Par Damien GUILLOT

Jean 20, 19-31

Accueillons le Seigneur Jésus dans sa Parole. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu », Jésus a dit en quelques mots ce que j’aimerais vous partager ce jour autour de ce choix que nous faisons de croire. Croire dans les moments où nous ne voyons plus rien, croire qui rend heureux et un croire qui nous engage.
Croire dans les moments difficiles où nous ne voyons plus rien de cette foi qui nous anime, dans ces périodes où tout semble verrouillé et renfermé. En lien avec les plaies du Christ qui disent quelque chose de son amour qui se donne jusqu’au plus profond de lui-même et qui peut nous rejoindre au plus profond de nos blessures nous comprenons pourquoi Jean Paul II a fait de ce 2ème dimanche de Pâques : le dimanche de la miséricorde. La « miséricorde » c’est le cœur profond, les « entrailles » qui frémissent sous le coup de la douleur et de la peine. Ce que ressent un père ou une mère en sachant son enfant malade, perdu. La miséricorde apparaît donc comme l’attachement profond d’un être pour un autre et particulièrement de Dieu pour l’homme. Dans notre vie, Dieu souffre avec nous. Toi qui souffre, toi qui est peut être enfermé dans ton péché : remets-toi en lui, en son côté ouvert d’où se déversent sa miséricorde, sa paix et son pardon.
« qui croient sans avoir vu », c’est peut être aussi pour nous une invitation à se souvenir de tous ces moments où nous avons vu en nous même ou chez les autres quelque chose de la foi, quelque chose de la présence de Jésus ressuscité. Tu ne ressens plus rien, tu ne vois plus rien, fais confiance, n’abandonne pas.
Un croire qui rend heureux : « tous ces signes ont été écrits pour que vous croyez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom ». Croire en Dieu, c’est prendre le temps de percevoir comment il est présent, comment il m’aime, comment il me dit personnellement « la paix soit avec toi », comment il m’invite à regarder ce qui fait sens, à me décentrer pour percevoir que je me reçois de lui, à m’ouvrir sur les autres pour découvrir comment il est présent. Une foi qui ouvre, où plus rien ne me fait peur en moi ou chez les autres. Nous comprenons comment la prière personnelle est comme vitale dans ce croire en Dieu.
En lien avec ce croire en Dieu qui rend heureux, un croire qui engage. Qui engage à vivre de ses commandements qui sont d’abord des paroles de vie. La prière où ma vie s’ouvre à sa présence et à son amour m’engage. « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » nous dit Jésus. Durant ce temps pascal plus important encore que le carême : cherchons ce qui est présence du ressuscité en nos vies, comment allons-nous concrètement vivre de cette joie du ressuscité et témoigner par nos paroles et par nos actes de cet amour, de cette paix et de cette joie qui nous animent ?