par Lys MOKOKO

Luc 1, 1-4 ; 4, 14-21

L’onction d’unité : mission et responsabilité

Mes frères et sœurs,

Jésus, le sauveur du genre humain, se trouvant dans l’une des synagogues de sa région natale, ouvrit le livre de la parole de Dieu et trouva un passage où il clairement écrit : « l’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction… ». Jésus nous révèle à tous qu’il possède l’Esprit grâce son ultime consécration, c’est-à-dire son être uni profondément à son Père en vue du service des humains. Le Christ fait donc de son corps, un lieu de consécration totale à la mission de son père pour marcher dans les rues, avenues, villes et villages, les maisons des femmes et hommes de son temps pour communiquer le parfum de son onction  d’unité avec son Père, libérer les consciences enchainées et muselées, rendre la vue spirituelle aux aveugles pour qu’ils contemplent la beauté de la vie reçue de Dieu, redonner la dignité à notre pauvreté anthropologique, sociologique, affective et psychologique. Ainsi, cette onction d’unité que porte le Christ devient pour nous aujourd’hui grâce à notre baptême, une mission et une responsabilité parce que nous formons un seul corps et ce corps est invité à une consécration réelle par l’onction d’unité, l’onction d’humilité, l’onction de fraternité, l’onction de solidarité, l’onction de compassion, l’onction de respect mutuel, l’onction d’écoute, d’échange enrichissant et fécond. Cette mission et responsabilité à l’unité, l’Apôtre Paul l’avait bien perçu lorsqu’il dit de manière si juste aux chrétiens de Corinthe : « frères et sœurs, prenons une comparaison : notre corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres, et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ ». On voit bien que Paul est préoccupé pastoralement et humainement par la recherche à tout prix de l’unité des fidèles du Christ, l’unité qu’il comprend comme diversité, l’unité et l’harmonie remarquable de tout le corps humain que révèle l’Apôtre illustre que dans l’Eglise de Jésus, chacun est important, chacun a sa place et sa fonction. Il n’y a nullement de fusion, ni confusion dans nos missions dans l’Eglise, mais il y a complémentarité, respect de la présence de l’autre et de sa fonction « l’oreille aurait beau dire je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas parti du corps, alors qu’elle fait partie du corps », il ne devrait donc pas y avoir de conflit dans l’Eglise corps du Christ parce que nous n’avons pas les mêmes fonctions et ministères. Par notre baptême, le Seigneur nous a dignement consacré pour travailler et pérenniser l’unité de son corps-Eglise, l’unité de nos familles, l’unité de notre belle paroisse, l’unité de notre beau diocèse. Oui, Cette analogie de l’harmonie du corps humain, montre que l’unité est le baromètre du témoignage et de la reconnaissance des chrétiens, et par conséquent, Paul nous invite à ne jamais travailler contre l’unité parce que l’absence d’unité est paralysie pour l’œuvre évangélisatrice, paralysie pour la musculature de fraternité et de solidarité. Aux yeux de l’Apôtre Paul, l’unité n’est pas une idéologie ou un slogan, mais une valeur spirituelle et évangélique à vivre, notre unité doit être fonctionnelle et fraternelle c’est-à-dire mettre nos charismes au service des autres et si un membre souffre tout le corps souffre, si un membre est dans la joie, tout le corps est joyeux. Notre unité qui n’est pas uniformisme est lieu de différence c’est-à-dire lieu de créativité, d’inventivité et de croissance humaine et spirituelle qui refuse toute forme d’indifférence vis-à-vis des autres. En ce dimanche, faisons corps pour nous soutenir dans les joies et les épreuves, accueillons et assumons positivement la pluralité et la différence qui sont des foyers de richesse du genre humain. Que Notre Dame des Lourdes intercède pour nous afin que l’Esprit-Saint nous donne une claire vision de notre place et de notre rôle dans le corps-Eglise que nous formons tous, et soyons-en fier afin d’augmenter le bonheur évangélique et le bonheur du vivre ensemble. Ayons à cœur le souci de construire l’unité. Amen

Bon dimanche à tous et soyez bénis