Par Lys MOKOKO

Matthieu 28, 16-20

L’ascension n’est pas un adieu, mais un envoi

Mes chers frères et sœurs,
C’est l’ascension du Seigneur, et soyons tous dans la joie, car nous avons des raisons suffisantes d’être en joie en ce jour. Mais quel est le sens réel de cette fête pour les chrétiens que nous sommes ? Quel peut être le ‘’pour nous de l’ascension du Christ’’ ? Voici alors quatre pistes de méditations pour mieux vivre cette fête en Eglise ou en famille.
1. Il est monté au ciel : Très souvent, nous avons une idée plus géographique de la notion du ciel en le voyant simplement comme ce qui est dessus de nos têtes. Mais, la particularité de l’ascension, c’est qu’elle change, transforme et enrichit dans un regard de foi et d’espérance notre conception de la notion du ciel. En effet, notre Seigneur Jésus n’est pas parti dans le ciel au-dessus de nos têtes, mais dans le ciel de Dieu. Le ciel de Jésus n’est pas le ciel « au-dessus », mais le « ciel dedans ». Ce qui signifie que dans l’ascension, la hauteur est symbolique de la profondeur. Monter au ciel, c’est donc aller en profondeur de toute la création, de toutes nos vies. Le ciel, c’est ce qui est plus profond, le ciel, c’est le cœur de l’Homme, c’est le cœur de l’Etre. Nous sommes ainsi crées pour vivre dans ces profondeurs de Dieu.
2. L’absence présence et la présence absence : l’ascension de Jésus change significativement son mode de présence, c’est-à-dire nous passons au régime de la simple vue, à celui de la foi. Avec l’ascension, Jésus n’est plus localisable dans le temps ou dans un coin de la planète, mais il devient partout, il est plongé au cœur de notre monde, de notre histoire et de l’Homme. C’est désormais dans la présence absence et l’absence présence qu’il faut le chercher et le rencontrer. Jésus est au cœur de nous, il n’est plus citoyen d’un pays et d’un peuple, il inaugure un mode de présence où toute l’humanité peut le rencontrer pour célébrer les merveilles de Dieu.
3. Notre humanité entre au ciel : Nous sommes aussi en joie parce que par l’ascension, c’est notre humanité qui entre dans ciel, c’est-à-dire dans le monde de Dieu. Jésus transporte notre chair dans les profondeurs de Dieu et désormais, nous avons une place dans ce monde de Dieu. Par son ascension, il nous trace le chemin et nous montre notre destinée finale comme chrétien, c’est-à-dire nous sommes les citoyens du ciel et par conséquent, nos racines se trouvent dans le ciel. Quelle joie de découvrir une telle révélation
4. L’ascension change notre prière : Si par son ascension Jésus entre dans les profondeurs et la plénitude de Dieu et du cœur de notre monde, notre prière quotidienne doit alors changée. En effet, Jésus n’a pas fui le monde, et il ne s’évade non plus de la terre. Malheureusement, la tentation des chrétiens, des religions et des Eglises est souvent de fuir et de s’évader du monde. Notre tentation est de fabriquer un ciel fictif et imaginaire qui n’a rien avoir avec le ciel de Dieu. Nous croyons souvent que prier, c’est s’évader du monde, c’est s’isoler. Mais l’ascension nous révèle que prier, c’est plonger au cœur du monde comme les anges disent aux Apôtres : « ne restez pas là à regarder le ciel ». Ne tendons plus nos doigts vers le ciel, mais vers la terre. L’ascension est alors non pas un adieu, mais une mission et un envoi au cœur des Hommes. Notre foi n’est pas celle de fuite du monde, elle est celle de l’incarnation, de l’engagement. Alors regardons vers la terre. Bonne fête. Soyez richement bénis. Amen
               Père Lys Mokoko, serviteur inutile