Par Amos BAMAL

Luc 1, 39-56

                Bienheureuse Vierge Marie !

Quand on pense au mois d’Août, on voit aussitôt l’Assomption, l’élévation de la Vierge Marie au ciel avec son corps et son âme. Cette solennité se situe en plein milieu du 8e mois, comme si l’Eglise en faisant ce choix, voulait faire de l’Assomption le point focal du mois d’Août.

Ce que nous célébrons dans l’Assomption de la Vierge Marie, c’est la parfaite réalisation du projet de Dieu dès la création du monde de faire de l’homme un fils, un partenaire appelé à partager sa gloire dans la plénitude de sa vie divine. Malgré les tentatives de Satan qui a voulu faire échouer ce projet dès le départ, Dieu a déployé toute sa puissance pour que ce qu’il avait prévu en faveur de l’homme puisse se réaliser. En Marie élever au ciel avec son corps et son âme, c’est donc cette victoire de Dieu que nous exaltons : œuvre merveilleuse de son amour qui arrache l’homme des griffes du démon pour en faire un partenaire et un héritier pour l’éternité.

Mais le plus beau dans la fête de l’Assomption c’est que justement, à cause des mérites de son Fils, Marie n’a jamais été sous l’emprise du démon. Préservée du péché originel elle est l’expression la plus parfaite, la plus accomplie de l’œuvre de la création et de la rédemption. En Marie, la grâce de Dieu a donné sa pleine mesure. Au terme de sa vie terrestre, elle a été accueillie dans la gloire du ciel. En ce 15 Août, l’Eglise révèle admirablement la femme bienheureuse, la comblée de grâce qui a su par sa vie humble et simple, plaire au Seigneur. Marie assume totalement l’esprit des béatitudes que proclame son Fils, elle qui dans sa pauvreté, sa pureté de cœur, sa douceur, a surtout su témoigner sa reconnaissance au Seigneur par une action de grâce dont la densité et la beauté traversent tous les temps. La liturgie de ce jour met donc en lumière la congratulation mutuelle de deux femmes, l’enthousiasme à rendre service de l’une, la joie et la reconnaissance de l’autre.

L’Assomption confirme également notre foi non seulement en la résurrection, mais surtout en la résurrection de la chair. Même pour le corps, il y a une place en Dieu. Le ciel n’est plus pour nous un domaine très éloigné et inconnu. Dans le ciel, nous avons une mère. Comme le Christ ne s’éloigne pas de nous par son Ascension au ciel, avec l’Assomption, Marie ne s’éloigne pas de nous. Bien au contraire, désormais elle est près de Dieu et intercède pour nous. Etant en Dieu et avec Dieu, elle est proche de chacun de nous, elle connaît notre cœur, elle peut entendre nos prières, elle peut nous aider par sa bonté maternelle et elle nous est donnée comme « mère », à laquelle nous pouvons nous adresser à tout moment. Nous pouvons toujours confier toute notre vie à cette Mère, qui est proche de tous. L’Assomption de Marie, notre fête, la fête de l’espérance.

De même que Dieu a « assumé » la Vierge Marie au ciel, corps et âme, à la fin de sa mission à elle, Dieu élèvera l’Eglise tout entière à la communion parfaite avec lui-même au ciel à la fin de l’histoire. L’Assomption de la Vierge Marie apparaît comme une promesse pour nous. Tout chrétien qui marche sur la voie de l’humilité et de la fidélité à la volonté du Père peut espérer la suivre aussi dans la gloire et dans les joies de l’éternité.

En célébrant aujourd’hui la fête de l’Assomption, prenons fermement la main de notre Mère du ciel et avec elle apprenons à repousser énergiquement l’antique dragon qui ne baisse jamais les bras et qui cherche continuellement à nous plonger dans la mort en nous coupant de Dieu. Comme Marie, laissons triompher en nous la puissance de la grâce de Dieu en imitant ses vertus : sa foi inconditionnelle qui l’a conduite à accepter le projet de Dieu sur elle ; son humilité à rechercher toujours ce qui plaît à Dieu et enfin sa charité qui la rend solidaire à tous ses frères les hommes et attentive à leurs détresses et à leurs souffrances.

Marie Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs et soutenez notre espérance de partager un jour à vos côtés la gloire de votre Fils.

                                                  Amen.