Luc, 6, 39-45

par Christian PLAGNARD

Chers frères et sœurs,

Le maître mot de l’évangile en ce jour, c’est le mot frère. Et les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à l’humilité et au discernement. Ben Sira le Sage nous dit dans la première lecture « quand on secoue le tamis, il reste les déchets. » Oui, le tamis filtre les déchets, mais quel message nous est-il donner ?   Avons sans doute à enlever des déchets de notre être intérieur. Bien souvent nos déchets nous amènent à des bavardages néfastes, avec des grincements de dents, ces insultes que nous entendons même parfois.

« Qu’as-tu fait de ton frère ? »

L’as-tu tué avec certaines paroles d’accusation, qui révèlent l’étroitesse d’esprit de celui qui les prononce, ou bien l’as-tu aidé à surmonter ses faiblesses ? Ses propos peuvent révéler du meilleur comme le pire et tout cela nous empêche d’y voir clair dans notre vie, et pourtant La première lecture nous dit « ne pas faire l’éloge de quelqu’un avant qu’il ait parlé. »

Dans les textes de ce jour, le Christ nous invite à cheminer et resté en accord avec l’Évangile passage de vie pour les hommes, qui ont le désirent de guider dans le service les frères, et doivent impérativement imiter leur Maître ; laissons-nous former par Lui, c’est un appel pour nous tous, à nous mettre chaque jour à l’écoute de l’Évangile modelé par le Christ, faisons-le, oui nous somme des aveugles qui prétendent guider d’autres aveugles.

Maintenant le Christ nous recommande à avoir un regard, et que nous portons une bienveillance particulière sur nos frères, il faut vivre avec, et ce n’est pas toujours drôle et simple, nous voyons plus facilement leurs défauts que leurs qualités, mais frères n’oublions pas que nous sommes mal placés pour le faire. Car nous aussi, nous avons nos défauts. Nous sommes souvent comme cet homme qui voudrait enlever la paille qui est dans l’œil de son frère. Mais il ne remarque pas qu’il y a une poutre dans le sien. Bien souvent nous avons tendance à juger sévèrement nos frères de leurs torts, leurs faux pas, leurs mensonges, nous les voyons facilement.

Mais le Christ nous met en garde, ces défauts qui sont en nous, nous ne les voyons pas, nous ne voulons pas les voir, nous n’avons pas le courage de les voir.

Dans la vie relationnelle nous n’avons pas à vouloir changer l’autre, ce n’est pas possible. Nous devons veiller à nous changer peut-être nous-même, afin de faire advenir un peu de bonté, la paix, l’amour, cet Évangile nous invite à changer notre regard sur les frères et sur nous-mêmes. Juger les autres, c’est de l’hypocrisie, c’est vouloir se mettre à la place de Dieu. Le jugement appartient à Dieu seul. À notre jugement il manque la miséricorde…

Enfin pour comprendre cet Évangile, c’est vers le Christ qu’il nous faut regarder. Tout au long de sa vie, il a accueilli les publicains, les pécheurs et même les infréquentables de toutes sortes. Il aurait pu leur reprocher leur mauvaise vie et les rejeter. Mais lui-même nous dit qu’il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Et quand l’un d’entre eux revient vers le Père, Jésus nous dit que c’est jour de fête et de joie.

Cet Évangile rejoint notre Église, notre paroisse dans ce qu’elle vit actuellement, Oui, au sein d’une humanité blessée, abusée, meurtrie, d’une Église en souffrance, il nous importe de témoigner notre foi en la bonté des frères, et qu’à travers nos communautés brondillante se répande la bonté de Dieu…

De siècle en siècles, l’Église a connu des crises très graves, des hérésies, des abus, des contre-témoignages de toutes sortes. Mais le Seigneur a toujours mis sur sa route des frères et des Sœurs qu’il fallait pour l’aider à se remettre en accord avec l’Évangile. Dans les moments terribles, des grands témoins de la foi ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Oui à travers eux, c’est l’appel du Seigneur qui retentissait et qui retentis actuellement :

“Convertissez-vous et croyez à l’Évangile !”

Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous sommes envoyés non pour dénoncer ou accuser, mais pour être les témoins et les messagers de l’Évangile auprès de tous ceux et celles qui nous entourent. Le Seigneur nous assure de sa présence, par la parole libérée avec les multiples témoignages oubliés, les délits les plus graves « Delicta Graviora » Plus jamais ça …

Dans sa lettre aux Corinthiens, saint Paul nous parle précisément de la victoire du Christ sur la mort et le péché. Cette victoire est double :

Premièrement, par sa mort qui nous sauve, il nous réconcilie avec Dieu,  grâce à Lui, la mort peut devenir un acte de total abandon à l’amour du Père ; tout l’Évangile nous dit et nous redit que cet amour est bien plus grand que tous nos péchés.

Deuxièmement, par sa résurrection, le Christ est le témoignage de notre propre résurrection. C’est à cette victoire sur la mort et le péché qu’il veut nous associer…

En nous rassemblant pour l’Eucharistie, nous nous tournons vers Celui qui est la Lumière du monde. Chers frères et sœurs, aujourd’hui laissons le Seigneur scruter nos cœurs pour guérir ce qu’il y a de malade et affermir ce qu’il y a de bon. Demandons au Seigneur de nous ouvrir au mystère de notre propre personne pour devenir des fils de lumière et le demeurer pour toujours, afin d’illuminer le monde de la lumière du Ressuscité, Jésus Christ.

Amen