par Damien GUILLOT

Matthieu 1,18-24

Joseph, comme père adoptif de Jésus est chargé de lui donner son nom : Jésus, Yeshoua, le Seigneur sauve. La réflexion de mon imprimeuse : « qu’est ce qu’on en a à faire qu’un nous sauveur nous soit né ? » me semble une question très importante à nous poser, une question en tous cas qui nous a tous embarquée. Toute l’histoire de l’Eglise jusqu’au concile Vatican II est marquée par cette question du Salut. Aujourd’hui qu’en est il de notre côté : pensons-nous que Jésus est sauveur, ou bien comme de nombreux croyants ou non croyants cette question ne nous effleure pas ?

Pourquoi nous ou nos contemporains n’attendent pas de sauveur ?

–          On ne parle plus de péché et de mort, en évacuant la question de la mort on évacue la question de la vie et de son sens ?

–          Préoccupé, dans une surconsommation on ne se laisse pas transformer, régénérer

–          Etre sauvé est un don mais Dieu ne nous sauve pas malgré nous, le salut comme un chemin de vie où il nous faut nous engager, nous risquer

–          On ne reconnait pas Jésus comme Dieu alors difficile de croire qu’il nous sauve

–          En lien direct avec nos conceptions de Dieu : si j’ai la conception d’un Dieu magicien, devant toutes les guerres et les souffrances, je ne peux pas croire en un Dieu sauveur.

Et si je l’attends comme sauveur, de quoi je pense qu’il nous sauve ?

–          Du péché (orgueil et avarice comme les 2 péchés englobant tout les péché disaient St Augustin directement opposé au chemin de vie que nous propose le Christ : face à l’orgueil : ouvrir son horizon à Dieu au-delà de moi-même ; face à l’avarice, l’amour des autres) et de la mort ; de la mort en pleine vie

–          De la non parole, lui qui est la Parole

–          Il me sauve comme une parole réconfortante, guidante, espérante, interrogeante de ma vie

Et dernière question à nous poser, est ce seulement sa mort et sa résurrection qui nous disent quelque chose du salut ? Qu’est ce que cette naissance de Jésus Emmanuel nous dit du fait qu’il nous sauve ?

–          L’Incarnation : comme l’incroyable bonne nouvelle de Noel, ce qui s’est vécu à Pâques pour Jésus, nous concerne

–          Création et recréation sans cesse : Jésus comme le nouvel Adam, Dieu Père qui sans cesse recrée la vie, qui veut faire alliance et qui en son Fils fonde l’alliance nouvelle et éternelle

–          Il nous montre comment être fils dans le Fils. Dieu n’est pas Père comme notre père est notre papa. Dieu est Père car il donne sans cesse la vie. Le Fils est Fils non pas comme nous sommes fils et filles de nos parents. Jésus nous apprend à être Fils et par là même nous sommes sauvés, être fils dans le Fils en se recevant complètement du Père : « Père, si tu veux, éloigne de moi cette coupe! Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se fasse! » Luc 22, 42

Etre sauvé au cœur même de notre vie, cette rencontre de Dieu au cœur même de notre humanité, ce n’est pas dans les nuages