Par Damien GUILLOT

Jean 6, 1-15

Frères et sœurs, et si nous fêtions Pâques en plein été et si aujourd’hui comme chaque dimanche c’était Pâques !
Entre la semaine dernière et aujourd’hui, nous sommes passés de Marc à Jean. Nous entendions chez Marc la semaine dernière que Jésus fut saisi de compassion envers une grande foule parce qu’ils étaient des brebis sans berger et qu’il se mit alors à les enseigner longuement. Et voilà que Jean nous donne l’enseignement de Jésus. Cet enseignement sur Jésus comme pain de vie, pain du ciel va nous accompagner encore 4 semaines.
Nous sommes au début du récit, un récit d’une richesse magnifique où toute la puissance de Pâques s’exprime, où toute la puissance de la Parole du Christ en acte s’exprime. Jésus passe de l’autre côte de la mer, la mer représentant la mort sur laquelle Jésus marche quelques versets plus loin. Pour bien insister sur le rapport entre ce récit et Pâques, il nous est précisé que Pâques, la fête des Juifs était proche.
Nous sommes un peu comme à Cana où personne n’y comprend rien à part les serviteurs qui remplissent d’eau les jarres pour la purification des juifs et cette eau deviendra du vin, symbole du vin au dernier repas, symbole du sang versé pour l’alliance nouvelle et éternelle.
Et là, la foule comme les disciples n’y comprennent rien. La foule suit Jésus à cause de miracles que Jésus a fait au cours de guérisons. Plus que l’attachement relationnel au Christ, plus qu’une conversion de leur vie à la lumières des paroles du Christ : ils attendent du magique, des signes extraordinaires qui n’amènent à aucune foi en Christ. Devant ce nouveau signe de la multiplication des deux poissons et des pains d’orge comme avec le prophète Elisée, la foule voit en Jésus le nouveau Prophète, le nouveau Roi qu’elle attend. Ce n’est pas faux mais ils n’imaginent pas que ce Prophète, ce Roi donne toute sa puissance sur la Croix, sur le don de lui-même.
Les disciples ne comprennent rien. Et il leur faudra beaucoup de temps pour comprendre de quel pain Jésus est en train de parler, à quelle faim de l’humanité Jésus vient répondre et comment chacun avec son panier du pain restant devient responsable de donner au monde, ce pain de vie.
Oui Seigneur, tu as pris notre humanité pour que nous vivions de ta divinité. Donne-nous ton regard, de nous tourner vers les autres et de regarder notre vie avec ton regard d’amour et d’espérance, un amour qui nous engage concrètement dans la vie de tous les jours mais qui ouvre à une faim pour nous et pour les autres qui est sans fin