par Franck GACOGNE

Jean 14, 15-21

Dans notre évangile, il est question d’adresse. Où demeures-tu ? Et Jésus, où demeure-t-il ? C’est quoi son adresse ? Parfois nous cherchons la demeure de Dieu ailleurs, dans une église, dans un haut lieu spirituel ou à l’autre bout du monde.

Jésus nous dit dans cet évangile : mon adresse, c’est la tienne, ma demeure, c’est toi, c’est en toi. Beaucoup d’entre vous ont parlé dans leur lettre du chemin vers Dieu. Cela tombe très bien, parce que c’est l’évangile de ce jour. Et ce que nous découvrons aujourd’hui, c’est que Jésus n’est pas au bout du chemin, mais qu’il est lui-même le chemin, celui sur lequel nous nous trouvons tous les jours. Jésus est le chemin que chacun prend, et il se propose à nos côtés, avec nous et à notre rythme, de nous aider à lui donner un cap pour que notre vie, soit plus vraie, Jésus est la Vérité, pour qu’elle soit plus joyeuse, Jésus est la Vie. Jésus chemine avec nous pour nous donner sa vie et pour nous aider à l’orienter vers son Père qui ne souhaite qu’une seule chose : notre plus grand bonheur.

Il y a un verbe que Jean l’évangéliste utilise très souvent, c’est le verbe « demeurer ». Jésus nous dit son désir de vouloir demeurer en nous. Ce verbe « demeurer » est magnifique car il dit deux choses : tout d’abord demeurer au sens de venir habiter chez nous, mais il insiste aussi sur la durée, la constance. Demeurer, ce n’est pas passer furtivement à la va-vite. Demeurer, c’est s’enraciner, expérimenter, établir des relations fortes et durables.

Je vais revenir sur une dernière phrase de l’évangile. Jésus dit ceci : « Le Père qui est en moi accomplit ses propres œuvres ». Jésus dit qu’il est avec son Père, et que le Père est en lui. De la même façon, Jésus nous dit qu’il est en nous, qu’il fait sa demeure en nous, et je pense que la communion, est un moment privilégier pour en prendre conscience et pour en vivre. Mais attention, Jésus nous dit aussi que s’il vient prendre place chez nous ce n’est pas pour que l’on soit égoïstement content d’être ensemble, jalousement satisfait de l’avoir reçu. Non, c’est pour accomplir les œuvres de Dieu. Qu’est-ce que ca veut dire ? Eh bien, si le goût de Dieu, si la foi m’a été transmise, c’est très certainement parce qu’il y a une ou plusieurs personnes dans ma vie chez qui cette foi débordait par leurs paroles, par leurs manières d’être, par leurs attentions aux autres. Parfois se sont même des attitudes exemplaires de non croyants qui peuvent nous conduire à la foi. Et Jésus nous dit que ce sont les œuvres de Dieu qui s’accomplissent de cette manière encore aujourd’hui. Agathe, Elodie, Jenartine, Terry et Killian, vous avez bénéficié de ces œuvres, vous avez grandi dans foi par des proches, des parents, parrain, marraine, amis qui en ont témoigné. Eh bien, c’est maintenant à votre tour de vous demander comme le dit le psaume : « comment rendrais-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? » Communier, c’est accueillir la vie de Dieu pour l’offrir, et toute la vie chrétienne consiste à se demander et à choisir de quelle façon le faire.