par Franck GACOGNE

Luc 2, 1-14

« Aujourd’hui, un Sauveur vous est né, c’est le Christ, le Seigneur »

        Comment s’appelle-t-il ? Jésus ! Oui, mais on ne le sait pas encore. C’est 8 jours après cette naissance que le nom de Jésus qui avait été indiqué à Marie lui sera donné. Ce qui est annoncé aux bergers, ce n’est pas le nom de cet enfant, mais ce qu’il est, et on a entendu 3 mots pour le désigner :

        Sauveur : « Aujourd’hui un Sauveur vous est né ». Quand est-ce qu’on a besoin d’un sauveur ? Quand on est en danger, quand on est perdu. Le Sauveur, c’est celui qui est là au bon moment, tout proche pour m’aider et me soutenir dans la difficulté.

 Pour Dieu, être Sauveur, c’est d’abord se faire homme en Jésus, afin de se rendre proche au plus près de chacun de nous, dans nos familles, dans le cœur de chacun. Quelqu’un qui est loin de moi ne sera jamais en mesure de me sauver. Jésus n’est pas un sauveur intermittent ou à la demande. Non, c’est son identité, sa nature, le nom même de Jésus signifie « Le Seigneur sauve », et l’autre nom qui lui est donné : Emmanuel veut dire « Dieu avec nous ». Pas au-dessus de nous, ou à côté, mais « avec » nous !

Je ne sais pas si vous avez remarqué, il y a plein de chose dans la vie dont nous pensions ne pas avoir du tout besoin : le téléphone portable, la 4G, le GPS que sais-je… jusqu’au jour où l’on essaye, et on se demande alors comment on a pu s’en passer jusqu’ici, et on dit : ça change la vie ! Eh bien, de la même façon, expérimenter d’être sauvé par Dieu, cela ne dit absolument rien à personne, tant qu’on n’a pas fait l’expérience de recevoir le sacrement du pardon et de la transformation que cela opère dans toute la personne, de vivre une démarche de réconciliation avec des proches, de se sentir considéré et utile quand on est exclu, de tendre la main ou offrir son sourire à celui que personne ne voit, de passer de la mort à la vie entouré, dans la confiance et la sérénité parce que l’on se sait attendu les bras ouverts par le Père. C’est à travers tout cela que l’on fait l’expérience d’un Dieu qui est Sauveur, et ça change la vie !

        Le Christ : C’est le deuxième mot qui désigne l’enfant. Christ, c’est n’est pas le nom de famille de Jésus. En disant que cet enfant Jésus est le Christ, nous affirmons qu’il est le Messie c’est-à-dire celui que tout le monde attendait avec impatience, parce que le peuple vivait sous l’oppression, sa terre était occupée, et beaucoup attendaient que le Messie annoncé soit un guerrier redoutable et efficace qui chasserait les romains du pays. Mais l’histoire de Jésus raconté dans la suite de l’évangile nous apprendra que ce n’est pas comme cela que Jésus s’est comporté et qu’il a voulu être Messie. Christ veut dire aussi : celui qui a reçu l’onction. Cette marque d’huile sur le front, l’empreinte de Dieu qui donne sa force, sa vigueur, sa vie, une empreinte qui ne s’efface pas. Comment s’appelle ceux qui sont baptisés ? Des chrétiens, c’est le même mot qui vient de Christ. Les chrétiens : disciples du Christ, ami du Christ. D’ailleurs au jour de notre baptême, nous recevons aussi cette onction pour être relais, pour porter la vie de Jésus, pour l’offrir.

        Enfin, l’enfant est désigné comme Seigneur. Le Seigneur, c’est celui qui règne, dans l’évangile, on parle souvent du royaume de Dieu. Dans la prière du Notre Père que nous dirons tout à l’heure, nous demandons même à Dieu « que ton règne vienne ». Alors je vous propose de terminer par cette prière :

Seigneur, viens régner dans ma vie et dans notre monde, parce que tu règnes en aimant, tu es Seigneur en servant, et en nous offrant la liberté de te choisir. La seule puissance que tu sois capable d’exercer, c’est celle d’aimer le monde dans lequel tu viens. Une seule chose est nécessaire, que je puisse exprime mon consentement, mon désir à te laisser envahir ma vie pour plus de paix, de fraternité et de solidarité à vivre avec chacun de ceux que je rencontre et que tu me donnes comme un frère à aimer.

Réjouissons-nous : « Aujourd’hui, un Sauveur vous est né, c’est le Christ, le Seigneur »