Par Damien GUILLOT

Jean 15, 1-8

J’ai bâti cette homélie en pensant au conseil d’une jeune du groupe scout et de l’aumônerie qui me donnait le conseil : c’est beaucoup plus intéressant les homélies quand il y a des exemples de personnes que l’on connait. La voilà servie.
En entendant l’évangile d’aujourd’hui, je pensais à ce jeune du groupe confirmation qui nous disait mais pour qui il se prend Jésus ? Vous l’avez entendu dans ce texte : « moi je suis la vraie vigne… en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche ». J’entendais ce papa qui va faire baptiser son enfant demain et qui disait « je ne suis pas d’accord avec le fait que Jésus puisse dire je suis le chemin, la vérité et la vie, parce que tout homme détient une part de vérité mais n’a jamais toute la vérité. Là encore : pour qui se prend-il ce Jésus ?
La clef de compréhension, quelle est-elle ? C’est sœur Valentine pour qui, lors de cette messe nous voulons dire merci au Seigneur pour ces deux ans passés à Bron, pour tout ce qu’elle est et pour tout ce qu’elle a apporté à de nombreuses personnes qui nous la donne. La 1ère lecture comme l’évangile insiste sur le fait que Dieu demeure en nous mais disait elle : « temps que l’on n’a pas fait la rencontre du Christ, la rencontre de Dieu dans sa vie tout cela reste des mots », et bien évidemment si Jésus n’est qu’un homme alors cette réaction normale : mais pour qui se prend il ? Si Jésus est Dieu fait homme alors j’entends sa parole de manière extrêmement différente.
Tout cela reste des mots, des bonnes paroles qui coulent sur le poil du canard tant que je n’ai pas fait la rencontre de Dieu dans ma vie, tant que je n’ai pas perçu qu’il demeurait là au milieu de nous. La question finalement c’est un papa des scouts qui nous la pose : comment croire que Dieu existe, comment faire sa rencontre, pourquoi des gens qui voudraient croire n’y arrivent pas ? Dans la vie plus que les réponses, ce sont les questions qui nous mettent en mouvement et qui au fur et à mesure de notre vie s’affinent.
Ce sont des questions que je porte depuis plusieurs années et qui un jour s’éclairciront comme nous le dit la Parole d’aujourd’hui à la lumière des rencontres (des sarments), du travail de l’Esprit, de la prière et de la Parole de Dieu. Nous n’aurons jamais de preuves que Dieu existe ou que Dieu n’existe pas, que Jésus est Dieu ou qu’il ne l’est pas. Nos raisons de croire ne sont pas folles même s’il reste toujours un saut dans l’inconnu, finalement une décision que l’on prend de croire ou de ne pas croire en lui.
Qu’est ce qui me pousse à croire en Dieu, à Jésus Dieu fait homme et à entendre alors ces paroles comme des paroles de vie ? Ce Dieu que je découvre progressivement me semble crédible, j’ai l’impression d’être aimé de lui, d’être guidé, d’entendre ces mots de la première lecture comme une réalité « il essuie toute larme et me conduit aux sources de la vie ». Je perçois qu’il donne sens à notre vie et nous donne de porter du fruit en vivant « dans la justice, la foi, la charité et la paix ». Découvrir qu’il est là pour que je vive de ce qu’il est comme dit St Irénée, patron de notre diocèse que nous fêtons aujourd’hui nous rend heureux.