Par Franck GACOGNE

Philippiens 2, 6-11

 Nous sommes venus aujourd’hui dans cette église pour chercher Dieu, du sens à notre vie, à notre foi et nous avons bien fait. Si nous venons aujourd’hui avec l’intention d’implorer Dieu dans sa toute puissance pour nous faire réchapper à la maladie, à la souffrance, à la mort celle de nos proches, nous entendrons que Jésus lui-même, le Fils de Dieu a traversé ces épreuves. Si nous sommes venus chercher des rameaux bénis pour qu’ils protègent notre famille, nous savons que ceux qui étaient brandis pour acclamer Jésus entrant à Jérusalem ne l’on pas préservé de la passion et de la mort.
Alors, nous sommes venus dans cette église pour chercher Dieu, et nous avons bien fait, à condition d’accepter de déconstruire les fausse images que nous avons de lui. Dieu n’est pas le monarque Très Haut, Tout Puissant, ayant tout pouvoir, qu’il nous faudrait implorer et devant qui il nous faudrait courber l’échine pour espérer mériter sa bienveillance à notre égard. Non ! Au contraire, Dieu révélé en Jésus Christ quitte tout attribut divin dont nous voulons le doter pour s’anéantir, littéralement, pour se vider jusqu’à descendre dans les bas-fonds les plus profonds de la misère et de la souffrance humaine. Dieu révèle son identité en choisissant d’être au coude à coude avec nous dans l’épreuve, sa mort sur la croix en est le signe. A l’hôpital, Dieu n’est pas une machine qui me maintient en vie. Non, Dieu est une personne. Il est le sourire de l’aide-soignante qui s’approche, il est la main qui saisit celle qui est éprouvée par l’âge, la maladie, le doute… c’est là qu’il se manifeste, c’est là que nous nous découvrons créés à l’image de Dieu.
C’est pourquoi, nous dit la lettre aux Philippiens, parce que ainsi avec nous dans l’épreuve et non pas en surplomb ou en spectateur de ces épreuves, c’est pourquoi Dieu se trouve alors en capacité de nous offrir sa vie, celle pour laquelle la mort est un passage. Si le Christ n’était pas mort comme nous, qu’aurait-il à nous offrir qui puisse nous être accessible ? Sa passion nous montre qu’il ne nous lâche pas la main dans la souffrance, combien plus alors ses mains se feront plus fermes encore pour nous ouvrir et nous offrir sa vie avec lui. Ces rameaux que nous allons peut-être mettre derrière une croix ne viennent pas cacher ou supprimer cette croix, ils sont derrières, ils viennent nous rappeler que cette croix nous ouvre un passage, une vie qui germe et qui grandi avec Dieu, et avec tous ceux qui nous ont précédés. Amen.