Par Franck GACOGNE

Jean 13, 1-15,

« Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’au bout. » (Jn 13, 1) « Jusqu’au bout » nous dit Jean, littéralement dans le texte, « jusqu’à la fin, la terminaison ».

Aimer, c’est servir. C’est de cette façon-là que doit se mettre en œuvre et s’accomplir notre baptême. Etre baptisé, c’est tout recevoir du Christ et le recevoir lui-même. Servir consiste donc à permettre au Christ, encore aujourd’hui, d’aller jusqu’au bout de l’amour par nos mains, par nos gestes, par nos abaissements libérés de tout intérêt.

Se mettre au service et en état de service, ce n’est pas le propre des chrétiens, ça ne leur est pas une prérogative : heureusement ! Que nous sachions nous en réjouir ! En revanche, rappelons-nous que c’est chez les chrétiens une nécessité absolue car c’est ainsi que je fais porter du fruit au baptême que j’ai reçu.

Presque tous les enfants qui font aujourd’hui leur première communion ont écrit qu’ils voulaient recevoir le Corps du Christ « pour être plus proche de Dieu ». Mais par le baptême, le Christ est déjà en vous ! La communion vous permet donc aujourd’hui et demain de nourrir et de ravivez cette joie de déjà porter le Christ. La vraie question n’est donc pas de savoir comment être plus proche de Dieu, mais comment rendre Dieu plus proche d’un autre ? Vous recevez le Corps du Christ pour le devenir, c’est-à-dire que c’est par votre attitude et votre service que vous rendez Dieu proche des autres.

Qu’est-ce qu’on entend à la maison ? « Ça y est ! j’ai mis la table… », « Ça y est, j’ai rangé ma chambre » sous-entendu, je suis quitte, laissez-moi tranquille maintenant ! « Servir » comme une dynamique et un choix profond de tout l’être, c’est aller bien au-delà du « service rendu », même si « rendre service » en sera la première étape. Fondamentalement, celui qui sert, c’est celui à qui l’on n’aura rien demandé mais qui cherchera de lui-même continuellement dans son cœur comment mieux aimer, comment rendre l’autre heureux. Il saisira toutes les occasions et il en créera pour donner sa vie en servant. C’est toute la joie que je nous souhaite car la bonne nouvelle de cette affaire, c’est que, sans pourtant le chercher, il se trouve que servir rend heureux, et nous allons le chanter tout à l’heure : « il est grand le bonheur de donner »

L’évangile nous dit que « Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout ». L’amour reçu dans cette communion m’engage à le rendre tout autour de moi, jusqu’au bout. Dans le temps de silence qui suivra la communion, donne-moi Seigneur, de discerner et de choisir comment je vais pouvoir par mes mains au service, rendre tout l’amour que tu y as déposé. Amen.