Par Franck GACOGNE

Luc 14, 1.7-14

J’ai un peu observé tout-à-l’heure comment cette église s’était remplie. C’est très intéressant : Certain sont arrivés en avance mais ils n’ont pas forcément pris les premiers rangs. Plusieurs d’entre vous ont choisis délibérément des places au fond ou bien là où vous avez vos habitudes. Beaucoup arrivés plus tard ont pris les places qui restaient tout simplement. Il y a quelques décennies (nos arrières grands-parents l’on connus), les notables d’un lieu louaient des chaises d’église, ils avaient leur nom et leur emplacement réservé. J’ai vu que c’était encore le cas à la synagogue, mais bien heureusement cette pratique a disparue dans l’église catholique, elle est si peu conforme à l’évangile que nous avons entendu.

 

Nous le voyons dans l’évangile, l’invitation du Seigneur à l’Eucharistie est large, très large, elle dépasse largement le cercle des personne que nous connaissons, à condition que nous ayons l’audace d’inviter largement. C’est le Seigneur qui m’accueille ici, mais c’est toujours un frère, un voisin, un ami qui m’a parlé de ce rendez-vous, suis-je l’un d’entre eux. Et puis l’évangile nous offre une béatitude : si tu invites des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles, heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour. C’est un vrai retournement de mentalité ! Alors, qu’au long de cette année, nous puissions rechercher et expérimenter ce bonheur simple en famille, en paroisse que St Paul recommandait aux chrétiens d’Ephèse en rapportant cette parole de Jésus : « il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».

 

Vous l’avez remarqué dans cette parabole, il n’est pas seulement question de l’élargissement du cercle des invités qui a d’ailleurs complètement éclaté puisque tous le sont, mais il est aussi question des places de chacun au cours du repas. Bien que, tous rassemblés parce qu’invités, des personnes ne se sentent pas dignes de participer entièrement au repas du Seigneur, elles ne s’en sentent pas le droit ou peut-être même qu’on leur a dit un jour qu’elles n’en avaient pas le droit. Au moment de la communion, elles restent assises, ou au fond ou bien s’approchent pour une bénédiction. Pourtant, une autre béatitude nous est offerte au cours de l’Eucharistie, est-ce que nous l’entendons bien : « Heureux les invités au repas du Seigneur », et nous comprenons dans la parabole de Jésus que tous le sont. La réponse que nous donnons est on ne peut plus claire : « Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir ». Nous prononçons tous cette réponse, parce qu’absolument aucun de nous ne l’est : personne n’est à la hauteur du Christ qui offre sa vie sur la croix, personne ! Voilà pourquoi Jésus ne demande à personne de devoir mériter le pain de vie, c’est lui qui nous rends digne, c’est lui qui nous déclare digne de le recevoir, c’est lui qui veut nous l’offrir et nous rassasier de sa vie. A l’appel du pape François, pour que beaucoup puissent ré-envisager progressivement d’accepter ce cadeau de Dieu que sont les sacrements, il est proposé sur notre paroisse le parcours Bartimée.

 

« Mais dit seulement une parole et je serais guéris… » Cette parole du Seigneur, beaucoup l’attendent comme une libération, un souffle de vie. Eh bien, je crois que nous la trouvons dans la parabole de ce jour : Le Seigneur qui t’a invité à son repas vient te rejoindre là où tu es, à la dernière place, il te tend la main et te dit : « Mon ami, avance plus haut ». Amen.