Par Christian Plagnard

Luc 23, 35–43

Avons-nous le désir de devenir roi !

Beaucoup de personne parmi vous le savent très bien, ce qui fait un président c’est le soir du résultat des élections, et la cérémonie d’investiture qui suit.

Mais Il y a bien longtemps en Israël, ce qui faisait un roi, c’était l’onction, et l’onction d’huile, nous venons d’écouter la premier lecture, et Samuel décri ce rite d’intronisation :

« ils donnèrent l’onction à David pour le faire roi sur Israël ».

Être oint, recevoir l’onction, en grec, cela s’appelle la chrismation : devenir un Christ ! Alors appeler Jésus « le Christ », c’est reconnaître en lui le successeur de David, quelqu’un qui a reçu l’onction l’intronisant roi.

Cela m’amené à vous parler du baptême, et par l’onction d’huile du baptême, nous devenons tous des oints, des christs !

Un père de l’Eglise du 4° siècle, avertissait les Romains qui était au pouvoir, et qui persécutait les nouveaux baptisés. Cyrille de Jérusalem disait « ne touchez pas à mes christs ! », c’est-à-dire « ne touchez pas à ceux qui par l’onction d’huile sont devenus comme des christs. »

L’onction royale de notre baptême est donc à la fête en ce jour du Christ Roi de l’Univers. Ce moment vécu de la liturgie est important.

« Toi qui fais maintenant partie de son peuple, Dieu te marque de l’huile sainte, afin que tu demeures éternellement membre de Jésus-Christ, prêtre, prophète, et roi ». Cet acte et les paroles dite au moment où est imprègne l’huile sur le front d’un futur baptisé, en le signant, affirme la grandeur royale de tout homme, et de femme.

Dans les années 1962-65 les pères conciliaire, du Concile Vatican II nous rappelle dans Gaudium et spes .

« L’homme, la seule créature que Dieu ait voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même »

Que nous dit cette onction d’huile de notre baptême, par laquelle nous participons à la royauté de David, mais bien plus encore, à la royauté du Christ…

L’huile pénètre au plus profond de notre être, la chrismation ouvre la voie à l’Esprit Saint, au plus intime de notre cœur.
Comme un
 parfum de grande valeur, qui se dégage ensuite du corps, la chrismation nous invite à laisser émaner une bonne odeur d’évangile, grâce à l’Esprit Saint qui travaille en nous.

La chrismation nous distingue entre tous, nous portons la trace de l’appartenance  au         Christ.

Cette huile sainte vient apaiser, guérir, relever même, comme le Samaritain ; Toucher par la souffrance de l’homme qui gît par terre, le bon Samaritain lui verse de l’huile sur les plaies.

Travaillons pour le royaume, cherchons les lumières dans la nuit, il suffit d’ouvrir les yeux, le visible de la réalité odieuse ne doit pas devenir invisible, le politique à parler : plus de SDF sur le trottoir en hiver. Nous sommes en automne et déjà il y en a temps sur les trottoirs en face.

Quel est ce pays qui frappe la nuit, dans le pays des lumières, illuminons leur vie. Pour illuminer notre vie, pour avoir l’envie de vivre dans ce face-à-face, avec nos différences, on se ressemble.

Il est dure de faire la paix avec sa conscience. Paix à ceux qui t’aiment, Paix pour tous les êtres sur terre.

Comme nous dit le Pape François, en bon gestionnaire qui sait bien que personne ne peut être propriétaire de la Création, mais son ami, son partenaire, son serviteur.

Et particulièrement dans le travail, cette dimension royale est à l’œuvre. Oui, parce que le travail est la croix de chaque chrétien. L’homme ici-bas doit imiter Dieu, pour prendre part au royaume et à la royauté, il ne faut pas espérer vivre l’évangile en dehors de cette réalité qui nous est offerte.

En communion, aujourd’hui nous fêtons deux royautés : celle du Christ, et la nôtre. Vous avez tous entendu dans l’évangile de ce jour ; comment Jésus manifeste-t-il qu’il est Roi, Divinement !

En se recevant d’un Autre, en refusant de se sauver soi-même.

Vous l’avez entendu, cette dernière tentation sur la Croix, qui revient par 3 fois dans le texte  « si tu es le Roi des Juifs, le Messie, l’oint de Dieu sauve-toi toi-même ! » Jésus résiste à cette tentation ; il a confiance en son Père. Et le Père en Lui !

En cela il est Roi, en ouvrant les portes à la sainteté en associant le « bon larron » à Sa passion, puisque ce malfaiteur accepte de recevoir, d’être sauvé par un Autre.

« aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis ».

Car « celui à qui on pardonne peu, montre peu d’amour » ce verset de Luc est intrigant, il lie le pardon à l’amour comme la vécu Jésus, contemplant l’amour de la pécheresse qui justement lui versait un parfum précieux sur les pieds.

Frères et sœurs, que cette fête du Christ Roi, nous aide à prendre conscience, de ce que l’onction d’huile ne cesse d’opérer en nous, depuis notre baptême. Vous êtes les rois du monde, pour l’accueillir, le vêtir, l’aimer, à la manière du Christ, en Christ.

Amen