par Damien GUILLOT

Luc 16, 1-13

Frères et sœurs, pour cette fête de rentrée paroissiale, le Christ envoie du lourd, il nous interpelle dans notre rapport au monde. Tout d’abord qui pensait comme moi que le Christ déraille en faisant l’éloge d’un gérant malhonnête ? Et c’est là que nous tombons dans le piège que le texte nous tend. Qui sommes-nous chrétiens, chrétiennes, fils de la lumière du Christ ressuscité pour condamner quelqu’un ? Attention c’est ce qui nous est souvent reproché : « oh ils vont à la messe et à peine sortie, les voilà qui critiquent et qui condamnent ». Je ne crois pas que les chrétiens soient plus mauvais que les autres mais le monde nous attend à mieux que cela. Qui dit ne pas condamner, ne dit pas tout accepter, ne pas juger ou ne pas analyser une situation. Le Christ n’admire pas le gérant parce qu’il trompe son maître avant ou après que le maître ait décidé de le renvoyer. Il n’admire pas ce gérant car il fait uniquement le bien en réduisant ce que doivent les débiteurs du maître pour préserver sa vie future. Il n’admire pas ceux qu’il appelle Fils de ce monde et qui ont fait de l’argent le seul but de leur vie, écrasant les autres pour en avoir toujours plus. Le Christ, à travers ce fils de ce monde vient d’abord interpeller ses disciples qui se disent Fils de la Lumière, vient nous interpeller, nous qui nous disons baptisés, fils de la lumière du Christ toujours plus enclin à enlever la paille de l’œil de notre voisin oubliant la poutre qui est dans le nôtre. Qu’est ce que le Christ reconnaît de positif à ce gérant : sa mise en relation avec les autres, le fait d’être habile, et le fait de diminuer la dette des uns et des autres

Le Christ reconnait à ce gérant sa mise en relation avec d’autres et faisant de l’argent, le simple outil de cette mise en relation : « Faites vous des amis avec l’Argent trompeur, afin que le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles ». Ce qui compte ce n’est pas d’être ami de l’argent mais la mise en relation, la qualité de relation en famille, au travail dans nos associations et dans nos quartiers. Dans cette vie avec Dieu commencée déjà ici dans ce monde : qu’est ce qui restera de nos vies ? Qu’est ce qui parait essentiel et qui se poursuit auprès de Dieu nous le croyons et l’espérons : n’est pas cette mise en relation avec Dieu et avec les autres ?

Etre habile : alors comme disait Albert à la préparation de cette messe : comme fils de la lumière sommes nous aussi habiles pour faire connaître l’amour du Christ que pour gérer comme fils de ce monde ce que nous possédons ? En ce début d’année : quelle association, quel mouvement, quel groupe paroissial ou non je peux rejoindre pour vivre de cet amour des autres et de Dieu.

Alléger le fardeau de nos frères. Notre rôle n’est pas de condamner ceux qui nous entourent mais de s’aider à alléger le fardeau de nos vies peut être aussi en faisant connaître cet amour de Dieu pour chacun et chacune qui peut alléger le fardeau de nos vies : pardonne-nous nos offenses, remets nous de nos dettes (c’est ce que fait le gérant) comme nous remettons aussi à ceux qui nous ont offensé.