Par Damien GUILLOT

Matthieu 23, 1-12

Frères et sœurs, je ne peux pas m’empêcher de vous citer à nouveau cette phrase pour être sûr que vous l’ayez bien entendue : « Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux Cieux ». Dans la foi chrétienne, ce qui est premier c’est que nous sommes frères et sœurs en Jésus Christ, par notre baptême. Par notre baptême, nous devenons chrétiens, autre Christ. La bonne nouvelle dans notre vie c’est notre baptême, ce n’est pas que je sois prêtre ou qu’un tel soit marié. La bonne nouvelle c’est d’être baptisé dans la mort et la résurrection du Christ. En avons-nous conscience : comment cet évènement marque notre vie ou notre espérance en ce jour où nous commérons tous nos défunts ? Comment le fait d’être frère et sœurs en Jésus Christ nous lie les uns aux autres ? Ce baptême se déploie ensuite dans une vie de couple et quelque soit le couple, de parents, de célibataires, de religieux ou de prêtres mais ce qui est premier c’est d’être baptisé. Qu’est ce que le Christ nous donne de contempler de lui ce jour pour que nous en vivions, comment la Parole de Dieu peut être à l’œuvre en chacun de nous comme nous y invite St Paul ?

N’agissez d’après les actes des pharisiens dit Jésus à la foule et à ses disciples car les pharisiens disent tout ce qu’il faut faire pour bien vivre la loi qui se résume à l’amour de Dieu, du prochain et de soi même mais ne font pas, pire ils condamnent, enferment, culpabilisent tous ceux qui ne sont pas dans les clous. Qu’est ce que fait le Christ : il accueille tout homme et particulièrement tous ceux qui souffrent, ou tous ceux qui sont pécheurs. Avec eux, il fait vérité sur leur vie, les pardonne et les espère : « moi non plus je ne te condamne pas, va et ne pèche plus » dit Jésus à la femme pécheresse. Le Christ est bien aussi celui qui n’a pas pris la place d’honneur, qui s’est fait le serviteur et qui s’étant abaissé jusque dans la mort a été relevé par le Père.

Voilà comment le Christ interpelle l’église aujourd’hui ! Au lendemain du synode à Rome sur la famille. Si des choses ont pu être dites, si des choses bougent, nous devons encore prier et travailler comme nous y invite Claire dans l’édito du kaléidoscope pour que toutes et tous puissent trouver leur place que ce soit les personnes homosexuelles ou que ce soit les couples de divorcés remariés. Que notre si belle et si forte théologie du mariage ou de l’amour dans le couple ne soit pas un fardeau pour les couples d’aujourd’hui ou pour celles et ceux qui n’ont pas pu vivre le seul chemin que l’Eglise propose aujourd’hui aux couples.

Le Christ interpelle chacun d’entre nous également aujourd’hui : que nous tentions de faire ce que nous disons dans note foi, n’alourdissons pas le fardeau de celles et ceux qui nous entourent, que nous sachions avoir cette humilité les uns envers les autres en sachant s’abaisser et se faire serviteur au sein de nos familles, de nos boulots, des lieux où nous sommes engagés : « qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé ».