Par Franck GACOGNE

1 Samuel 3, 3b-10.19 et Jean 1, 35-42

Dans le livre de Samuel et dans l’évangile, il y a un point commun : c’est la médiation pour une rencontre. Dans le livre de Samuel, Eli reconnaît à Samuel même très jeune la capacité d’être appelé. Il ne lui retire pas ce privilège. Il ne se l’approprie pas, il le fait entrer en maturité, capable de se tenir en face de Dieu. Eli laisse Samuel entrer en relation. Il est au service de la rencontre.

Axel, Kévin, Vincent, Laura et Claire, vous avez pris le temps de découvrir et de partager autour de cet évangile de Jean, et vous avez dit je crois que Jean-Baptiste était le point de départ du passage en disant de Jésus devant ses disciples qu’il est « l’Agneau de Dieu », symbole fort dans le milieu juif. C’est vrai, le Baptiste est lui aussi « médiateur » de la rencontre entre ses deux disciples, et Jésus. Les deux disciples de l’évangile sont ceux de Jean-Baptiste, et au lieu de se les approprier, ils les orientent vers Jésus qu’il désigne comme l’agneau de Dieu, le Messie. Jean-Baptiste accepte cette dépossession pour que ses disciples connaissent le vrai Dieu, de la même façon qu’Eli accepte qu’un autre que lui puisse être touché par l’appel de Dieu. Non seulement il l’accepte, mais il l’accompagne. Et un peu plus tard, usant de la même démarche, c’est André qui amène son propre frère Simon-Pierre à Jésus. J’en conclue que Dieu appelle à sa suite par des relais humains. Dieu veut toujours avoir besoin des hommes pour transmettre sa Parole. Tient mais alors au fait, de qui ai-je reçu la Parole ? A qui est-ce que je la transmets ?

Les jeunes ont aussi souligné des expressions fortes de ce récit : le Baptiste qui pose son regard sur Jésus. Les disciples qui entendent ce qui est dit de lui et décident de le suivre, pour finalement rester auprès de lui. A son tour, c’est maintenant Jésus qui pose son regard sur Simon et lui donne le nom de la fondation d’une aventure nouvelle : « tu t’appelleras Pierre ». L’évangile utilise des verbes puissants pour dire que les uns et les autres ne se voient pas furtivement, mais Jean baptiste et Jésus s’arrête pour considérer l’autre pour poser un regard sur lui qui le fait exister dans toute sa dignité humaine.

Jésus s’intéresse à nos désirs les plus profonds. « Que cherchez-vous ? » Cette question, Jésus nous la pose à nous aussi, au plus intime de nous-mêmes : « Que cherches-tu ? ». Celui qui devient disciples de Jésus cherche quelque chose, et finalement trouve quelqu’un. Il découvre que demeurer avec le Christ conduit à demeurer en lui. C’est Dieu qui engage le processus de la rencontre par un appel dans le livre de Samuel, par une question « Que cherchez-vous ? » dans l’évangile.

Jésus ne fait pas de grand discours, Jésus propose de vivre une expérience : « Venez, et vous verrez. » Jésus ne force jamais, l’Eglise ne force jamais. Elle invite à une découverte personnelle. La foi n’est pas un embrigadement. Croire en Jésus-Christ n’est pas un carcan, mais une joie qui libère tout un champ de possible. Que nous puissions être des croyants heureux et libérés. Amen