Luc 3, 1-6

Par Lys Mokoko

Dans nos déserts intérieurs, réécoutons la voix prophétique

Mes biens aimés dans le Seigneur,

Comme de bons athlètes sur fonds d’une course profondément intérieure, nous cheminons avec grande espérance vers la crèche de Noël, à la rencontre du sauveur du genre humain. Même si nous avons fait de noël une fête simplement économique, culturelle et commerciale, cette démarche intérieure révèle que Noël est avant tout, la fête de l’intériorité d’un cœur qui se laisse toucher par Dieu qui déploie par amour sa gloire sur l’humanité. En ce deuxième dimanche de l’avent, nous sommes invités à une préparation plus joyeuse, active et inventive de la venue du Sauveur comme nous le révèle le prophète Baruch : « Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel ». Dans cette marche intérieure, apprenons à quitter nos pauvres déserts grâce à une écoute plus attentive et une reconnexion toujours renouvelée de la parole de Dieu. La marche vers noël doit être marquée par les empreintes d’humilité parce que noël est la fête des humbles et non des puissants. Voilà pourquoi, en l’an quinze nous dit l’évangile, la parole de Dieu n’était pas adressée à l’empereur Tibère, ni à Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, ni Hérode qui fut au pouvoir en Galilée,  ni son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, ni les grands prêtres Hanne et Caïphe, mais à une humble personne : Jean Baptiste, « la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu ». Oui, chacun de nous a ses déserts intérieurs c’est-à-dire ces lieux sombres de nos vies, ces pages tristes et lugubres de nos relations, de nos histoires que le sauveur vient rencontrer par son incarnation. Voici les grands chantiers intérieurs de nos vies à réaliser durant ce temps de l’avent : Que nos déserts intérieurs se transforment en lieux habitables pour le Seigneur, écoutons plus attentivement la parole de Dieu qui souffle dans nos cœurs et nos vies, que nos cœurs arides deviennent fécondes, que nos montagnes et collines de pouvoir, d’avoir, de valoir, d’orgueil et de suffisance s’abaissent, que nos ravins de rejet et d’indifférence soient comblés, que nos chemins tortueux du mensonges, des abus, de lâcheté deviennent droits, que nos chemins rocailleux jonchés de violence, de haine, et de préjugés soient aplanis pour mieux percevoir de l’intérieur la grâce de celui qui vient habiter nos cœurs. En ce deuxième dimanche de l’avent, Jean Baptiste nous invite à se poser intérieurement ces questions hautement spirituellement : quels sont tes ravins ? Quelles sont tes montagnes et collines ? Quels sont tes chemins tortueux et rocailleux ? Il s’agit là des questions intérieures auxquelles chacun répondra au fond de lui-même non pas seulement avec l’intelligence rationnelle, mais surtout avec l’intelligence du cœur. Que l’Esprit-Saint nous aide à préparer nos cœurs aux festivités qui approchent pour la plus grande gloire de Dieu et le salut du monde. Amen

Que Dieu vous bénisse