par Damien GUILLOT

Matthieu 5, 17-37

Chers amis, il est des dimanches où il est difficile d’entendre la parole de Dieu et de prêcher sur la parole de Dieu. Et pourtant nous croyons que cette parole elle a quelque chose à nous dire de Dieu et de notre vie pour aujourd’hui.

Le mot commandement n’est pas d’abord à entendre comme une contrainte et comme quelque chose qui m’est imposée mais d’abord comme quelque chose que je choisis car je perçois que cela m’amène à plus de sens, de vérité, de justice, de respect, de joie et d’amour. Pétri par ce qu’il est, pétri par sa lecture de la Loi et des Prophètes : le Christ montre à ceux qui l’écoutent : les pharisiens et les disciples comment vivre tous ces commandements. D’un côté vous avez les pharisiens qui cherchent à appliquer tous les commandements jusqu’à l’extrême d’en perdre le sens que le Christ résume dans l’amour de Dieu, des autres et de soi même. De l’autre vous avez les disciples qui au non de l’amour de Dieu et de son infini pardon négligent les commandements et ce à quoi ils les appellent c’est à dire l’amour dans la justice et l’amour dans la vérité. Puis vous avez ensuite dans le texte, ces trois exemples bâtis de la même manière avec des appels exigeants, radicaux et touchant à des petites choses concrètes et fréquentes de nos vies. J’entends cette exigence formulée dans ce texte comme un appel à prendre au sérieux, ce que je vis avec les autres aujourd’hui, comme des quelques choses qui sont importants aux yeux de Dieu toujours parce qu’ils amènent à plus d’amour dans la vérité face à ces penchants que nous avons un peu tous : oh Dieu me pardonnera bien, ce n’est pas grave, oh l’appel à la sainteté ce n’est pas pour aujourd’hui, c’est trop dur, on verra demain. Prendre au sérieux tout ce que nous vivons. Ce n’est pas tous les jours que l’on tue quelqu’un, ce n’est pas tous les jours que l’on couche avec quelqu’un alors que l’on a choisi d’être prêtre ou que l’on couche avec quelqu’un d’autre que son conjoint : mais c’est tous les jours que nous sommes confrontés à nos colères et à nos violences, à nos pulsions, nos désirs, notre difficulté à redire oui et non oui mais ces oui à ce à quoi nous nous sommes engagés là encore pour plus d’amour, de vérité, de bonheur dans nos vies. Il est beau cet appel dans ce premier exemple à accorder notre foi, à l’amour de notre frère, il se comprend parfois cet appel un peu radical à poser des actes dans nos vies qui nous aident à tenir ce qui nous parait bon et ce dernier exemple sur cette invitation à ne pas jurer vient montrer la complexité de nos vies, la complexité de ce que nous sommes : « je m’étais promis que…j’avais dit que et puis en fait, je rechute, je retombe ».

Seigneur tu nous invites à regarder nos vies, à nous arrêter, à relire ce que nous vivons et voir ce qui est bon et ce qui est vrai, à regarder ce qui parait moins bon, ce qui semble moins constructif, mois aimant aujourd’hui pour avec toi et non pas qu’avec nos propres forces mais pas sans nous nous mettre et nous remettre sur ce chemin de l’amour dans la vérité, de l’amour dans la justice.