par Damien GUILLOT

Jean 9, 1-41

Nous célébrons ce dimanche les scrutins de Jessica et Lili qui seront baptisées à la veillée pascale. Avec elles, nous sommes invitées à regarder notre vie, scruter c’est regarder ou se laissé regarder, pour voir comment le Christ prend sa place et voir ce qui nous empêche de voir, de faire confiance et d’accueillir Jésus dans notre vie ? Cette histoire de l’aveugle né, par l’intermédiaire de tous ces personnages vient nous y aider :

Les disciples de Jésus comme les pharisiens viennent nous interpeller sur les conceptions que nous avons de Dieu et qui parfois ont besoin d’évoluer car elles nous empêchent de l’accueillir.  « Est-ce que cet homme a péché, ou ses parents, pour qu’il soit né  aveugle ? » demandent les disciples. N’est ce pas ce que nous entendons souvent : « qu’est ce que j’ai fait au Bon Dieu pour que cela m’arrive ? » ou bien « si ton Dieu, il existait il n’y aurait pas tout ce malheur ? » : quelles conceptions de Dieu cela révèle ? Les pharisiens dans ce texte ne sont ils pas empêchés de voir et de comprendre car aveuglés par leurs propres convictions, leurs propres assurances. Les voisins sont la même logique, ils ne reconnaissent même pas celui qu’ils ont enfermé dans sa misère : vraiment au bout du compte qui est aveugle dans ce texte ?

L’aveugle, lui vient nous montrer le chemin de la foi. Regardons : il fait confiance à Jésus et va se laver de cette boue que Jésus lui a mise dans les yeux en se plongeant dans la piscine de Siloé qui signifie envoyé. C’est le nom du messie, c’est le nom de Jésus chez Jean, celui qui est envoyé par le Père pour être non pas seulement un messager mais la Parole même du Père pour les hommes et les femmes de tout temps. Cette boue rappelle l’acte créateur de Dieu qui à notre baptême mais sans cesse aussi dans notre vie souhaite nous recréer, nous laver de tout ce qui nous empêche de voir et d’accueillir Dieu dans notre vie. C’est progressivement que l’aveugle découvre qui est Jésus. Il passe d’un cet « homme qu’on appelle Jésus », au titre de prophète puis à une adhésion de foi au Fils de l’homme qui est le seul titre désignant le messie dans la Bible que Jésus utilisera pour parler de lui : « je crois Seigneur, et il se prosterna devant lui ». Or dans la Bible seul devant Dieu tu te prosterneras. Sur ce chemin de la foi en Jésus, cet aveugle vient nous révéler encore quelque chose de plus grand. Lili et Jessica à votre baptême comme tout chrétien, nous sommes plongés comme cet aveugle, en Jésus et plus particulièrement dans l’eau qui représente la mort de Jésus pour ressusciter à une vie nouvelle avec lui. Et vous le voyez dans ce texte, Jésus est là uniquement au début et à la fin. Comment est-il présent ? A travers le témoignage de l’aveugle qui n’a pas peur. Jean va jusqu’à utiliser dans la bouche de l’aveugle, cette expression, je suis ou c’est moi qui dans la Bible désigne Dieu et dans l’Evangile de Jean est réservé à Jésus. Vous vous rappelez au jardin des Olivier : Jésus répètera 3 fois c’est moi et bien là, c’est l’aveugle qui répond c’est moi. A notre baptême, nous devenons chrétiens, autre Christ. Alors Lili, Jessica, et chers tous, laissons le Christ nous laver, nous recréer de tout ce qui nous empêche de voir, d’accueillir et d’être en chemin avec celui qui demeure en nous.