Par Franck GACOGNE

Jean 14, 1-12

Connaissez-vous le fonctionnement d’un GPS ? La première question qu’il pose, c’est « Ou voulez-vous aller ? » et si je ne lui indique aucune destination, il ne m’emmènera nulle part, il m’indiquera juste l’endroit où je me trouve. Pour la vie chrétienne, c’est un peu la même chose si je ne sais pas où je veux aller, je ne trouverai personne pour me guider. Ou alors je vais suivre la même direction que tout le monde sans savoir où ils vont, désorienté, un chemin subi et non pas choisi. Dans l’évangile, les disciples entendent Jésus leur parler d’un lieu : « la maison du Père » où une place leur est préparée. Alors ils ont donc maintenant cet objectif et ce désir : celui d’orienter leur vie vers Dieu, c’est leur destination. Les enfants, dans vos lettres de demande pour la première communion, j’ai lu « je veux suivre le chemin de Jésus », ou encore « je veux apprendre des trucs sur Jésus et sa vie », « je veux aller à l’aumônerie », ou enfin « je veux m’approcher de Jésus ». Vous savez donc où vous voulez aller, c’est très bien.

Car maintenant que l’on a une destination, on va pouvoir être guidé. Le GPS va m’indiquer le meilleur chemin à suivre pour y arriver. Et vous avez remarqué je reste libre, je peux quand même décider de ne pas suivre ce chemin. Le GPS me demande alors de faire demi-tour 1 fois, 2 fois, 3 fois peut-être, mais si je persiste, il me propose finalement un nouvel itinéraire à partir de l’endroit où je me trouve. Dans la vie chrétienne, il arrive des moments où je ne veux plus suivre le chemin indiqué vers le but que j’avais pourtant choisi, il y a des moments où je m’éloigne de Dieu et de l’évangile que j’avais pourtant voulu suivre. En fait c’est cela qu’on appelle le péché : s’éloigner de son objectif. Et bien au lieu que le GPS renonce à me guider en me disant que je veux n’en faire qu’à ma tête, toujours il propose un nouvel itinéraire, même si je suis allé me perdre très loin.

Eh bien, c’est ainsi que Dieu fonctionne. Dans l’évangile, Jésus ne dit pas qu’il est au bout du chemin en train d’attendre patiemment que je le trouve malgré mes embûches, mes faux pas, mes échecs, il ne me dit pas « débrouille toi tout seul pour arriver jusqu’à moi ». Il ne me dit pas non plus « tu es obligé de revenir sur tes pas pour refaire tout le chemin que tu n’as pas voulu prendre ». Non ! Une prise en charge, une porte de sortie existe toujours là où je me trouve. Jésus dit qu’il est lui-même le chemin. Cela veut dire que même si je prends un chemin de traverse, si à un moment donné de ma vie je fais des choix qui ne me font pas grandir, eh bien même là, le Christ est celui qui m’accompagne, qui veille et qui toujours me propose un nouvel itinéraire pour m’en sortir. Cet accompagnement prend la forme d’un conseil qui vient d’un ami, d’un parent, d’un parrain ou d’une marraine qui veut mon bien, peut-être aussi que je redécouvrirai cet accompagnement en lisant l’évangile ou en retrouvant Dieu dans la prière. Il y a toujours un nouveau chemin, et le Christ y est compagnon de route.

A travers cette parabole du GPS, c’est une question simple que l’évangile nous pose aujourd’hui à tous quel que soit notre âge : « Quelle destination ultime je souhaite pour ma vie ? »