Par Franck GACOGNE

Jean 4, 5-42

Christine, tu seras bientôt baptisée dans cette église, et Virginie qui t’accompagne pourrait témoigner combien tu as soif de découvrir, de recevoir et de vivre du Christ. Ton parcours comme celui de tous les catéchumènes nous réjouit profondément et il renouvelle notre foi. Louise, comment douter de votre soif après 50 années de vie consacrée au Seigneur avec les sœurs du cœur immaculé de Marie de Diego Suarez à Madagascar où ici à Bron depuis bientôt 6 ans ? Finalement c’est beau que vous soyez toutes les deux rassemblées à cette occasion, nous venons rendre grâce pour vos chemins à la suite du Christ : celui qui est plein de promesses, de découvertes et d’enthousiasme, comme celui qui nous invite à méditer sur la fidélité de Dieu à travers les années.

Dans l’évangile, c’est d’abord Jésus qui a soif et qui veut dépendre de la samaritaine. Est-ce que l’on a souvent cette image insolite mais si puissante d’un Dieu qui a besoin de l’homme, besoin de chacun d’entre nous. Un Dieu qui se met à nos pieds pour nous exprimer sa soif d’entrer en relation avec chacun de nous : « j’ai soif de toi ! » nous dit-il. Jésus vient à elle les mains vides, en quête de quelque chose qu’elle seule est capable de lui donner. Voici sa réaction : « Comment ! Toi qui est Juif, tu me demandes à boire, à moi, une samaritaine ? » Quelle serait notre réaction ? « Comment, toi Jésus que je cherche, que je connais si peu, tu me demandes à boire, à moi qui suis simple catéchumène,… à moi simple religieuse depuis 50 ans ? » Oui, c’est Jésus d’abord qui a soif de nous.

C’est le même Jean évangéliste qui affirme que Dieu qu’il a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. Jésus a donc l’ardent désir de nous rencontrer. Et nous n’avons pas grand chose à lui donner hormis un peu de notre temps, de notre désir de le découvrir, de l’écouter… quand nous lisons et méditons sa Parole, quand notre vie devient service, quand elle devient consacrée.

Entre Jésus et la samaritaine, pas de bondieuseries échangées, pas de paroles mièvres ou douceâtres. Non, Jésus l’invite à exprimer le cœur de sa vie, son attente la plus profonde dans un dialogue franc et vrai, à tel point que les choses s’inversent, et que ce c’est maintenant la samaritaine qui exprime sa soif : « donne la moi, cette eau vive »

Nous n’avons pas lu la suite de l’histoire, mais la conversation va aller bien au-delà. La samaritaine va reconnaître en Jésus le Messie, et elle va retourner dans son village en témoigner auprès des siens. C’est finalement le mouvement de l’Eucharistie : Appelé et rassemblé au nom du Père, du Fils et du saint Esprit, pour ici nous ressourcer et nous désaltérer de la vie qu’il nous donne. Puis, envoyé en son nom, nous sommes appelés, au nom de notre baptême, de notre profession religieuse, à porter cette Bonne Nouvelle de Jésus qui a soif de nous. La porter dans nos familles, dans nos lieux de mission. Pour la samaritaine, cette Bonne nouvelle rayonne au point que ses proches finissent par lui dire : « Ce n’est plus à cause de tes dires que nous croyons mais parce que nous l’avons rencontré, nous le Messie ». C’est le plus beau cadeau qu’elle pouvait entendre, car il est le signe d’un service authentique et désintéressé, car en effet, le vrai témoin ne cherche pas à amener les autres à lui-même pour en tirer orgueil, mais uniquement à la source, au Christ.

Merci pour votre témoignage à toutes les deux, qu’il soutienne le notre sur notre propre chemin de foi.