2 juin 2013 – Dimanche du Saint Sacrement C
par Damien GUILLOT
Chers amis, il n’y a pas que le train qui peut en cacher un autre, un miracle peut en cacher un autre. La multiplication des pains cache un autre miracle : le bœuf est devenu du pain. Avec le Christ, nous changeons de régime.
Vous l’avez entendu dans le psaume : en parlant de Jésus il est dit « tu es prêtre à jamais selon l’ordre du roi Melkisédek ». Jésus est juif et pourtant, il n’appartient pas à la tribu de Lévi, la tribu parmi les 12 tribus d’Israël, chargée de donner les prêtres dont Israël a besoin pour offrir les sacrifices. Des prêtres qui offrent des bœufs pour leurs propres péchés puis pour les péchés du peuple. Le Christ qui a donné sa vie sur la croix, qui donne sa vie dans ce pain qui devient son Corps ressuscité, accomplit cette forme de prêtrise en s’offrant lui-même comme la victime, il est à la fois le prêtre qui offre et la victime qui s’offre. Vous l’avez compris, il n’offre pas un bœuf, il offre sa vie, il donne sa vie. Par notre baptême, nous sommes associés au sacerdoce ou prêtrise du Christ et à offrir notre vie dans l’offrande même de Jésus que nous vivons à chaque Eucharistie. Offrir sa vie : c’est quoi ? C’est ce que nous vivons au quotidien. Dans votre couple, avec vos enfants : se lever plusieurs fois dans la nuit ce n’est pas se donner ? C’est aussi la qualité de ce que nous cherchons à vivre avec nos collègues de travail, les personnes que nous rencontrons et nos voisins. Nous n’offrons pas aux autres un bœuf : nous leur offrons notre vie.
Alors peut être que la question qui se pose : pour remplir le panier que le Christ nous confie à chacun, pour donner nous même à manger : comment est ce que nous remplissons notre panier ? Où prenons-nous le temps de remplir notre panier : pour votre vie de couple, de famille, pour notre vie professionnelle, amicale et de voisinage ? Je crois que la relecture professionnelle est par exemple un lieu qui permet de donner du souffle à ce que je vis au travail : « le fait de parler de ma vie et d’être écouté me fait du bien » disait Béatrice ou « ce regard bienveillant des participants m’a renvoyé sur l’essentiel et m’a permis de mieux comprendre certains de mes agissements ou ma façon de vivre certaines difficultés » disait Pierre. Chers amis, je sais c’est facile à dire mais nous pouvons quand même faire des choix : ne vivons pas comme des bœufs mais donnons du bon pain à nos proches.
Alors peut-être que vous me direz : tu mets au même plan tout ce qui peut nourrir notre vie et le corps du Christ que nous recevons à chaque Eucharistie pour le donner aux autres ? Et bien oui d’une certaine manière. Oui l’Eucharistie, ce que nous recevons et ce que nous offrons au cours d’une messe est source et sommet de tout ce que nous vivons et de tout ce que nous offrons de nos vies. Ce n’est pas séparé : qu’as-tu à offrir lors d’une messe : ta vie, toutes les personnes que tu as rencontrées ? Ce que tu reçois à une messe dans la Parole et la Communion : c’est le Christ pour que tu le donnes à tous ceux et à toutes celles que tu rencontreras cette semaine.
