Par Franck GACOGNE

Jean 3, 16-17

Nous avons dans ces deux versets l’une des affirmations les plus phénoménales de l’Evangile de Jean : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique », et un peu plus loin, « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui, le monde soit sauvé ». Voici donc deux raisons majeures pour lesquels Dieu se fait homme en Jésus : Premièrement l’amour du monde ; quand on aime, on ne reste pas à distance, on veut le manifester dans la relation, c’est pourquoi en Jésus, Dieu se fait proche, il se fait l’un de nous par amour. Deuxième raison de l’incarnation : non pas pour que le monde soit jugé mais pour que par le Fils, il soit sauvé, c’est à dire pour que toute personne qui ait le désir de Dieu puisse en bénéficier. Etre sauvé, c’est accepter une invitation, celle d’entrer dans la vie que Dieu nous offre aujourd’hui et pour l’éternité. Nous voyons que les raisons données par Jean de la venue de Jésus parmi nous sont celles d’une démarche amoureuse de Dieu envers l’humanité qu’il aime, qu’il désire et qu’il espère avec lui.

Si le Christ Jésus n’avait pas connu la mort, s’il en avait par exemple été exempté au motif qu’il vient de Dieu… en quoi son parcours de surhomme, donc, nous concernerait-il ? C’est bien précisément parce que le Fils de Dieu s’est fait entièrement homme, et qu’il a connu la mort puis la vie comme dit Paul, que son propre chemin vers la résurrection a creusé un sillon dans notre Histoire et dans notre humanité. Ce sillon, ce ravin est béant et à jamais ouvert il est la trace de son passage. C’est ce sillon que nous empruntons, et au terme de notre chemin sur la terre, il accueille la semence qui disparaît et meurt en terre pour renaître transformé. Car si le Christ est mort et ressuscité, c’est pour qu’à sa suite nous ne nous perdions pas dans la mort comme dit Jean, mais que nous suivions sa trace et vivions avec lui éternellement.

Face à la mort, c’est nous les vivants qui sommes perdus et désemparés, mais pour nos défunts je suis convaincu qu’il n’en est rien, un main ferme et rassurante vient les saisir et les accueillir. « Si je traverse les ravins de la mort, dit le psaume 22, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure ». Amen