Par Christian PLAGNARD

Luc 11, 27-28

Le chef-d’œuvre de Dieu

Frères et sœurs bénis de Dieu, il n’est pas très difficile de faire preuve d’originalité avec le Magnificat, il est pourtant tellement connu, et tellement beau…

Peut-être même l’avez-vous déjà souvent entendu prêcher !

Dans cet l’instant, restons avec Marie, dans ce jour de bonheur que l’évangéliste Saint Luc nous enseigne. Marie, jeune femme heureuse, jeune femme libre, qui se sait aimée de Dieu, et qui l’aime par-dessus tout, laisse éclater sa joie. Elle s’émerveille en chantant combien Dieu est merveilleux.

Sans oublier le bonheur d’Élisabeth, enceinte alors qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfants, avec ce bébé dans son ventre qui fait comprendre à Élisabeth ce qui se passe, et elle nous parle de la foi de Marie, la foi, c’est-à-dire la confiance qui est celle de Marie. Car la foi, cela ne consiste pas à croire en des choses, à faire des choses.

Cela consiste à avoir confiance, comme Marie, fille d’Israël, première Dame à répondre à l’appel du Christ.

Dans les différents moments de sa vie, elle a cherché à lui dire  » OUI « , « oui » à la vie. Dans ces moments avec Dieu, comme dans l’action, Marie peut éclairer nos chemins spirituels communs en quête de vérité et de grâce absolue.

Le bonheur pour Marie, qui se trouve enceinte. Femme sans compagnon ?

Certainement pas. Ça, c’est la triste réalité de nos jours à nous…

Vous le savez bien dans l’Évangile, ce n’est pas ça. Ces femmes  vont recevoir leur enfant, comme un pur cadeau.

Marie mère de Christ et même des Hommes, Marie est épouse de l’Esprit Saint et Reine des anges.

Le Magnificat que nous venons d’entendre, c’est le chant d’une jeune femme, le chant d’une mère, le chant de Marie, qui annonce la présence de Dieu.

C’est tellement mieux d’être ensemble et de faire monter vers Lui tout ce qu’elle est : « Mon âme, mon être, exalte le Seigneur et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu’Il a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante », la fois apparaît ainsi comme la rencontre de deux amours.

En ce lieu-là, en ce moment-là, il y a plus de 2000 ans, « cette jeune femme s’ouvre de tout son être au Christ » ce qui entraîne chez elle une maternité spirituelle à l’égard de tous les chrétiens.

L’espérance vers l’unique anneau, l’Alliance scellant un bonheur infini vers Celui qui l’a visitée.

Moment unique, moment de la visite de Dieu dans le corps d’une femme,

l’amour brille sous les étoiles du ciel, d’une étrange lumière illuminant leurs cœurs, et Sa lumière éclaire à l’infini un sublime espoir.

Puis quittant le face à face avec Dieu, Marie regarde les femmes et les hom­mes qui vont la suivre et « Elle sera appelée bienheureuse ».

On s’identifiera à elle, on reconnaîtra les grandes choses avec les merveilles.

Aujourd’hui, ce sont les femmes, les hommes, qui regardent avec attention Marie, et qui l’appellent :

 » La bienheureuse et l’aimée de Dieu « ,  » Saint est son Nom ! « 

Le Christ brille en Marie béni, dans la coupe qu’est Marie. Dans l’action et la présence de l’unique Dieu.

Le chant de Marie se dévoile encore d’avantage :

« Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent ! »

Dans le passé comme dans l’avenir, ici-bas, toute personne comme Marie, qui a été l’écrin de Sa miséricorde, qui a été dans la miséricorde du Seigneur, et en chemin vers le salut, brille au point qu’en eux aussi, on voit Dieu, en eux brille tout l’éclat de Dieu.

Alors se regroupent tous ceux qui ont été choisi autour de Marie, dans le passé comme dans l’avenir, il n’y a pas de superbe !

Mais ce sont les petites gens, les pauvres, les femmes et les hommes que le Seigneur a choisis, tous invités au repas des noces de Cana, où Marie est la première à voir qu’ils n’ont plus de vin.

Tout cela nous aide et nous stimule pour rester fidèles à l’Amour de Dieu.

Sans grande déclaration, Marie se retrouve dans le bain de l’humanité, baptisée les fils de Dieu qui attendent la coupe, le Saint Graal.

Pauvres et riches sont renvoyés pour écouter les Béatitudes de Jésus.

Eh oui, bien avant Marie, et depuis le début de la création, Israël a été appelée à ce moment que nous vivons aujourd’hui.

Oui, il nous rappelle que Dieu est déjà venu parler à Israël son serviteur, il y a bien longtemps, et que l’histoire a commencé avec Abraham.

Avec la promesse accomplie pour nous aujourd’hui, puisque nous sommes la descendance d’Abraham, en (Ga 3,29 : « Et si vous appartenez au Christ, vous êtes de la descendance d’Abraham : vous êtes héritiers selon la promesse »).

Et notre humanité doit faire monter vers Dieu.

« Mon âme exalte le Seigneur ! »

Sainte Marie, au jour de notre salut, puissions-nous faire monter vers Dieu, ce chant d’amour que Marie offre à l’humanité, dans la  délivrance et la libération du péché, c’est-à-dire la relation avec Dieu, nous l’imaginons comme n’importe quelle autre relation que nous avons avec autrui.

Nous pensons qu’il y a des choses à faire pour avoir accès au paradis. Quand même, il faut bien faire des choses, pour être sauvé, pour rejoindre Dieu !

Mais le chemin est long et la porte étroite !

« La désobéissance d’Ève, s’est effacée par l’obéissance de Marie ; la Vierge Marie par sa foi nous conduits sur les chemins de la foi, dans l’abandon à Dieu nous trouverons la joie, cette joie que Marie a communiquée à Élisabeth et à Jean Baptiste : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. » Heureuse et joyeuse Élisabeth, qui a su reconnaître la présence du Seigneur dans sa jeune cousine !

La joie se trouve partout dans l’ancienne comme dans la nouvelle alliance.

Venons-en à Marie, au jour où elle rend visite à sa cousine Élisabeth. C’est l’Évangile d’aujourd’hui car, depuis son Assomption, Marie est toujours en visite, habitée par la joie de savoir que sa cousine, âgée, va connaître aussi ce bonheur de porter la Vie.

Marie attentive, aux autres, se réjouit de ce que l’ange lui a révélé de la naissance prochaine de celui qui préparera le chemin de son Fils. Partie à la hâte, Marie partage la joie et peut-être aussi l’angoisse d’Élisabeth qui est âgée.

Marie restera trois mois avec Élisabeth pour méditer, prier, entrer dans ce mys­tère, et nous avons la responsabilité de méditer et prier ce mystère.

Méditer et prier pour que ce chant du Magnificat s’imprègne en nous, afin qu’au jour de notre mort, le Seigneur puisse lire notre cœur, avec miséricorde, donnant ainsi l’unique message d’amour à l’humanité, sauvée par Dieu. Ce Dieu qui nous voit enfin, dans un face à face, comme Marie au jour du Magnificat.

Marie nous émerveille de ce don de la vie, et à admirer Dieu  d’avoir fait de nous des vivants. Comme disait St. Irénée :

« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant »

Marie nous invite continuellement à louer le Seigneur qui nous sauve, à chanter, ensemble, la joie d’être sauvés.

Belle fête de l’Assomption de la bienheureuse Vierge Marie.

Amen.