par Damien GUILLOT

Luc 10, 38-42

Si nous pouvons nous dire que Jésus exagère en rembarrant Marthe qui demande un peu d’aide et que Marie exagère en laissant sa sœur faire tout le travail : ce que veut nous dire le Christ aujourd’hui n’est pas là. Il nous interpelle simplement : être disciple du Christ c’est se mettre au service comme Marthe le fait et oh combien le Christ l’a fait dans sa vie mais c’est aussi se mettre à l’écoute. Rappelons-nous : « Shema Israël : écoute Israël le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… » Voilà la prière dite deux fois par jour par les juifs. Avant toute chose, le premier mot c’est : écoute. Nous avons vu la semaine dernière à quel point une foi sans actions est morte mais aujourd’hui, le Christ nous dit avant de faire pour aimer : faire des actions pour aimer Dieu, faire des actions pour aimer les autres et faire des actions pour s’aimer soi-même : aime en te mettant à l’écoute de Dieu, aime en te mettant l’écoute des autres et aime en te mettant à l’écoute de toi-même. Prenons le temps de nous arrêter pour nous mettre l’écoute. Se mettre à l’écoute de Dieu, en méditant la Parole de Dieu, en prenant le temps de la prière en prenant le temps d’une retraite. Pour nous tous, c’est nécessaire et possible. Le Christ lui-même prend le temps de la prière et est souvent retrouvé au petit matin en prière avec son Père. Je pense aussi à ce couple qui tous les matins vers 6h ouvre leur journée en se mettant ensemble à l’écoute de la parole de Dieu, en lisant l’évangile du jour. Faire silence pour laisser Dieu s’adresser à nous.

Se mettre à l’écoute des autres : voilà un chemin de vie, d’humilité, de vérité et d’amour. Ecouter l’autre, c’est apprendre de lui ; c’est le faire exister et le faire exister c’est l’aimer. Quelqu’un disait si nous avons deux oreilles et une bouche c’est pour écouter deux fois plus que nous parlons. Etre à l’écoute de son conjoint, de ses enfants, de ceux qui nous entourent : parfois il nous est demandé qu’une écoute, parfois il est attendu une parole qui sera peut être alors plus ajustée si nous avons pris le temps de l’écoute. Etre à l’écoute sans couper l’autre dans ce qu’il dit et sans ramener tout automatiquement à soi.

Et puis : être à l’écoute de soi-même : ne négligeons pas cette écoute : être à l’écoute de celui que je suis, pas celui que je rêverai d’être mais celui-là en chemin avec ses difficultés, ses joies, ses envies et ses recherches.