Par Amos BAMAL

Jean 10, 1-10

                       Jésus le Bon Pasteur, la porte des brebis.

Ce dimanche est traditionnellement appelé « dimanche du Bon Pasteur », en raison d’une partie du 10e chapitre de l’évangile selon Saint Jean que la liturgie nous offre chaque année comme nourriture spirituelle. « Je suis le Bon Pasteur », cette déclaration de Jésus à ses interlocuteurs juifs renvoie à une réalité antérieure, c’est une prophétie qui s’accomplit. Certains prophètes à l’image de Jérémie, mais surtout d’Ezéchiel, de Michée et de Zacharie, avaient ouvertement critiqué les pasteurs d’Israël qui, au lieu de paître le troupeau de Yahvé, se sont gavés de lait et de viande de ce troupeau, le menant à sa chute dont l’Exil à Babylone symbolise la perdition totale. La prophétie annonçait alors la venue d’un « unique pasteur » (Ez 34,23) qui le libèrera des brigands pour le mener au bon pâturage. Jésus disqualifie dont tous les pasteurs antérieurs et se présente dans l’évangile de ce jour comme le Bon Pasteur, le vrai Berger qui connaît ses brebis et appelle chacune par son nom. Loin d’être un simple titre honorifique, pour Jésus il s’agit à travers cet attribut, de nous faire découvrir les implications de sa mission au monde, en tant qu’Envoyé de Dieu son Père.

A la lumière de cette mission, Jésus est celui que le Père a envoyé pour se faire connaître aux hommes et en même temps leur révéler le projet qu’il nourrit de toute éternité en leur faveur. Durant sa vie au milieu de nous, il a fait montre d’une grande attention envers tous ceux qu’il a rencontré. Il a enseigné, guéri, nourri réconforté, pardonné, compati. En se présentant à nous comme Bon Berger, Jésus nous invite en fait à reconnaître en lui celui qui est venu nous montrer comment aller avec assurance vers Dieu qui est la source et la plénitude de la vie.

En outre, Jésus se présente comme la porte qui donne accès au Père. « Nul ne vas vers le Père sans passer par moi ». Quiconque, autre que lui, prétendait être le chemin vers Dieu est un voleur et un brigand. Plus fondamentalement, Jésus n’est pas seulement le Bon Pasteur, il est le Pasteur Unique. Qui se met à sa suite est sûre d’être sauvé. Reconnaissons que si dans le Royaume il y aura des hommes de toutes cultures, races, langues et religions, l’unique porte est Jésus Christ. Qu’on le connaisse ou non, qu’on l’aime ou non, on ne peut entrer dans le Royaume des cieux sans passer par Jésus. Ceci est d’autant plus vrai que de toutes les religions du monde, le christianisme est l’unique dans laquelle le Pasteur a donné sa vie pour les brebis. En effet, de nombreuses personnes cherchent des guides pour leur vie. Ils cherchent qui peut les avertir du mal qui les guette, qui peut les guérir, les protéger…Certains font confiance aux fausses philosophies et aux religions dégradantes ; d’autres se réfugient dans la divination, l’horoscope, etc. Leur arrive-t-il de se poser la question de savoir qui est le berger de leur vie ?

Les questions fondamentales ci-après nous interpellent en ce dimanche. Entendons-nous la voix de notre Pasteur ? Comprenons-nous son invitation à nous laisser en toute confiance conduire par lui ? Percevons-nous son regard plein de tendresse et de bonté par lequel il nous invite à être à notre tour bons pasteurs pour tous ceux qui sont à notre charge ? Les brebis suivent le berger parce qu’elles connaissent sa voix. Derrière cette image pastorale, on peut lire une réalité de la vie de la foi. Nos contemporains ne suivront pas le Christ, ne seront pas ses disciples si nous ne faisons pas résonner la voix du Christ, si nous ne faisons pas connaître sa Parole.

Aujourd’hui, dimanche du Bon Pasteur est aussi celui des vocations, au cours duquel toute l’Eglise prie pour ceux qui, ici et ailleurs donnent leur vie au nom de l’évangile. Et pensons avant tout à nous-mêmes, baptisés, dont la vocation est d’être témoins de l’amour de Dieu, chacun dans sa famille, son travail ou son milieu de vie. La vocation, qu’elle soit celle du baptisé ou plus particulièrement celle du consacré n’est pas de tout repos. Que notre vocation s’enracine dans notre baptême, notre ordination, notre consécration ou un service pastoral particulier que nous rendons, ce qui importe, c’est de rendre témoignage de cette vie d’espérance qui nous habite. Alors, grâce et bonheur nous accompagneront tout au long de notre vie.