Par Jean-Claude SERVANTON

Jean 13, 31-33a, 34-35

Nous pouvons avoir des difficultés avec la gloire. Nous avons appris à nous méfier d’elle. Il ne faut pas chercher notre propre gloire. Elle peut être passagère et nous craignons de tomber de haut. Alors, que veut nous dire Jésus quand Il dit que le Fils de l’homme est glorifié, que Dieu est glorifié en lui, que Dieu le glorifiera?

J’ai essayé d’apprivoiser ce mot « gloire » et ce verbe « glorifier ». La gloire ne vient pas souvent toute seule. Elle arrive après un temps d’épreuve. Pour le bon élève les lauriers sont donnés à la fin de l’année scolaire. A la suite des épreuves d’un examen réussi, l’élève, l’étudiant goûte la gloire. Le sportif après l’épreuve monte sur une des marches du podium. La gloire peut sourire à ceux et celles qui tentent leur chance. Mais elle n’est pas toujours au terme de l’épreuve. On peut ne pas réussir, ne pas gagner. Dans l’évangile, Jésus arrive au terme de sa course, de sa vie et il voit la croix comme l’épreuve extrême qui peut le conduire à partager la gloire de Dieu.

Au terme de l’épreuve, le sportif, l’étudiant est reconnu. Il reçoit un prix, une médaille, un diplôme. Au terme de l’épreuve nous pouvons évaluer notre bien être d’avoir mené notre tâche jusqu’au bout. La gloire est cet état, cette reconnaissance par les autres et nous-mêmes. Je me connais mieux, je mesure mes limites et mes capacités au dépassement. Au terme de sa vie, Jésus sait que sa gloire est dans ce moment où il pourra dire : « Tout est accompli », ce moment où apparaîtra clairement le don de sa vie par amour. Il donnera le visage du Père, il sera le Fils de son Père, tel fils tel père.

Après avoir apprivoisé la gloire, l’évangile nous amène à sa rencontre avec l’amour. Jésus n’est pas dans l’épreuve, l’étudiant, l’élève ou le sportif solitaire. La gloire se partage, ou plutôt se vit avec le Père. Elle est réciproque. Pour Jésus comme pour le Père, elle n’est pas la gloire que pour soi, elle est la gloire pour l’autre, celle de l’un et de l’autre. Le chemin de la gloire est celui de l’amour.

« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » pourrait peut-être se traduire par aimez-vous les uns les autres pour que le Père soit glorifié, pour que le Père vous glorifie. Votre gloire c’est la mienne, celle de l’amour accompli jusqu’au bout. Ne travaillez pas pour votre propre gloire, comme moi vous la recevrez du Père, si vous aimez comme je vous ai aimés.