Par Franck GACOGNE

Jean 1, 1-18

Depuis des générations les juifs attendaient un Sauveur, depuis des générations Dieu envoyait des prophètes qui tenaient en éveil le peuple et rappelait l’Alliance. Souvent le peuple répondait à l’appel de Dieu, mais la Bible nous montre que très souvent aussi il retombait dans ses mauvaises habitudes et dans la contestation. Mais Dieu ne s’est pas lassé, Dieu ne se lasse jamais ! Après avoir tant parlé par les prophètes, il a envoyé son propre Fils, Parole de Dieu devenu Homme, le Verbe fait chair, et celui-ci s’est fait l’un d’entre nous. La Promesse se réalise, une alliance toute nouvelle s’accomplie. Dieu ne se manifeste plus de loin par des paroles que quelques personnes éclairées nous transmettent. Non, Dieu par Jésus, se fait maintenant présent dans nos vies, nous ne sommes plus laissés à nous-mêmes. En se faisant homme, il nous donne maintenant de le chercher dans tout homme qui devient un frère : quel défi immense ! Et quelle mission extraordinaire. En se faisant homme, Dieu ne se désavoue pas lui-même, il ne dévalorise pas sa condition divine mais bien au contraire, en se faisant homme, Dieu fait exceller l’humanité, et lui révèle combien depuis le commencement elle est à son image et combien elle est alors appelée à lui ressembler.
Qui que nous soyons, avec nos qualités, nos limites, notre histoire… Dieu aujourd’hui est à notre portée pour être porté. Autrefois le peuple juif attendait un Sauveur et aujourd’hui, qu’attendons-nous : la paix dans nos familles, un travail, des liens plus fraternels entre voisins, la paix entre les nations, plus de respect, de fraternité, de dialogue entre les peuples, entre croyants de différentes religions… Le Messie que nous accueillons ce matin est-il la solution à toutes ces attentes ?
Oui, parce qu’en s’appelant aussi Emmanuel, il est « Dieu avec nous », mais il n’est pas « Dieu sans nous », ou « Dieu à la place de nous » ! Il reste donc à nous retrousser les manches, car si nous recevons cette paix et cette fraternité de Lui ce matin, c’est pour la porter, c’est pour la semer dans notre entourage le plus proche. Et les plus proches, ce ne sont jamais ceux que nous avons choisis, mais ceux qui habitent ou campent pas loin de chez moi, c’est tel membre de la famille, tel collègue avec qui je suis brouillé depuis si longtemps. Oui, la joie, la paix de Noël peut se répandre et porter du fruit. Ce matin elle est entre mes mains. Que mes mains s’ouvrent pour porter et offrir l’enfant Dieu, qu’elles se tendent pour l’accueillir d’un autre.