Homélie

24 décembre 2015 : Nuit de Noël C

Par Franck GACOGNE

Luc 2, 1-14

18h00 – Saint-Etienne L’équipe qui a préparé cette célébration s’est dit que le don, que le cadeau le plus précieux que nous puissions offrir et recevoir à Noël, c’est celui de la paix. Y-en-a-t-il parmi nous qui ont prévu ce cadeau ? Les enfants, l’avez-vous mis sur votre liste. Tient donc si la paix est le plus beau des cadeaux je vais essayer de l’offrir. Combien ça coûte d’offrir la paix, de donner la paix ? Attention, je ne parle pas de la fausse paix, vous savez, celle qui arrive quand on dit à son petit frère, à sa sœur ou à son épouse : fout-moi la paix ! Même s’il ne vient plus me déranger, je ne suis pas vraiment en paix parce que je me retrouve seul et triste. Alors qu’au contraire la véritable paix n’est possible que dans la relation. Pour faire la paix, il faut au moins être deux, pour construire la paix, il faut être nombreux. Alors ce cadeau précieux de la paix, est-ce qu’il est cher ? J’ai pourtant bien cherché dans les catalogues, mais Plus >

20 décembre 2015 – 4e dimanche de l’Avent C

Par Franck GACOGNE

Luc 1, 39-45

Marie n’est pas une statue au teint cireux comme on en trouve souvent. Elle n’a rien du santon inerte, lisse et attendrissant que j’ai déposé avec précaution dans la crèche ! Non, Marie a dû traverser bien des tourments, des questions lancinantes conséquences de son « oui ». Si aujourd’hui décider de se marier après avoir eu des enfants n’est pas rare et suscite peu de reproche, dans le passé on éloignait souvent la jeune fille enceinte du regard du voisinage, du « quand dira-t-on ». Il se peut que Marie ait pu vivre cette situation quand nous apprenons, en lisant les Évangiles de Matthieu et de Luc, qu’elle attendait un enfant avant d’avoir vécu avec son époux, Joseph ? Il est certain que Marie s’est trouvée dans la situation difficile de bien des jeunes femmes devant supporter les rumeurs malveillantes autour de sa grossesse. Mais Marie fait face, elle est vive, elle va de l’avant. L’évangile nous dit que c’est avec élan et empressement qu’elle se met Plus >

13 décembre 2015 – 3e dimanche de l’Avent C

Par Jean-Claude SERVANTON

Luc 3, 10-18

Question de tempérament ? Question d’éducation ? Je ne suis pas à l’aise avec les textes de ce dimanche, ces invitations répétées à la joie. « Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Bondis de joie Jérusalem ! » Voilà pour le prophète Sophonie, et voici St Paul : « Frères, soyez toujours dans la joie du Seigneur, je le redis soyez dans la joie». Je n’aime pas cette joie sur ordre, sur commande. Je ne suis pas à l’aise dans ces groupes où l’on sourit tout le temps, où tout le monde il est beau, il est gentil, où les Alléluia fusent à la moindre occasion.

Alors à quelques jours de Noël, me voici invité à me convertir et je me tourne vers les pas plus lents de l’évangile. Jean-Baptiste n’est pas un rigolo… Il est une voix qui crie dans le désert : « Préparez le chemin du Seigneur. » Nous l’avons entendue dimanche dernier. La joie ne naît pas dans l’euphorie, elle n’est pas bruyante, elle naît au désert, dans le silence, dans sa rudesse, dans la Plus >

6 décembre 2015 – 2ème dimanche de l’Avent C

Par Franck GACOGNE

Luc 3, 1-6

On ne peut être que surpris par autant de noms propres dans la première moitié de ce passage. Peut-être que nous ne les connaissons pas tous ou pas bien. L’évangéliste Luc cherche à situer précisément pour nous le moment où se passe cet événement. En citant Tibère à la 15ème année de son règne donc probablement en l’an 27 ou 28 après JC et en citant Ponce Pilate, Luc rappelle que ce territoire du peuple Israël est alors sous la domination romaine. Tibère est l’empereur de tout l’empire, et Ponce Pilate est en quelque sorte son préfet dans cette région. Avec ces deux noms, nous sommes ici du côté du pouvoir politique de l’occupant romain. Ensuite, Luc cite Hérode et son frère Philippe. Il s’agit en fait d’Hérode Antipas qui a succédé à son père Hérode le Grand (que Marie et Joseph avait fuit peu après la naissance de Jésus). En nommant les Hérode, l’évangéliste nous décrit cette fois-ci le pouvoir politique du peuple d’Israël. Enfin Luc nomme Hanne et Plus >

29 novembre 2015 – 1er dimanche de l’Avent C

Par Jean-Claude SERVANTON

Luc 21, 25-28.34-36

« Tout change, rien ne bouge… » C’est ce qu’annonçait une grande surface de Villeurbanne. J’ai trouvé cette annonce plus ou moins curieuse. Elle voulait sans doute dire que pendant les travaux les clients pouvaient venir encore faire tranquillement leurs achats. Mon esprit critique s’est dit alors, ce slogan pourrait être repris par nombre de partis ou organisations. Mais il m’est revenu en mémoire en lisant l’évangile de ce dimanche, quand Jésus parle de sa venue, il ne cherche pas à nous tranquilliser. Ça bouge… Des signes dans le ciel, la lune et les étoiles… Fracas de la mer… Les puissances des cieux seront ébranlées… Nous ne sommes pas habitués à un tel langage… C’est pas lui qui va attirer le client. Et pourtant… si ça bouge c’est pour un changement… Un chantier : on commence par détruire pour construire. Bien sûr c’est la construction qui est la fin de l’histoire.

« Tout change, rien ne bouge… » Le Christ est venu il y a deux mille Plus >

22 novembre 2015 – Christ, roi de l’univers B

Par Franck GACOGNE

Jean 18, 33b-37

Pour le dernier dimanche de cette année liturgique, nous fêtons aujourd’hui le Christ, roi de l’univers ! Rien que ça ! A peine ce titre exprimé, nous voilà comme transporté dans une autre époque, notre imaginaire nous projette quelques siècles en arrière ou même à l’époque féodale. Nous viennent peut-être alors des images de grand seigneur ayant tout pouvoir sur leur territoire, sur les hommes qui l’habitent et qui leur appartiennent. Des images médiévales de rois qui auraient pouvoir de vie et de mort sur leurs sujets. S’agit-il donc de cela lorsque l’Eglise affirme que le Christ est roi ? Quelle image avons-nous derrière la tête lorsque nous parlons de la royauté du Christ ? Quelle que soit cette image, ayons bien conscience qu’elle n’est certainement pas adapté parce que la première des choses que nous dit Jésus dans cet Evangile c’est ceci : « ma royauté n’est pas d’ici », comme pour disqualifier d’emblée un quelconque rapprochement que nous Plus >

15 novembre 2015 – 33e dimanche ordinaire B

Par Jean-Claude SERVANTON

Mc 13, 24-32

« Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. » Cette parole de Jésus me met mal à l’aise, car j’ai de la peine à comprendre ces paroles sur la fin du monde. Alors je me demande comment Jésus peut-il porter une telle affirmation.

« Mes paroles ne passeront pas... » alors que tout passe. Jésus parle de l’été, mais l’été laisse la place à l’automne. J’ai appris que les paroles s’envolent, et que seuls les écrits restent. Les paroles s’en vont dans l’oubli et les écrits sont différemment interprétés. Et pourtant nous avons tous en mémoire des paroles qui nous ont marqués. Elles nous ont été dites un jour en passant, par un parent, un ami. « Fais aux autres ce que tu aimerais qu’on fasse pour toi. » Des paroles lues et que je conserve écrites sur les pages d’un classeur. « Les hommes écoutent plus facilement les témoins que les maîtres. » Il nous est bon aussi de retenir par cœur des paroles de Jésus, les Béatitudes par exemple.

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8 novembre 2015 – 32ème dimanche ordinaire B

Par Franck GACOGNE

Marc 12, 38-44

Il est question d’argent et plus précisément, de quantité d’argent dans cet évangile. Dans notre société, je ne sais pas si vous avez remarqué, nous sommes souvent dans la comparaison. Par exemple, chacun veut savoir si à travail comparable il est rémunéré autant qu’un autre. Beaucoup cherche à savoir ce qu’ils peuvent prétendre. Il y a même une expression qui s’est développée dans le milieu des cadres : « d’après toi qu’est-ce que je vaux ? » Etonnant à première vue de vouloir rapporter les compétences ou les qualités d’une personne à un prix, à une valeur marchande ! Il arrive aussi qu’après un accident, la justice décide de rémunérer un préjudice subie et que l’on s’aperçoive alors, parfois éberlué, qu’une vie peut être chiffrée et qu’en plus toutes ne se valent pas.

Une personne vaut-elle ce qu’elle reçoit ou ce qu’elle a. Dans un tel contexte, vous imaginez bien que la personne qui n’a rien ou qui reçoit peu, ressent très vite le sentiment ne Plus >

1er novembre 2015 – Fête de la Toussaint

Par Franck GACOGNE

1 Jean 3, 1-3 ; Matthieu 5, 1-12

Vous avez entendu la première lettre de Jean : « Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est. » C’est aujourd’hui la fête de la Toussaint, nous faisons mémoire de tous ces témoins de la foi qui nous ont précédés, et proche du 2 novembre, nous y associons tous les défunts de nos familles. C’est peut-être l’occasion de nous demander comme le fait st Jean dans sa lettre ce que nous devenons après la mort. C’est une question difficile, et elle nous taraude peut-être plus particulièrement ces jours-ci où nous nous rendons au cimetière. Que dit la foi chrétienne ? Les credo sont brefs : avec le symbole des Apôtres, nous disons : « je crois à la résurrection de la chair », et avec le symbole de Nicée-Constantinople, nous disons « j’attends la résurrection des morts ». Dans les deux Plus >

25 octobre 2015 – 30ème dimanche ordinaire B

Par Jean-Claude SERVANTON

Mc 10, 46b-52

Quand j’étais enfant, plus fréquentes qu’aujourd’hui survenaient des pannes d’électricité. Nous allumions alors la flamme d’une lampe à pétrole. Et mon père disait qu’il nous fallait voir avec les yeux de la foi. Et bien aujourd’hui, sans jeu de mot, nous voyons ce que peuvent faire les yeux de la foi. Un aveugle avec ses seuls yeux de la foi jette son manteau, bondit et court vers Jésus.

« Les yeux de la foi… » Quand la vision devient difficile, nous avons recours aux yeux de la foi. Pour avancer, pour prendre un objet dans l’obscurité nous tâtonnons. Les yeux de la foi suppléent difficilement nos yeux de chairs, éclairés par la lumière du jour ou par la lumière électrique. « Les yeux de la foi… » Dans nos vies quotidiennes, il nous arrive aussi de marcher à tâtons… Que dire? Que faire? Les yeux de l’esprit ne nous permettent pas toujours de voir clair. Nous broyons du noir. Nous espérons la lueur du jour, de la lumière.

« Les yeux de la foi ». Plus >

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