Par Jean-Claude SERVANTON

Jean 16, 12-15

« Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il nous conduira dans la vérité tout entière. » Quelle bonne nouvelle! Jésus va se taire même s’il a encore beaucoup de choses à nous dire. Mais comment sommes nous conduits dans la vérité tout entière. Prenons d’abord conscience que la vérité n’est pas une chose que certains ont et d’autres pas. Nous sommes tous en marche pour entrer dans la vérité tout entière. Et Jésus nous promet un bon guide: l’Esprit de vérité.

Pour se mettre en marche, il faut d’abord avoir envie de marcher. Celui qui se met en route pour une randonnée, il est habité par une envie, un désir. Il ne connaît pas tout du chemin. Il sait qu’il conduite quelque part, quelque sommet ou col, et il veut y aller. Jésus par sa Parole, par sa vie, ses gestes, ses rencontres, nous donne le goût de Dieu. Il ne peut pas tout nous dire de Dieu mais nous en dit suffisamment pour nous mettre l’eau à la bouche. D’autre part le guide intérieur nous habite déjà pour nous inciter à nous mettre en route. Se mettre en route, suppose que nous ne nous laissions pas accaparer par les soucis immédiats, soucis bien souvent matériels.

Et nous voilà partis, en marche, en route. Cette marche est faite de rencontres, d’expériences, celles de tous les jours, avec les enfants, dans le travail…  Nous expérimentons joies et peines… moments lumineux, moments plus sombres. Les enfants grandissent, le métier de parent est difficile. Nous pensions que nos démarches pour avoir des titres de séjour iraient vite… et nous voici encore invités à la patience. Nous pouvons nous croire perdus. Et pourtant le guide intérieur, l’Esprit de vérité, est toujours là pour peu que nous fassions attention à lui, que nous ayons confiance en lui. L’expérience nous apprend, nous creuse, nous mûrit. Cette parole d’Évangile s’impose : « celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y rentrera pas. » Ainsi peu à peu, pas à pas, au pas des rencontres, la vérité, comme les sommets à l’horizon, se découvre.

Au bout du chemin, il n’y a plus le chemin. Jésus ne nous dit pas que nous sommes conduits vers la vérité tout entière, mais dans la vérité tout entière. Comme si nous tombions dedans, ou plutôt comme si nous y étions plongés, revêtus par elle. La vérité n’est pas une idée, un programme, un savoir, une science aboutie… elle est quelqu’un et ce qui est étonnant, c’est que la lumière au bout de la marche est la même que celle qui nous a poussé au départ.