par Lys Mokoko

 Luc 6,17-26

Heureux ceux qui mettent leur foi au service des malades

Fidèles du Seigneur

En ce dimanche dédié aux malades, le Christ notre Sauveur nous invite sans détour à prendre courageusement le chemin des béatitudes comme chemin du service de Dieu et de nos frères et sœurs broyés par les situations multiples. La proclamation des béatitudes est le lieu d’invitation à la recherche des vraies valeurs et du vrai bonheur sur lesquels nous pouvons vraiment construire nos vies et étancher nos soifs. Ce passage des béatitudes révèle que le bonheur ne se vend ni dans un super marcher, encore moins dans une boutique quelle qu’en soit le chiffre d’affaire. Le seigneur nous invite à faire donc des choix conduisant au vrai bonheur, car le bonheur n’est pas la satisfaction illusoire par les biens matériels, mais un état d’âme, d’esprit et une disposition intérieure. La proclamation des béatitudes n’est nullement une série de malédictions, de jugements ou de condamnations, mais une prévention et une interpellation face au danger consistant à vider notre cœur de Dieu pour le remplir de l’inessentiel. L’évangile des béatitudes rappelle que ce qui devrait motiver notre marche dans ce monde c’est la recherche incessante de Dieu dans l’amour, la foi et l’espérance. Il s’agit non seulement de le chercher dans nos Eglises et paroisses remplies de pécheurs, mais le chercher surtout au cœur de notre monde notamment dans le regard et la misère du pauvre, dans la santé si fragile de tant d’hommes et de femmes écrasés sous le poids des maladies, qui sollicitent chaque jour notre présence fortifiante, notre accompagnement et notre soulagement tous azimuts. Visiblement, les béatitudes sont donc un chemin à prendre pour toucher et expérimenter la fragilité de notre humanité à travers la souffrance et la maladie de nos frères et sœurs. Les béatitudes sont un évangile vivant qui nous rappelle que partout où l’humain se trouve en situation de pauvreté et de maladie, Dieu nous donne rendez-vous et nous attend là, c’est là que Dieu attend la créativité de notre intelligence à soulager la souffrance des malades, c’est là que Dieu attend nos pieds et nos mains qui sont des moyens dont il se sert pour être au chevet des personnes souffrantes ou vivant avec handicap. Pour l’évangile des béatitudes, au lieu de verser dans l’idolâtrie excessive des biens de ce monde et de nos suffisances qui ne sont que « la paille qui sera balayée par le vent et l’usure du temps », versons-nous plutôt au service des malades, car « heureux ceux qui mettent leur foi et leur charité au service des malades » le royaume des cieux est eux. Oui, le royaume des cieux c’est la maison de ma sœur et mon frère malade que je ne trouve guère le temps de visiter ; le royaume des cieux, c’est le lit d’hôpital sur lequel gît celui ou celle que je connais ou pas, mais j’hésite à saluer, à offrir une tendresse, un sourire, à prier. Toutes les fois que nous manquons à ces rendez-vous divins et évangéliques, nous ‘’ratons’’ le royaume que Dieu nous propose au quotidien. Le chemin des béatitudes, est celui des malades, des pauvres, des affamés et de ceux qui pleurent ; les béatitudes nous rappellent que l’Eglise n’est pas le lieu où chacun vient exhiber sa puissance ou sa richesse matérielle, mais plutôt exhiber positivement notre puissance à aimer les malades et les personnes souffrantes au cœur de nos sociétés. Même si nous ne pouvons ne pas donner solution à toute situation de souffrance présente devant nous, mais nous avons toujours les possibilités de soulager et d’accompagner la souffrance avec humilité et foi. Que le Seigneur bénisse tous les malades et ceux qui sont à leur service à travers le monde par J ésus le Christ notre Seigneur. Amen