Par Damien GUILLOT

Marc 9, 2-10

En ce deuxième dimanche de carême, il nous est donné dans ce récit lumineux de la Transfiguration de contempler et d’écouter ce Dieu qui nous sauve dont a si bien parlé Franck la semaine dernière.

Je ne sais pas vous mais moi j’ai du mal avec ce récit de la Transfiguration. Je n’y comprends rien, qu’est ce qui nous fait Jésus là ? Qu’est ce qui est en train de se passer chez celui qui a pris notre humanité ? Ne rien n’y comprendre rejoint les disciples Pierre, Jacques et Jean. Pourquoi ne doivent- ils rien dire à personne de cet évènement avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts ?

Reprenons le texte ensemble. Les disciples restèrent fermement attachés à cette parole de ne rien à dire à personne de cet évènement de la Transfiguration tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressuscité d’entre les morts ».

Chez Marc, tout au long de son évangile où même à la fin, le récit de l’apparition de Jésus est un ajout ultérieur, la résurrection reste une question qui reste à méditer, à tenter de comprendre et d’actualiser dans sa vie.

Premier élément que nous donne Marc pour tenter de rentrer dans la compréhension de ce récit de la Transfiguration, il nous faut dans notre vie comme dans celle des disciples faire l’expérience de la rencontre du ressuscité dans notre vie. Temps qu’ils n’ont pas fait l’expérience de la présence du ressuscité dans leur vie, les disciples ne peuvent pas témoigner de cet évènement de la Transfiguration. Leur cœur et leur intelligence ne sont pas prêts.

Qu’est ce que nous donne à méditer ce récit de la Transfiguration ? La blancheur éclatante est en lien avec la résurrection, la présence d’Elie, le plus grand prophète et de Moïse, celui a reçu la loi si importante pour Israël nous dit quelque chose de l’importance de Jésus venant accomplir par sa vie la Loi et les Prophètes de l’Ancien Testament. Comme les disciples nous sommes à invités à identifier en nos vies, les montagnes où nous faisons la rencontre de Dieu pour ensuite redescendre pour aller ailleurs et vivre de cette expérience au cœur de nos vies.

Il y a aussi pour nous, cette phrase centrale de l’évangile de Marc : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! ». Voilà quelque chose qui nous rejoint au cœur même de notre existence avec ses joies et ses peines marquées par ces questions centrales de la filiation, de la paternité, de la maternité.

Mais je crois que Jésus n’est pas fils comme nous sommes fils et fille de nos parents, que Dieu le Père n’est pas notre papa comme notre propre père. Ces mots de Père et de Fils nous permettent de parler de Dieu. Qu’est ce qu’il y a derrière ces mots pour parler de ce Dieu unique ? Qu’est ce que nous contemplons en Dieu dans cette figure du Père, du Fils et du Saint Esprit ?

Le Père n’est il pas une figure pour dire que Dieu aime, qu’il donne la vie, qu’il nous fait confiance. Le Fils n’est il pas une figure pour dire en Dieu l’être aimé, Dieu qui vient à l’homme, puissance d’Amour en Dieu à travers sa résurrection. Nous pourrions continuer cette méditation sur le Père, le Fils et l’Esprit.

Cette façon de parler de Dieu nous donne à penser notre propre vie de fils et fille de Dieu, votre vie de père et de mère. Comme nous le demande le Père, écoutons le Fils, devenons avec lui des fils et des filles du Père qui s’entendent dire tu es mon fils, tu es ma fille bien aimé, qui au cœur même de leur vie de parents, disent dans le Père à chacun de ses enfants : tu es mon fils, tu es ma fille bien aimée.