Par Franck GACOGNE

Luc 2, 16 – 21

Au début de la première lecture de cette Eucharistie, nous avons entendu une très belle formule de bénédiction, que je reprendrai à la fin de la célébration, pour la prononcer sur notre assemblée : « Que le Seigneur te bénisse et te garde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ». Magnifique. Que souhaiter de plus beau. Vieille d’au moins deux mille quatre cents ans, cette formule est toujours aussi attendue. Elle nous est rapportée par le Livre des Nombres. Tous les biens que peut désirer l’être humain, et qui peuvent lui parvenir lorsque Dieu se penche vers lui comme un père sur son enfant et fait briller sur lui son visage, tous ces biens sont résumés en en seul mot la « paix ». Ce qui demeure jusqu’à aujourd’hui pour un certain nombre de peuples la façon même de se saluer : Shalom, Salam… espérons le pour demain d’une seule voix.

Il était donc tout normal que l’Église ait voulu faire de ce premier jour de l’année la Journée Mondiale de prière pour la paix. Saint Paul, dans la seconde lecture nous donne le fondement théologique de toute vraie paix entre les humains, il affirme que nous sommes tous enfants de Dieu, et que la seule relation qui convienne entre nous, ainsi qu’entre nous et Dieu est une relation d’amour filiale. Dieu nous a tant aimés qu’il nous a non seulement envoyé son Fils, mais qu’il a disposé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, de sorte que nous puissions l’aimer et nous aimer les uns les autres.

La véritable paix n’est jamais le résultat d’une brutalité qui est arrivée à ses fins, la conséquence d’une force ou d’une puissance exercée, elle se découvre au contraire dans ce qui est faible et humble. Au moment où naît Jésus, à Bethléem, aux portes de Jérusalem, ce ne sont pas aux autorités religieuses du peuple Juif, ni aux représentants de la puissante Rome à Jérusalem que la nouvelle est d’abord annoncée, mais à d’humbles bergers, qui gardent leur troupeau dans la montagne. Ils se rendent à Bethléem et qu’y trouvent-ils ? Une scène de grande paix et de grande pauvreté. Ils trouvent une famille : Marie et Joseph, qui sont mentionnés par leur nom, et l’enfant qui n’a pas encore de nom. Celui que nous nommons constamment le Dieu « tout puissant », les bergers qui cherchent un « Sauveur » ont suffisamment de foi pour le reconnaître dans un tout petit enfant dépendant, couché dans une mangeoire, sans même un nom, puisque ce n’est qu’au huitième jour, au moment de la circoncision, qu’il le recevra.

Marie est mentionnée la première, dans sa dignité de Mère. Toute l’Eglise fête aujourd’hui la solennité de Marie, Mère de Dieu. Au cours des siècles, surtout dans ces derniers, les catholiques ont attribué beaucoup de titres à Marie, avec des degrés différents de sobriété ou d’exubérance et souvent avec peu d’enracinements bibliques. Mais le titre de « Mère de Dieu », lui est donné depuis le Concile d’Éphèse au Vème siècle, c’est donc l’un des plus anciens. Dans l’Évangile, elle est tout simplement la « Mère de Jésus » et même plus précisément, la mère du petit enfant encore sans nom, à qui on donnera huit jours plus tard celui de Jésus. Marie nous apparaît ici comme une contemplative : celle qui garde et médite dans son cœur tout ce qu’elle entend au sujet de son fils, celle qui repasse dans son cœur toutes les merveilles que Dieu fait pour les hommes.

J’aimerais à tous et à chacun au nom des P Jean-Claude, Amos, André et de l’équipe d’animation vous souhaiter une très bonne année et des vœux que nous pourrions formuler ainsi :

Si nous souhaitons la joie, écartons les causes de tristesse

Si nous souhaitons la paix, travaillons au dialogue.

Si nous souhaitons du beau temps, offrons notre souriante présence.

Si nous souhaitons la justice, veillons à la dignité de chacun.

Si nous souhaitons la Bonne Année, engageons-nous à offrir du « bon » à chaque personne rencontrée

 

Alors très heureuse et sainte année à tous.