2 août 2020 – 18e dimanche ordinaire A
par Raymond BEAUQUIS
En voyant cette grande foule tellement avide de ne pas le perdre qu’elle est arrivée avant lui à pieds de l’autre côté du lac, Jésus fut saisi de compassion envers eux ; compatir signifie « souffrir avec ». Jésus ici communie à leur souffrance au point de souffrir avec eux. .
Demandons-nous : qu’est-ce qui a bien pu impressionner Jésus à ce point ? Sûrement de se trouver devant des gens qui ont estimé plus important d’écouter ses paroles que de prévoir à manger, car la vraie faim qui les a poussés à être auprès de Jésus était celle d’être reconnus dans leur dignité d’hommes et de femmes.
A entendre les paroles de Jésus, ils comprennent que Dieu ne les regarde pas d’un œil méprisant à la manière des autorités religieuses en raison de leur ignorance des subtilités de la loi mais les aime comme un Père qui veut leur bonheur.
Posons-nous la question : sommes-nous capables de compatir à la souffrance de ceux ou de celles que nous savons être dans le malheur ?
Elles ont été nombreuses les personnes à manifester leur soutien et leur compassion à l’épouse et aux trois filles de Philippe Mongrilot, chauffeur du bus tué récemment à Bayonne pour avoir exigé à des hommes de mettre leur masque pour entrer dans le bus.
Mais cette compassion se prolongera-t-elle en engagement dans la société locale pour l’amener à des relations plus respectueuses de la vie des uns et des autres ?
Le second visage que Jésus nous montre dans cet évangile est sa volonté d’intervention pour cette foule dont il craint des faiblesses. Alors que les disciples trouvaient plus simple pour eux de renvoyer la foule,, Jésus leur dit : » ils n’ont pas besoin de s’en aller, Donnez leur vous-mêmes à manger. » Par cette parole, Jésus renvoie ses disciples à la création du monde où nous voyons Dieu confier aux hommes la gestion des richesses de ce monde pour que tous les hommes puissent en vivre.
En parvenant à faire de ces 5 pains et deux poissons que les disciples ont volontiers cédés une nourriture plus que suffisante pour 5000 personnes, Jésus nous signifie que le partage des richesses de ce monde non seulement nous revient mais résoudrait tous les problèmes de la faim. Les chiffres dénonçant l’inégalité des richesses dans le monde le disent : » d’après un rapport d’ONG, 26 milliardaires possèdent autant que les 3.8 milliards de personnes les plus pauvres.
Mais comme ce n’est demain que va se faire le partage des richesses, que pouvons-nous faire en attendant tout en nous engageant dans ce se sens ? L’Eglise nous encourage à soutenir le commerce équitable pour que les prix des produits de pays pauvres soient plus équilibrés par rapports au commerce mondial.
L’Eglise nous encourage à prendre nos distance par rapport à des politiques ou finances qui reposent sur des ventes d’armes ou qui tolèrent la corruption. L’Eglise encourage aussi à favoriser une natalité responsable.
Et il nous reste aussi la prière ; Voici celle que notre Pape François nous donne dans l’exhortation évangélique la « joie de l’évangile » : Je demande à Dieu que s’accroisse le nombre d’hommes politiques capables d’entrer dans une culture de dialogue qui s’oriente efficacement pour soigner les racines profondes et non l’apparence des maux de notre monde. »
Puisque que par cette multiplication des pains, Jésus a voulu aussi annoncer l’eucharistie où il vient lui même nous partager sa vie donnée par amour afin que nous soyons de plus en plus donnés aux autres, profitons de nos eucharisties pour demander au Christ qu’il mette en nous ses sentiments d’attention aux autres, sa compassion afin qu’en restant des passionnés de justice et de paix, nous puissions y contribuer là où nous vivons.