Par Jean-Claude SERVANTON

Jean 21, 1-19

« Suis-moi« , ces deux mots, cet ordre est une des dernières paroles de Jésus ressuscité dans l’évangile selon Saint Jean. J’ai pris conscience ces jours que Jésus demande à Pierre de le suivre alors qu’il va retourner vers son Père. « Suis-moi« , cet ordre de Jésus adressé à Pierre est bien le signe que l’histoire de Jésus ne s’arrête pas au tombeau, ou à l’Ascension, c’est une histoire à suivre, et sans doute à suivre jusqu’à aujourd’hui, une histoire qui nous rejoint aujourd’hui.

Simon a suivi Jésus depuis la Galilée jusqu’à Jérusalem. Jésus a changé son nom. « Tu t’appelleras Pierre ou Rocher« . Un nom d’abord donné à Dieu, le disciple ressemble au maître. Le disciple est en chemin et il a de la peine à suivre le maître. Après la multiplication des pains, ils sont nombreux à abandonner Jésus et celui-ci pose la question de confiance: « Et vous, voulez-vous partir vous aussi? » J’aime la réponse confiante de Pierre. « A qui irions-nous tu as les paroles de la vie éternelle ». Dans le doute, c’est cette réponse que je reprends à mon compte, je ne connais pas tous les grands penseurs, les fondateurs de religion, mais je trouve que les paroles de Jésus m’aident à vivre. Tous nous avons besoin de suivre des maîtres, des personnes dont la vie pour nous est un exemple, un témoignage et une belle qualité de vie.

« Suis-moi. » Après la résurrection la situation du maître change, et celle du disciple aussi. Comment suivre un disparu… Et c’est là que je trouve la place de la triple question de Jésus: « Simon fils de Jean, m’aimes-tu? » Je remarque que Jésus ne l’appelle pas « Simon Pierre », mais « Simon fils de Jean ». Nous sommes à un nouveau départ. C’est là que la vie de Simon bascule. Et ce nouveau départ, la parole d’envoi ne peut être qu’une réponse d’amour… seul l’amour peut permettre au disciple de suivre son maître invisible à ses yeux. Le disciple n’oublie pas son maître, il le continue. La preuve, le disciple devient à son tour le berger, le pasteur. Jésus avait dit « Je suis le bon berger. » Le disciple est appelé à aimer comme le maître. « Suis le berger de mes brebis. »

Et l’histoire continue. « Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. » Et voilà Simon fils de Jean embarqué à suivre Jésus jusqu’au jour où c’est un autre qui te mettra ta ceinture pour t’emmener où tu ne voudrais pas aller » c’est à dire jusqu’à la mort. Il en a fait des chemins en peu de temps ce Simon Pierre qui est allé à la pêche, qui a passé une nuit sans rien prendre, le voici qui passe de pêcheur à pasteur. Bien des personnes ont bousculé nos vies, nous ont permis de venir au jour, le Christ fait-il partie de celles-ci? Pierre disait: « Je m’en vais à la pêche » comme nous disons « Je vais au boulot » pour prendre, pour avoir, pour gagner ma vie « et nous devons bien y aller mais il n’y a pas que ça. Le Christ nous invite à le suivre en nous invitant à aller avec lui, comme lui à la rencontre, pour donner, pour nous donner.