Par Damien GUILLOT

Jean 15, 1-8

Frères et sœurs, que cet évangile est riche pour nos vies et pour notre foi. Par où commencer ? Comme une pelote de laine, prenons un bout et tirons.
Je partirai de la réflexion des groupes 18-25 et Ephata de la paroisse qui ont partagé sur cet évangile. Ils repéraient une question fondamentale qui traverse le texte : le Christ nous invite à porter du fruit mais il ne définit jamais ce fruit. Quel est ce fruit que nous sommes invités à porter ? Ce fruit est en lien avec fruit de la vigne : le raisin. Ce raisin qui va donner le vin. Le vin que le Christ va consacrer comme son sang au cours du dernier repas qui précède tout juste ce discours sur la vigne. Et comme vous le savez, Jean donne le sens de cette consécration du pain et du vin en racontant le récit du lavement des pieds. Le vin devient le sang versé et la vie livrée par amour. Ce fruit que nous sommes invités à porter car il donne sens et joies profondes à notre vie : c’est d’aimer ; que nous soyons croyants ou non croyants. Le Christ ne dit pas, la gloire de mon Père c’est que vous soyez croyants mais que vous portiez beaucoup de fruit.
Pour nous croyants, nous avons cette chance et cette joie d’avoir découvert à quel point nous portons du fruit quand nous laissons le Christ demeurer en nous, quand nous nous laissons guider par sa Parole, quand nous recevons de lui son Corps et son Sang pour devenir ce que nous recevons, énorme ! Quand nous recevons son pardon qui relève, quand nous prenons le temps de l’accueillir dans le silence de la prière ou la joie d’une rencontre.
Comprenons bien, ce qui a besoin d’être purifié, ce qui a besoin d’être jeté au feu ce n’est pas d’abord chez les autres : c’est en nous. Au sens chrétien, la purification est en lien avec la relation. Qu’est que ce qui a besoin d’être intensifié ou abandonné pour que je vive dès aujourd’hui de cette vie éternelle, de cette vie où je suis purifié par ces relations d’amour avec Dieu, avec les autres et avec moi même ?
Alors au final qu’avons-nous à demander à Dieu ? Nos demandes disent quelque chose du Dieu auquel nos croyons. Pouvons-nous tout lui demander ? Je ne crois pas. Je ne crois pas que nous avons à lui demander la guérison d’un proche. Qu’est ce que serait ce Dieu qui accorderait la guérison à ceux qui le lui demandent et qui laisserait mourir ceux qui ne demandent rien. N’est il pas Dieu d’Amour de tous ? Comment expliquer que tous ceux qui croient en lui ne sont pas guéris ? Certains auraient une faveur ? Je ne crois pas en ce Dieu injuste. Il n’y a qu’une seule chose à demander, comme nous y invite Jésus chez Luc, pour nous ou pour nos proches : c’est l’Esprit Saint. L’Esprit Saint qui souffle là il veut avec ses dons multiples, de force, de paix, de joie, de consolation, de sagesse, de discernement. C’est l’Esprit qui nous donne de vivre du Christ ressuscité en nos vies, d’être Christ et d’être ensemble et avec tous ceux qui portent du fruit le Corps du Christ dont la vigne est une image et qui donne à penser une image de l’Eglise peut être de celle de la fin des temps où tous quelque soit sa foi, sa religion ou sa non foi a sa place.