par Lys Mokoko

Luc 10, 38-42

A l’école de Marthe et Marie

 Biens aimés dans le Seigneur,

                  Que la grâce et la paix de notre Seigneur Jésus soient toujours avec vous. Pour ce dimanche, deux femmes de la bible incarnent et révèlent toute la complexité et la beauté de la foi en Christ. Il s’agit bien de Marthe et de Marie chez qui Jésus trouve hospitalité à l’instar des hôtes d’Abraham. Marthe et Marie sont deux femmes avec des horizons de vie très différents mais riches de sens et de signification. Marthe symbolise le monde du travail, du quotidien et Marie incarne le monde de la vie spirituelle et pastorale. La spiritualité de ces deux femmes exprime le ora et labora qui doit être la spiritualité de tout chrétien car le chrétien est celui qui prie et travaille. En effet, notre monde a besoin des Marthe et des Marie, c’est-à-dire des hommes et femmes qui rallient action et contemplation parce que vie matérielle et vie spirituelle ne s’opposent nullement, mais s’imbriquent et se complètent de manière vitale. Il n’est pas ici question de savoir quelle serait la dimension la plus importante, mais de jouer à l’équilibre vital et d’incarner chacune de ces dimensions. Nous avons besoin de cet équilibre entre action et contemplation, entre vie de service professionnel et écoute attentive de la parole de Dieu. Le chrétien est proximité avec Dieu et proximité avec le monde du travail. C’est dans sa proximité avec Dieu qu’il tire toute la force de bien agir dans son monde du travail. Ce passage de l’évangile parle très fort encore aujourd’hui. En effet, au cœur de nos multiples occupations et de notre activisme quotidien, n’oublions jamais notre proximité à Dieu, n’oublions jamais que nous sommes faits par Dieu et pour Dieu. Que nos tâches et responsabilités quotidiennes ne nous ravissent pas la joie de servir et d’écouter Dieu dans sa parole. Que nos solitudes ne soient pas des moments sans Dieu, mais des lieux remplis de présence et de contact divin pour se reconstruire et se refaire intérieurement ; face donc à la maladie, à la souffrance, à la vieillesse, à la solitude et bien d’autres épreuves de la vie, nous sommes invités à ne pas porter toutes ces réalités en étant seuls, mais toujours avec Dieu. Dans notre vie, ce ne sont pas les épreuves et la souffrance qui nous coûtent d’abord chères, mais très souvent les souffrances sans Dieu qui sont pour nous très difficiles à accueillir et à supporter. Nous sommes ainsi invités à la suite de Marthe et Marie, à soigner dignement la qualité de nos relations avec Dieu et les services à rendre dans ce monde qu’il nous a confié par amour. Chacun est invité au discernement entre l’action et la contemplation dans sa propre vie en vue de savoir que ces deux dimensions sont nécessaires dans notre vie. Prions, afin que notre monde et notre société se construisent dans la force de la prière et du travail. Amen