein même de Dieu. Plus tard, Saint Paul va exhorter les gens de Thessalonique à entrer dans la logique de Dieu, à travailler pour gagner leur vie : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus… » (2 Th 3, 10). Le Pape François soutient : « le travail exprime la dignité de l’être humain ». Et, le Saint Père poursuit que ceux qui n’ont pas de travail sentent qu’il leur manque quelque chose, qu’il leur manque la dignité que le travail donne. Ce Jésus qui vient, a sanctifié le travail en apprenant à travailler avec son Père Joseph.

La mission : Tout baptisé reçoit la mission d’annoncer la Bonne Nouvelle par le témoignage de sa foi. La naissance de Jésus s’inscrit dans un cadre missionnaire. Voici ce que dit Saint Paul dans la lettre aux philippiens : « Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rend qui l’égalait à Dieu. Mais, il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenu semblable aux hommes… » (Ph2,6-11). Jésus, c’est l’envoyé de Dieu, le tout dit du Père, le rayonnement de la gloire de Dieu (He 1, 3). C’est le missionnaire de Dieu. En lui le Père est présent et il fait les mêmes œuvres que son Père. Il l’a dit lui-même « qui me voit, voit celui qui m’a envoyé » (Jn 12, 45) ; « le Père et moi, nous sommes Un » (Jn 10, 30). Certains exégètes vont jusqu’à dire que Jésus est le premier missionnaire envoyé par la Sainte Trinité. Donc, célébrer la Noël, c’est célébrer la venue de Jésus qui vient en mission chez nous.

Le mystère de Noël, c’est Dieu qui vient nous visiter ; c’est Dieu qui vient dresser sa tente parmi nous. Il vient comme une lumière pour nous illuminer ; dissiper en nous les zones de ténèbres. Selon l’évangile du jour de Noël (Jn 1, 1-18) Jésus vient comme la lumière qui brille dans les ténèbres. Pour Saint Jean, rien ne peut arrêter cette lumière « En lui était la vie, et la lumière des hommes ; la lumière brille dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée ». Peu importe les objets opaques ou ténébreux, cette lumière les traverse et les transforme. Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière…Le prophète Isaïe nous dit que cette lumière c’est Jésus. Le monde d’aujourd’hui connaît des événements ténébreux : la guerre, la corruption, la faim, les malversations, l’ingérence ect…Que la lumière de Noël brille sur le monde, sur notre pays, notre paroisse, nos familles et dans notre cœur ! Amen