Par René BEAUQUIS

Marc 1,1-8

Quand, en l’an 550 avant la venue de Jésus, Cyrus roi des Perses, mit fin à l’exil du peuple Israélien à Babylone par la prise de l’empire Babylonien, le prophète Isaïe prit conscience que Dieu renouvelait sa tendresse à son peuple et lui pardonnait les fautes qui l’ont conduit en exil.

Aussi Isaïe demanda-t-il à son peuple de se consoler : ils n’auront plus à faire les durs travaux de terrassement ou de remblais auxquels il avait été contraint à Babylone, désormais c’est pour se remettre en grâce avec le Seigneur qu’il va préparer le chemin et aplanir la route. C’est un appel à retrouver l’espérance dans la conversion des cœurs.

Environ 550 ans plus tard, au temps où Jean-Baptiste prend la parole. C’est encore pour Israël le temps de l’humiliation à cause de l’occupation romaine. Dieu aurait-il encore abandonné son peuple ? Où sont les promesses qu’il a faites à leurs Pères autrefois ?

Au cœur de cette situation d’humiliation, Jean-Baptiste apparaît comme un nouvel Isaïe : original et bizarrement vêtu, il invite les gens à préparer les chemins du Seigneur en reconnaissant leurs péchés dans un geste de conversion qui consiste à se plonger dans les eaux du Jourdain.

Mais Jean-Baptiste ne se contente pas d’inviter les gens à la conversion, il les incite à l’espérance : « Voici venir derrière moi, dit-il, celui qui est plus puissant que moi. Moi, je vous ai baptisés dans l’eau, lui vous baptisera dans l’Esprit Saint.

Jean-Baptiste, comme Isaïe, annonce lui aussi une restauration d’Israël ; mais une restauration qui ne sera pas d’ordre matériel mais spirituel.

En annonçant que le Messie dont il est chargé de préparer la venue ne nous baptisera pas dans l’eau mais dans l’Esprit Saint, Jean-Baptiste se projette dans un temps nouveau dont ses auditeurs ne peuvent avoir aucune idée, car il s’agit du temps de l’Eglise qui naitra de la mort et de la résurrection de Jésus.

Bien que rempli de l’Esprit-Saint et n’agissant que par lui, Jésus avait peu parlé de l’Esprit-Saint, car tant qu’il était avec nous il ne pouvait le montrer distinct de lui. Il faudra que Jésus s’en aille pour que L’Esprit soit reconnu et répandu.

C’est la raison pour laquelle Jésus nous dit qu’il était de notre intérêt qu’il s’en aille, car il pourra nous envoyer son Esprit qui sera pour nous comme un autre protecteur qui le remplacera.

De fait, Jésus par sa mort et sa résurrection nous a acquis le salut, c’est à dire ce pouvoir merveilleux de nous partager sa vie divine en nous donnant son Esprit lors de notre baptême.

Tout baptême est vu comme une plongée dans la mort et la résurrection de Jésus au cours de laquelle l’Esprit de Jésus fait de nous des fils ou des filles de Dieu, nous donnant de partager sa propre vie de Fils.de Dieu

Ce baptême dans l’Esprit annoncé aujourd’hui par JEAN-BAPTISTE est véritablement une nouvelle venue de Jésus en ce monde. Il ne vient plus dans la grotte de Bethléem mais dans le cœur et la vie des hommes.

L’Esprit Saint ne vient plus permettre au Verbe de Dieu de prendre chair dans le sein de Marie, mais dans nos vies humaines.

Les Paroles de Jésus que les quatre évangélistes ont mises par écrit ne sont pas destinées à rester dans les livres mais à prendre racine en nous jusqu’à nous transformer à l’image de Jésus, faire de nous en somme d’autres Christ capables de continuer son œuvre d’amour sur la terre.

Notre Pape François sait magnifiquement rappeler que le Christ n’a pas aujourd’hui d’autres mains, d’autres yeux, d’autres oreilles et d’autres cœurs que les nôtres pour dire l’amour de son Père aux hommes de notre temps.

Nés fils ou filles de Dieu d’un même baptême, nourris de la même parole de Dieu et du même Pain, unis par le même Esprit d’amour du Christ, les baptisés forment un seul Corps : nous en sommes les membres et le Christ en est la tête : c’est l’Eglise, la famille des enfants de Dieu.

Fêter Noël aujourd’hui c’est avant tout reconnaitre la nouvelle présence et venue de Jésus parmi nous grâce à l’Eglise.

Son rôle est d’annoncer et de bâtir le Royaume de Dieu jusqu’à la fin des temps, un Royaume dont nous savons qu’il ne peut que rayonner de l’Amour du Christ puisqu’il en est la source.