Par Franck GACOGNE

Marc 16, 1-7

Cette nuit frères et sœurs, c’est celle dans laquelle nous sommes renouvelé intégralement. Je vous propose de découvrir ce soir ce qu’il nous est donné d’entendre ou de voir qui manifeste ce changement, ce renouvellement, cette renaissance.

Regardez ce grand cierge, c’est le Christ qui surgit Vivant, c’est le Christ qui est extirpé des ténèbres et de la mort. Nous le contemplons dans ce cierge pascal dont l’éclat dissipe l’obscurité, nous l’avons suivi et nous avons capté cette source, elle s’est multipliée parmi nous. Flamme nouvelle, le Christ est la lumière du monde offerte pour que nous la devenions.

L’eau que nous avons déversée dans le baptistère. Cette eau dont nous avons entendu le prophète Isaïe nous dire « qu’elle descend des cieux et qu’elle n’y retourne pas sans avoir abreuver la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer ». Rappelez-vous le grain de blé qui tombe en terre, celui que nous avons enfoui en terre avec notre péché lors de la journée du pardon. Le voilà ici, transformé par l’amour et la miséricorde, il germe, promesse d’abondance et de la moisson à venir.

Marie Madeleine, Marie mère de Jacques et Salomé apportent du parfum pour le corps de Jésus au tombeau. Le saint chrême béni par notre évêque mercredi dernier, Jimy et Christine vous allez en être marqué, cette huile manifeste l’empreinte de la vie du Christ dans la vôtre, associé au parfum, qu’elle vous donne de répandre l’effluve et la joie de la Bonne Nouvelle.

Ces mêmes femmes virent un jeune homme vêtu de blanc. Elles portaient le vêtement de deuil comme vous portez cette écharpe violette depuis l’entrée en carême, comme elles, vous allez quitter ce vêtement pour être revêtus du Ressuscité, en rayonner autour de vous et annoncer la Bonne Nouvelle.

Chacun de nous, baptisés, toute l’Eglise est renouvelée dans cette veillée pascale, et la lumière, l’eau, l’huile, le vêtement blanc en sont les signes les plus éclatants.

         Si Dieu a choisi de s’incarner, ce n’est pas pour que nous le cherchions dans les nuages. La résurrection de Jésus doit aujourd’hui se vérifier très concrètement par nos mains, dans nos paroles, dans nos engagements vers les lieux et les personnes qui vivent l’exclusion et le rejet, jusqu’à leur droit même d’exister. Il se pourrait que très prochainement le hameau qui est né à la Boutasse soit expulsé… pourtant, ici on vit, ici on rêve, ici on peint. Comment vais-je manifester que, ici, je suis chrétien ?

Un jour un journaliste interviewait Sr Emmanuelle en la pressant de répondre à cette question : « Dites-moi ma sœur, qu’est-ce qu’il est urgent de changer dans l’Eglise catholique ? » et elle, toujours pleine de malice de lui répondre : « tu me demandes ce qu’il faut changer pour être fidèle à l’Evangile ? C’est tout simple : toi et moi ! »